Les partis haredi et l’Union de droite forment un front unifié sur la religion
Les partis doivent former "une alliance identique et sans compromis" au sujet de la religion et de l’Etat afin de combattre le laïc Yisrael Beytenu, a déclaré le député Moshe Gafni
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.
Les deux factions ultra-orthodoxes de la Knesset sont parvenues à un accord avec l’Union des partis de droite sur la question de la religion et de l’État au cours des négociations de coalition de cette semaine, a déclaré lundi un député ultra-orthodoxe au quotidien haredi Yated Ne’eman.
« Il y a une coordination entre les partis ultra-orthodoxes afin de former un front uni contre (Avigdor) Liberman », a déclaré Moshe Gafni du parti Yahadout Hatorah, confirmant les informations faisant état d’une collaboration entre son parti, le Shas, et la sphère nationalste religieuse, dans le but de lutter contre le leader de Yisrael Beytenu qui réclame que le statu quo soit modifié concernant les questions liées à l’État et la religion.
Les partis présenteront « un front identique et sans compromis » sur des questions telles que le caractère sacré du Shabbat, a rapporté Yated Ne’eman.
« Si nos positions ne sont pas acceptées, il n’y aura pas de coalition », a déclaré Gafni au quotidien Harken Ashkenazi. « Il est inconcevable que Liberman, avec ses cinq sièges, établisse un mandat (contre les convictions de) trois grands partis. »
L’accord est annoncé quatre jours après que le chef de l’Union des partis de droite, Rafi Peretz, a contacté les présidents du Shas et de Yahadout Hatorah, leur proposant de former un bloc afin de se préparer aux négociations de coalition de cette semaine avec davantage d’influence – en particulier sur les questions de religion et d’État sur lesquelles les trois partis sont largement en accord. Peretz souhaite également que les trois partis, qui occuperont un total de 20 sièges à la Knesset, travaillent ensemble au parlement.
Cette décision, confirmée par un porte-parole de l’Union au Times of Israël, sert ainsi à s’opposer à Liberman et à ses efforts lors des négociations de coalition, compte tenu du fait que son parti dispose de cinq sièges dans une coalition de 65 partis de droite.
Liberman, dont la base de partisans est en grande partie composée d’immigrés laïcs de l’ancien Union soviétique, a milité contre la « coercition religieuse » et soutient le fonctionnement des transports en commun et l’ouverture des épiceries pendant le Shabbat, ainsi que la fin de la main-mise du grand rabbinat sur des questions telles le mariage et le divorce. Il soutient également l’adoption d’une législation réglementant les exemptions à la conscription militaire pour les étudiants ultra-orthodoxes.
C’est précisément sur ces questions que Peretz a demandé à Aryeh Deri, dirigeant du Shas, dont le parti a remporté huit sièges, et à Yaakov Litzman, leader de Yahadout Hatorah, dont le parti a remporté sept sièges, de s’unir contre Liberman qui, depuis longtemps, s’oppose aux partis ultra-orthodoxes sur ces questions.
Peretz a déclaré que son parti exigerait des portefeuilles des ministères de la Justice et de l’Éducation lors des négociations de la coalition – un pari difficile compte tenu du nombre relativement restreint de sièges remportés par l’Union des partis de droite.