Un cimetière chrétien profané sur le mont Sion à Jérusalem
Une vidéo montre des hommes portant une kippa et des tsitsit en train de lancer des pierres et de renverser des stèles
De nombreuses pierres tombales ont été profanées, mardi, par des vandales non identifiés à l’intérieur du cimetière protestant du Mont Sion à Jérusalem, adjacent à la Vieille ville de Jérusalem et où Jésus a pris son dernier repas avec les apôtres selon la tradition chrétienne, a annoncé la police israélienne.
La police a précisé, dans un communiqué, que des agents se sont rendus sur place après avoir été informés des profanations. La police israélienne a indiqué avoir ouvert une enquête.
Des photos distribuées par la police montrent des pierres tombales renversées et des monuments brisés.
Une vidéo prise par les caméras de sécurité, diffusée sur les réseaux sociaux, donne à voir deux hommes portant kippa et tsitsit jeter des blocs de pierre sur les tombes et faire en sorte d’endommager les stèles.
La vidéo était datée de dimanche à 15h25, heure d’Israël.
וידאו, שני יהודים משחיתים קברים בבית הקברות הפרוטסטנטי בהר ציון, אתמול. pic.twitter.com/NnCBvGkL6U
— نير حسون Nir Hasson ניר חסון (@nirhasson) January 3, 2023
« Nous avons découvert plus de 30 pierres tombales et croix brisées en morceaux », a expliqué Hossam Naoum, évêque anglican à Jérusalem. « Nous ne sommes pas seulement consternés mais aussi très attristés », a affirmé Naoum, précisant que le cimetière date du milieu du XIXe siècle et comprend les sépultures de plusieurs membres du clergé, scientifiques ou politiciens. Certains d’entre eux « sont des personnes de grande importance ayant contribué à l’histoire de Jérusalem et à la vie des gens ici », a-t-il ajouté.
« Ces actes criminels ont été motivés par la bigoterie et la haine antichrétienne », a dénoncé le diocèse épiscopal de Jérusalem dans un communiqué, en mentionnant également les images de surveillance.
La création de ce cimetière, par Samuel Gobat, alors évêque de Jérusalem, remonte à 1848. Il appartient aujourd’hui à la Church Missionary Trust Association Ltd, organisation anglicane.
Le ministère des Affaires étrangères israélien a jugé sur Twitter que « cet acte immoral est un affront à la religion ».
Le mont Sion, lieu de la Cène selon la tradition chrétienne, est également important pour des juifs qui considèrent que le roi David y est enterré.
Ces dernières années ont été émaillées de nombreuses profanations de cimetières chrétiens dans tout le pays, que les autorités de l’Église attribuent à des extrémistes juifs.
En décembre 2021, ces mêmes autorités avaient fait savoir que la présence de leurs communautés étaient menacées par des radicaux extrémistes israéliens, appelant au dialogue sur la question.
Patriarches et chefs des églises de Jérusalem ont publié une déclaration commune mettant en garde contre le risque de ces groupes radicaux qui, selon eux, veulent « limiter la présence chrétienne ».
Depuis des années, les exemples ne manquent pas de cimetières chrétiens, à Jérusalem ou ailleurs en Israël, profanés par des juifs extrémistes, à l’aide de graffitis haineux ou même d’incendies criminels. Les extrémistes s’en prennent également aux Palestiniens.