Washington condamne la profanation du cimetière chrétien de Jérusalem
Le Bureau des affaires palestiniennes et l'envoyée de Biden contre l'antisémitisme condamnent le saccage de 30 tombes dans un cimetière protestant ; 2 suspects en fuite
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.
Les États-Unis ont condamné jeudi le récent acte de vandalisme commis dans un cimetière protestant de Jérusalem, au cours duquel une trentaine de tombes ont été endommagées.
« Nous constatons avec inquiétude qu’un lieu saint du Mont Sion a de nouveau été pris pour cible. Nous avons parlé avec les églises et nous saluons les appels d’Israël, de l’Autorité palestinienne et de la communauté internationale qui demandent des comptes. Le saccage de sites religieux par quiconque est inacceptable. Jérusalem doit être la ville de tous ses habitants », a écrit le Bureau des affaires palestiniennes des États-Unis sur son compte Twitter.
L’envoyée spéciale de l’administration Biden chargée de la surveillance et de la lutte contre l’antisémitisme, Deborah Lipstadt, a tweeté : « Je condamne cet acte méprisable. La profanation de tout lieu saint est inacceptable, et il faut respecter la sacralité des tombes. Les familles ont le droit d’enterrer leurs proches en paix. »
« Nous devons travailler ensemble pour dénoncer toutes les formes de haine à chaque fois et où qu’elles se produisent », a-t-elle ajouté.
La police a ouvert une enquête sur l’incident de dimanche au cimetière protestant du mont Sion, mais les suspects sont toujours en fuite.
Des images de caméras de sécurité, largement partagées dimanche, montrent deux jeunes hommes – portant tous deux une kippa et des tzitzit, les franges rituelles nouées portées par les juifs pratiquants – pénétrant dans le cimetière, renversant des croix de pierre, brisant et piétinant des pierres tombales, laissant après leur passage une traînée de débris et de pierres tombales brisées.
וידאו, שני יהודים משחיתים קברים בבית הקברות הפרוטסטנטי בהר ציון, אתמול. pic.twitter.com/NnCBvGkL6U
— نير حسون Nir Hasson ניר חסון (@nirhasson) January 3, 2023
La création de ce cimetière, par Samuel Gobat, alors évêque de Jérusalem, remonte à 1848. Il appartient aujourd’hui à la Church Missionary Trust Association Ltd, organisation anglicane.
Le ministère des Affaires étrangères israélien a jugé sur Twitter que « cet acte immoral est un affront à la religion ».
Le mont Sion, lieu de la Cène selon la tradition chrétienne, est également important pour des juifs qui considèrent que le roi David y est enterré.
Ces dernières années ont été émaillées de nombreuses profanations de cimetières chrétiens dans tout le pays, que les autorités de l’Église attribuent à des extrémistes juifs.
En décembre 2021, ces mêmes autorités avaient fait savoir que la présence de leurs communautés étaient menacées par des radicaux extrémistes israéliens, appelant au dialogue sur la question.
Patriarches et chefs des églises de Jérusalem ont publié une déclaration commune mettant en garde contre le risque de ces groupes radicaux qui, selon eux, veulent « limiter la présence chrétienne ».
Depuis des années, les exemples ne manquent pas de cimetières chrétiens, à Jérusalem ou ailleurs en Israël, profanés par des juifs extrémistes, à l’aide de graffitis haineux ou même d’incendies criminels. Les extrémistes s’en prennent également aux Palestiniens.