Près d’un quart des jeunes susceptibles d’être appelés sous les drapeaux sont haredim – CBS
Selon Tsahal, seuls 2 % des 10 000 hommes ultra-orthodoxes convoqués entre juillet 2024 et mars 2025 se sont effectivement enrôlés

Selon les chiffres du Bureau central des statistiques (CBS) qui seront présentés mercredi à la commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset, les Juifs ultra-orthodoxes comptent actuellement pour près d’un quart de la cohorte des hommes juifs âgés de 18 ans pour 2025 en Israël.
La présentation montre que 24,4 pour cent – soit 14 035 personnes – des 57 424 jeunes de 18 ans susceptibles d’être appelés sous les drapeaux cette année sont ultra-orthodoxes, un chiffre qui devrait atteindre les 27,2 % d’ici 2030.
Le projet de loi traitant de la question de l’enrôlement des Haredim est actuellement bloqué au niveau de cette même commission dont le président, le député du Likud Yuli Edelstein, a déclaré qu’il « ne produira qu’une vraie loi sur la conscription capable de relever considérablement la base de conscription de l’armée israélienne ».
L’armée se dit face à une pénurie de main-d’œuvre, avec un besoin de près de 12 000 soldats, dont 7 000 affectés au combat.
Pour l’heure, près de 70 000 hommes Haredim âgés de 18 à 24 ans sont éligibles au service militaire et ne se sont, pourtant, pas enrôlés.
Selon la Direction du personnel de l’armée israélienne, seuls 2 % des 10 000 hommes ultra-orthodoxes auxquels ont été envoyés un ordre de conscription entre juillet 2024 et mars 2025 se sont effectivement enrôlés au sein des forces armées.
Au total, 1 721 Haredim ont rejoint l’armée depuis le début du cycle de recrutement actuel, l’an dernier.
Les chefs de la communauté ultra-orthodoxe s’opposent depuis longtemps au service militaire, affirmant qu’il menace l’intégrité religieuse et le mode de vie haredim.
Dans un arrêt historique qui avait été rendu au mois de juin, la Haute Cour de justice avait décidé à l’unanimité que le gouvernement devait enrôler les ultra-orthodoxes étudiant en yeshiva, puisqu’il n’existait plus de cadre juridique permettant de poursuivre la pratique – vieille de plusieurs décennies – consistant à leur accorder des exemptions générales du service militaire.
La querelle sur le service militaire des jeunes haredim reste l’une des questions sociales et politiques qui divisent le plus Israël. De nombreux Juifs ultra-orthodoxes estiment que la conscription est incompatible avec leur mode de vie religieux, tandis que d’autres Israéliens considèrent que ces exemptions massives sont simplement injustes, en particulier en période de crise nationale.