Les humains ont été des prédateurs hyper-carnivores pendant 2 millions d’années
Selon une étude israélienne sur la nutrition à l’époque de l’âge de pierre, les anciens humains se nourrissaient principalement de la viande des grands animaux
Des chercheurs israéliens qui étudient la nutrition des humains de l’âge de pierre affirment que l’espèce a passé environ 2 millions d’années en tant que « prédateurs apex » hyper-carnivores, qui se nourrissaient principalement la viande de grands animaux.
L’étude de l’Université de Tel Aviv (TAU), menée en collaboration avec l’Université portugaise de Minho, « peut fournir une base solide de connaissances fondamentales sur l’évolution biologique et culturelle des humains », selon une déclaration de TAU.
Contrairement à la plupart des études sur le régime alimentaire des anciens humains, principalement concentrées sur les sociétés de chasseurs-cueilleurs plus récentes, cet article publié dernièrement repose largement sur « la mémoire préservée dans notre propre corps, notre métabolisme, la génétique et la constitution physique », selon à Miki Ben-Dor du Département d’archéologie de TAU.
« Le comportement humain change rapidement, mais l’évolution est lente. Le corps se souvient. »
Par exemple, l’équipe a examiné l’acidité de nos estomacs, qui est élevée même pour les prédateurs.
« La production et le maintien d’une forte acidité nécessitent beaucoup d’énergie, et sa présence est une preuve de la consommation de produits d’origine animale », explique Ben-Dor. « Une forte acidité offre une protection contre les bactéries nocives présentes dans la viande, et les humains préhistoriques, qui chassaient de gros animaux dont la viande suffisait pendant des jours, voire des semaines, devaient consommer souvent de la viande rance contenant de grandes quantités de bactéries, qui sont nécessaires pour qu’ils aient maintenu un tel niveau d’acidité. »
Ils ont également examiné la structure graisseuse dans les cellules humaines : comme pour les prédateurs, la graisse humaine est stockée dans un grand nombre de petites cellules graisseuses, alors que chez les omnivores, on observe la tendance inverse.
Ils utilisent également le génome humain pour prouver leur hypothèse.
« Par exemple, les généticiens ont conclu que “des zones du génome humain se sont fermées pour permettre un régime riche en graisses, tandis que chez les chimpanzés, ces zones du génome sont ouvertes pour permettre un régime riche en sucre” », explique Ben-Dor.
D’autres preuves archéologiques soutiennent leur hypothèse, affirment-ils, notamment l’étude des isotopes stables dans les os des humains préhistoriques, qui indiquent la consommation de viande à haute teneur en matières grasses, probablement de gros animaux.
« Très probablement, comme chez les prédateurs actuels, la chasse elle-même a dû être une activité humaine centrale tout au long de la majeure partie de l’évolution humaine », affirme Ben-Dor. « D’autres preuves archéologiques – comme les outils spécialisés pour obtenir et traiter les aliments végétaux qui n’apparaissent que dans les derniers stades de l’évolution humaine – prouvent également le rôle central des grands animaux dans l’alimentation humaine, tout au long de la majeure partie de l’histoire de l’humanité.
Les chercheurs pensent que les humains n’ont commencé à adopter un régime alimentaire à base de plantes qu’il y a environ 85 000 ans, peut-être en raison du déclin des gros animaux comme source de nourriture.