Israël en guerre - Jour 503

Rechercher
J’adore mon travail, mais je déteste la situation

Les tirs du Hezbollah ne dissuadent pas les vétérinaires de soigner les animaux à Kiryat Shmona

Dans cette ville officiellement évacuée, deux cliniques vétérinaires restent ouvertes, parfois pour amputer des chiens victimes de tirs de roquettes du groupe terroriste

Ram Perelshtein avec un de ses patients dans sa clinique de Kiryat Shmona. (Autorisation)
Ram Perelshtein avec un de ses patients dans sa clinique de Kiryat Shmona. (Autorisation)

Revital Yehud, 45 ans, et Dvir Sharvit, 43 ans, promenaient leurs trois chiens, à Kiryat Shmona, dans le nord du pays, en ce mercredi après-midi, lorsque des dizaines de roquettes tirées depuis le Liban ont explosé et tué le couple ainsi que leurs animaux de compagnie.

Le Hezbollah a revendiqué ces frappes, officiellemet dirigées contre les « forces ennemies » aux abords de Kiryat Shmona, à moins de 2 kilomètres de la frontière libanaise.

Le Dr Raanan Rafaeli, le vétérinaire qui s’occupait des chiens du couple – Mika, Jonny et Orca – depuis plus d’un an, explique que l’un de ces chiens est mort dans l’explosion. C’est un secouriste du Magen David Adom qui lui a amené les deux autres chiens : il a tout tenté pour les sauver mais ils n’ont pas survécu à leurs blessures.

« C’était un couple tellement gentil : ils se promenaient juste avec leurs chiens », explique le vétérinaire, âgé de 55 ans, au Times of Israel lors d’une téléconférence. « Ils n’avaient pas d’enfants et les chiens étaient tout pour eux. »

Yehud et Sharvit n’ont pas eu le temps de se mettre à l’abri. Ce sont les premiers civils tués par des tirs de roquettes du Hezbollah depuis début août.

Le Hezbollah a tiré plus de 3 000 roquettes sur le nord d’Israël – parfois même au-delà – depuis le début de l’offensive israélienne le 23 septembre dernier, destinée à chasser les terroristes du sud-Liban après une année d’attaques transfrontalières quasi-quotidiennes, sans compter les milliers de roquettes tirées sur Israël par le Hezbollah depuis le 8 octobre 2023.

Sur ce composite, on voit Revital Yehud (à gauche) et Dvir Sharvit, tous deux tués par des tirs de roquettes du Hezbollah sur Kiryat Shmona le 9 octobre 2024. (Utilisé conformément à l’article 27a de la loi sur les droits d’auteur)

Depuis le 8 octobre 2023, date à laquelle le Hezbollah a commencé à tirer sur Israël en soutien au Hamas, 28 civils ont été tués dans des attaques depuis le Liban.

La clinique vétérinaire de Rafaeli reste ouverte malgré la guerre et les tirs de roquettes quasi-quotidiens sur la ville. Il s’occupe des animaux blessés par la guerre, et notamment de chiens errants, abandonnés par leurs propriétaires lors de l’évacuation de la ville. Il traite également les animaux qui souffrent de maladies chroniques ou d’anxiété en raison des explosions.

« C’est tellement triste », dit-il.

Une ville fantôme

L’armée israélienne a ordonné aux 23 000 habitants de Kiryat Shmona d’évacuer la ville il y a de cela un an, juste après le massacre perpétré par le Hamas le 7 octobre 2023, dans le sud d’Israël, et le début des tirs de roquettes du Hezbollah sur le nord d’Israël.

Il reste aujourd’hui 4 000 personnes dans la ville, un mélange de travailleurs essentiels et de personnes immobilisées ou qui refusent obstinément de quitter leur domicile.

La ville est devenue une ville fantôme : les feux de circulation clignotent toujours sur la route principale, mais peu de véhicules les respectent.

Rafaeli explique que, dans sa clinique, il est passé de cinq voire six employés à deux. Parfois, il est tout seul. Il explique ouvrir le matin pour les personnes qui viennent avec leurs animaux de compagnie.

Le Dr Raanan Rafaeli avec un serpent jaune de compagnie dans sa clinique de Kiryat Shmona. (Autorisation)

« Aujourd’hui, un homme est venu avec son chien, qui a marché sur un porc-épic. J’ai dû lui retirer les piquants », explique-t-il depuis sa maison du kibboutz Shamir, tout proche. Situé à environ neuf kilomètres de la frontière libanaise, le kibboutz n’a, lui, pas été évacué.

Il dit que les chiens sont les animaux les plus sujets à l’anxiété à cause de la guerre.

« Ils ne mangent plus, sont pris de tremblements, sont agités », poursuit-il. Nombre de propriétaires de chiens leur donnent des médicaments pour les calmer, mais il ajoute avoir vu en consultation des perroquets qui perdent leurs plumes à cause de l’anxiété.

Rafaeli ajoute avoir dû amputer des chiens blessés par des tirs de roquettes du Hezbollah.

« J’adore mon travail, mais je déteste la situation », analyse-t-il.

Ram Perelshtein soigne un chien dans sa clinique de Kiryat Shmona. (Autorisation)

Le Dr Ram Perelshtein, âgé lui de 47 ans, est l’autre vétérinaire encore en activité à Kiryat Shmona. Il parcourt une dizaine de kilomètres pour s’y rendre depuis Kfar Szold, un kibboutz du nord qui n’a pas été évacué.

Il explique que tous les animaux – des chiens aux furets en passant par les serpents – « souffrent d’anxiété à cause de la guerre ».

Les chats ont un comportement « plus agressif », observe-t-il. D’autres animaux ont du mal à vivre les déplacements constants que leur imposent malgré eux leurs maîtres, eux-mêmes évacués.

« Les animaux de compagnie tournent en rond », conclut-il. « Cette guerre est dure pour absolument tout le monde. »

En savoir plus sur :
S'inscrire ou se connecter
Veuillez utiliser le format suivant : example@domain.com
Se connecter avec
En vous inscrivant, vous acceptez les conditions d'utilisation
S'inscrire pour continuer
Se connecter avec
Se connecter pour continuer
S'inscrire ou se connecter
Se connecter avec
check your email
Consultez vos mails
Nous vous avons envoyé un email à gal@rgbmedia.org.
Il contient un lien qui vous permettra de vous connecter.
image
Inscrivez-vous gratuitement
et continuez votre lecture
L'inscription vous permet également de commenter les articles et nous aide à améliorer votre expérience. Cela ne prend que quelques secondes.
Déjà inscrit ? Entrez votre email pour vous connecter.
Veuillez utiliser le format suivant : example@domain.com
SE CONNECTER AVEC
En vous inscrivant, vous acceptez les conditions d'utilisation. Une fois inscrit, vous recevrez gratuitement notre Une du Jour.
Register to continue
SE CONNECTER AVEC
Log in to continue
Connectez-vous ou inscrivez-vous
SE CONNECTER AVEC
check your email
Consultez vos mails
Nous vous avons envoyé un e-mail à .
Il contient un lien qui vous permettra de vous connecter.