Les propos d’Amnesty International sur Israël sont de la calomnie
Injustifiée et malveillante, l'accusation est préjudiciable à Israël comme à Amnesty International
David est le fondateur et le rédacteur en chef du Times of Israel. Il était auparavant rédacteur en chef du Jerusalem Post et du Jerusalem Report. Il est l’auteur de « Un peu trop près de Dieu : les frissons et la panique d’une vie en Israël » (2000) et « Nature morte avec les poseurs de bombes : Israël à l’ère du terrorisme » (2004).

Non, Amnesty International. Israël ne pratique pas l’apartheid contre les Palestiniens – pas plus, comme le prétend le dernier rapport en date particulièrement malveillant de la branche britannique de l’ONG, en Israël, que dans Gaza sous la férule du Hamas ou encore dans l’univers troublant de la Cisjordanie. (Le rapport accuse également Israël de mettre en œuvre l’apartheid en dehors de ces territoires. Les mots nous manquent.)
En fait, la propre minorité arabe israélienne – qui représente un peu plus d’un cinquième de la population – bénéficie exactement des mêmes droits dans ce qui est l’unique démocratie au Moyen-Orient. Ces droits comprennent l’égalité devant la loi, une représentation politique équitable, la liberté de la presse et la liberté d’expression.
Les Palestiniens de la bande de Gaza sont dirigés par une organisation terroriste répressive et meurtrière qui, étrangement, cherche à détruire Israël. Israël n’y a aucune présence, pas plus militaire que civile, s’étant retirée unilatéralement, en 2005, derrière les lignes pré-1967. La nécessité de son barrage de sécurité se renforce à chaque tentative du Hamas de déclencher un conflit transfrontalier.
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Depuis des décennies, Israël a cherché de manière crédible à négocier la fin de sa présence en Cisjordanie – elle-même continuatrice d’une précédente occupation jordanienne – mais a échoué, principalement du fait du monde arabe et du refus des autorités palestiniennes d’approuver des conditions qui n’auraient pas signé l’échec d’Israël, tant sur le plan militaire que démographique.
La disposition d’Israël à prendre des risques pour la paix a, dans son ensemble, été inexorablement affaiblie par des décennies de terrorisme sans trêve et par la preuve, de Gaza au Sud-Liban, qu’un territoire voisin laissé en déshérence crée naturellement un vide que des régimes terroristes s’empressent de combler.
Même si Israël, ces dernières années, s’est dangereusement éloigné de sa déclaration de principe d’accepter une solution viable à deux Etats, il n’a pas pour autant annexé la Cisjordanie, pas plus qu’il n’a imposé sa souveraineté sur les Palestiniens de cette zone.

Sa présence en Cisjordanie et les actions qu’elle mène sont la conséquence complexe d’impératifs de sécurité nés de plusieurs décennies d’affrontements et de revendications nationales fondées sur des narratifs historiques antagonistes.
Bien peu contesteraient qu’il y a du racisme dans cette situation également, mais je citerais Yuval Shany, membre émérite de l’Institut israélien pour la démocratie (IDI) et de la faculté de droit de l’Université hébraïque de Jérusalem, pour dire qu’utiliser le terme d’apartheid « est exagéré ». Je considère que c’est un euphémisme.
« Israël a beaucoup de problèmes à régler, dans les limites de la Ligne verte d’avant 1967 et encore plus dans les territoires occupés », assure un éminent Israélien très documenté sur Israël, son conflit avec les Palestiniens, son histoire et sa réalité quotidienne, dans un tweet de ce mardi. « Mais Israël n’est pas un Etat qui pratique l’apartheid ».
L’expansion des implantations risque de ruiner tout avenir d’une solution à deux Etats, le seul moyen de résoudre le conflit. L’armée israélienne a prouvé qu’elle ne voulait – ou ne pouvait pas – déjouer la violence des extrémistes contre les Palestiniens. Et elle se trouve actuellement mise en cause dans une déplorable affaire l’opposant à un homme âgé palestino-américain, laissé pour mort après avoir été arrêté et détenu par une unité de Tsahal.
Le contrôle actuel d’Israël sur des millions de Palestiniens est manifestement agressif et intenable à long-terme, également du point de vue d’Israël dans la mesure où il nous condamne à perdre soit notre majorité juive, soit notre démocratie et peut-être même les deux. Il convient de trouver une solution qui permette la création d’un Etat palestinien, sans pour autant hypothéquer notre État juif historique.
C’est en fait bien la destruction d’Israël qu’Amnesty International recherche et encourage ouvertement – en revendiquant un « droit du
retour » en Israël pour des millions de Palestiniens plutôt que leur inclusion dans leur propre Etat à venir, une fois trouvé un accord avec le nôtre ; en appelant la communauté internationale à nier le droit d’Israël de faire usage des armes dont elle a malheureusement besoin pour se défendre contre les agresseurs dans la région ; et en déformant la réalité du terrain dans un rapport établi pour affaiblir le soutien dont bénéficie notre petite nation, prospérant envers et contre tous.
Pour ceux qui feront l’effort d’examiner attentivement notre réalité complexe et son contexte, le rapport publié ce mardi ne discréditera finalement qu’Amnesty International.

Partout ailleurs où les gens ne feront pas cet effort, malheureusement, le classement d’Israël au rang des pays pratiquant l’apartheid – seul avec la Birmanie – sera très préjudiciable à Israël.
Nos critiques ne nous croiront évidemment pas sur parole, mais si cela pouvait leur donner à réfléchir et se pencher sur l’identité de cet éminent et très informé Israélien que j’ai précédemment cité, reconnaissant « nos nombreux problèmes » mais récusant la calomnie de l’apartheid.
Il s’agit d’Issawi Frej (Meretz), Arabe musulman dont le grand-père a été tué durant le massacre de Kafr Qasim et actuel ministre de la Coopération régionale dans le gouvernement prétendument « pro-apartheid » de l’État d’Israël.
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