Les ingénieurs expliquent ce qui a provoqué le crash de Bereshit sur la Lune
Les problèmes techniques sont apparus des kilomètres au-dessus du point d'alunissage lorsque la sonde a perdu son moteur principal, entraînant sa chute à une vitesse 500 km/h
Les ingénieurs ont divulgué des informations préliminaires, vendredi, sur les circonstances survenues dans les derniers instants du vol de Bereshit ayant provoqué sa collision avec la Lune.
L’équipe d’ingénieurs pense qu’une défaillance technique — probablement dans le composant mesurant l’altitude de la sonde au-dessus de la surface lunaire — a déclenché une réaction en chaîne responsable de l’arrêt du moteur principal du dispositif spatial.
Sans lui, il était impossible de ralentir la vitesse de Bereshit de 1 700 kilomètres par heure à 0 au-dessus de la surface de la Lune. Les ingénieurs ont pu le redémarrer, mais la sonde était déjà trop proche de la Lune pour ralentir efficacement.
Les ingénieurs pensent que les premiers problèmes sont apparus à 14 kilomètres au-dessus de la Lune. À 150 mètres, la communication a été entièrement perdue. La sonde naviguait alors à 500 km/h, rendant la collision « inévitable », d’après une porte-parole de l’équipe de Bereshit.
Des tests exhaustifs seront réalisés la semaine prochaine pour en savoir davantage.
« Nous étions très proches de la Lune », a expliqué le directeur des opérations de contrôle Alex Friedman aux ingénieurs présents dans la salle de contrôle de SpaceIL à Yehud, à l’est de Tel Aviv, après la perte de la communication avec l’engin spatial jeudi. « Nous sommes sur la Lune, mais comme nous le souhaitions. »
L’ancien astronaute américain et deuxième homme sur la Lune Buzz Aldrin a fait part de ses condoléances à l’équipe de Bereshit jeudi, jugeant le projet « inspirant ».
« Mes condoléances à l’atterrisseur Bereshit de @TeamSpaceIL ! La communication a été perdue avec l’engin spatial à seulement 150 mètres (!!!) au-dessus de la surface, et n’a pas pu garantir l’alunissage. Ne perdez jamais espoir – votre travail effréné, collectif et votre sens de l’innovation sont une source d’inspiration pour tout le monde ! » a tweeté Buzz Aldrin, qui faisait partie de la mission lunaire Apollo 11 en 1969.
L’engin spatial a coûté un peu moins de 100 millions d’euros (370 millions de shekels), une petite fraction de ce que les aéronefs américain, russe et chinois ayant aluni ont coûté. Il s’agissait d’un partenariat entre SpaceIL et l’Israel Aerospace Industries, financé presque entièrement par des donations privées de philanthropes juifs.