Les propriétaires israéliens craignent pour leur avenir
Les restrictions de déplacement et le manque de clarté perçu concernant les règles de distanciation sociale sont une source d'anxiété pour certaines petites entreprises

Les propriétaires de petites entreprises en Israël sont inquiets pour leur avenir économique malgré les mesures introduites par le gouvernement la semaine dernière permettant à la plupart des magasins de rouvrir dimanche.
Selon une décision gouvernementale annoncée vendredi dernier, tous les magasins qui ne se trouvent pas dans des centres commerciaux seront autorisés à fonctionner s’ils respectent les directives en matière d’hygiène, d’équipements de protection et de distanciation sociale. Cela inclut de nombreux points de vente au détail, des coiffeurs et des salons de beauté.
En outre, les restaurants et les magasins d’alimentation sont autorisés à vendre des produits à emporter, et pas seulement des livraisons à domicile, si une barrière physique est placée entre la caissière et les clients.
Le propriétaire d’un magasin de falafels, Yuval Carmi, a récemment donné un visage aux problèmes rencontrés par les petits restaurants. Le récit déchirant de son incapacité à subvenir aux besoins de sa famille, car il ne pouvait pas vendre de nourriture à emporter, a ému la nation la semaine dernière.

Malgré les nouvelles règles plus souples, les petits entrepreneurs ont exprimé des doutes quant à leur survie économique, affirmant qu’ils n’étaient autorisés à reprendre leurs activités que dans des conditions très restrictives qui dissuaderont la plupart des clients de venir, uniquement dans le but que l’État puisse justifier le refus de les indemniser pour leurs pertes.
De nombreuses personnes sont encore nerveuses à l’idée de sortir et la restriction interdisant au grand public de se déplacer à plus de 100 mètres de leur domicile (sauf pour aller travailler, faire des courses ou d’autres activités essentielles) ou à plus de 500 mètres pour faire de l’exercice ou prier restera en vigueur jusqu’après la fête de l’Indépendance, qui se termine mercredi soir.
Charlie Suissa, qui a été forcé de fermer son salon de coiffure à Givatayim à la mi-mars, a déclaré au site d’information Walla qu’il n’avait reçu aucune aide financière des autorités.
Il a aussi déclaré n’avoir reçu « aucune instruction claire » du ministère de la Santé et qu’il essayait de glaner des informations dans les bulletins d’informations, indiquant qu’il avait acheté du désinfectant pour les mains, des gants et des protections pour le visage, mais qu’il n’était toujours pas sûr de devoir prendre la température des clients avant de les autoriser à entrer dans son magasin.
« On a l’impression qu’on nous autorise à ouvrir les commerces pour ne pas demander de compensation à l’État », a-t-il dénoncé.
Eleanor Schreiber, la propriétaire d’un magasin de vêtements à Raanana, a déclaré à Walla qu’entre les restrictions de déplacement et les limites au nombre de clients pouvant entrer dans le magasin en même temps, elle n’était pas sûre que la réouverture en valait la peine.

« Les gens ont peur de venir », a-t-elle commenté, ajoutant qu’une subvention de 6 000 shekels (environ 1 570 euros) qu’elle avait reçue du gouvernement était « une goutte d’eau dans l’océan » par rapport à ses récentes pertes.
Cela semble être un refrain commun.
« La plupart de mes clients sont plus âgés, et j’espère que les gens viendront, mais la plupart restent chez eux et ont peur de venir », a expliqué Alona Martiniuk, propriétaire d’un salon de beauté à Jérusalem, à la Douzième chaîne.