Les pompes funèbres se préparent à une nouvelle vague de décès en Israël
Un conteneur réfrigéré pouvant accueillir des centaines de dépouilles est mis en place à Haïfa ; selon les épidémiologistes, le nombre de malades graves doublera d'ici 3 semaines

Alors que les mises en garde portant sur un pic attendu des décès consécutifs au coronavirus se multiplient, le service israélien des pompes funèbres, la Hevra Kadisha, se prépare à connaître une déferlante d’inhumations.
Parmi les mesures prises pour faire face à cette hausse des décès, la Hevra Kadisha a préparé un conteneur réfrigéré qui pourra accueillir des centaines de dépouilles en l’attente de funérailles à Haïfa, dans le nord du pays, a fait savoir la Treizième chaîne dans la journée de mercredi.
Des dispositifs semblables seront installés dans tout le pays en fonction des nécessités, avait dit l’organisation à la chaîne, mardi.
Cette initiative survient alors que le nombre de personnes gravement atteintes par le coronavirus s’approche des 700 – un chiffre qui n’est guère éloigné des 800 qui sont cités depuis longtemps comme étant la limite maximale supportable par les hôpitaux israéliens.

Les hôpitaux travaillent dur pour agrandir leurs unités de coronavirus. L’hôpital Rambam de Haïfa et l’hôpital Beilinson de Petah Tikva ont ainsi ouvert des structures souterraines, qui dataient de la guerre, pour héberger de nouveaux malades. Mais les épidémiologistes craignent que ces chiffres ne s’élèvent trop rapidement pour accorder le temps nécessaire aux hôpitaux pour se réorganiser. Au début de la semaine, lors d’une conférence de presse du cabinet, il a été annoncé que le nombre de personnes gravement malades devrait plus que doubler d’ici la mi-octobre, passant à 1600.
Mardi, le cabinet s’est réuni pour débattre d’autres mesures de restrictions dans la lutte contre le coronavirus, plus contraignantes, cinq jours seulement après le lancement d’un confinement de trois semaines qui prévoit notamment la fermeture des écoles et de nombreuses entreprises. La rencontre s’est terminée sans prise de décision et les ministres ont convenu de se réunir à nouveau dans la matinée de mercredi.
Parmi les nouvelles mesures envisagées, ont fait savoir les médias en hébreu, la réduction du nombre d’employés autorisés à se rendre sur leur lieu de travail, la fermeture des synagogues et de nouvelles limitations imposées à la prière publique et la fermeture des marchés – y compris de ceux qui vendent les « quatre épices » qui distinguent la fête de Souccot.
La période de bouclage du pays couvre toutes les Grandes fêtes et notamment le jeûne de Yom Kippour, la semaine prochaine, qui est une journée où les synagogues sont habituellement prises d’assaut par les Juifs israéliens.

Le ministère de la Santé a indiqué, mercredi matin, que 6 861 nouveaux cas de coronavirus avaient été diagnostiqués au sein de l’Etat juif mardi – un chiffre record, a fait savoir le ministère de la Santé.
Ce chiffre élevé est en partie dû à un nombre de tests de dépistage à la hausse – 59 169 tests ont été réalisés mardi – mais également à un pourcentage de résultats positifs qui ne cesse de grimper.
Le taux de positivité a constamment augmenté, passant de 2 % au mois de mai à 11,6 % mardi. Au début de la semaine, Itamar Grotto, directeur-général adjoint du ministère de la Santé et épidémiologiste de formation, a déclaré devant la commission du coronavirus à la Knesset que l’objectif poursuivi par les directives de confinement était de faire passer ce taux à moins de 7 % et que les responsables de la Santé estimaient que de nombreuses limitations ne sauraient être levées avant que ce résultat ne soit obtenu.
Selon les derniers chiffres, un total de 200 235 Israéliens ont été infectés. 668 personnes sont gravement atteintes, dont 159 placées sous respirateur.
La COVID-19 est à l’origine de 1 285 décès depuis l’apparition de la maladie au sein de l’Etat juif.