Israël n’a plus de ministre de la Justice à cause du blocage de Netanyahu
La vacance au ministère créée par le refus de Netanyahu de nommer un ministre permanent empêchera l'adoption de lois et le traitement des ordonnances d'extradition

Israël se réveillait ce vendredi matin sans ministre de la Justice, après que le Premier ministre Benjamin Netanyahu – en cours de procès pour corruption présumée – a refusé d’autoriser une nomination permanente à ce poste.
Cet état de fait a un impact considérable sur une large gamme de fonctions gouvernementales, et signifie qu’il sera compliqué pour le gouvernement de transition actuel d’introduire de nouvelles lois – notamment les lois relatives à la pandémie de coronavirus – puisque les projets de loi proposés par le gouvernement passent d’abord par le ministère de la Justice et l’approbation du ministre, qui préside également à la Commission ministérielle de législation.
Les ordonnances d’extradition, à destination ou en provenance du pays, ne pourront pas être traitées car elles nécessitent la signature du ministre de la Justice. En outre, d’autres ministres seront confrontés à des limitations en raison de l’impossibilité de collaborer avec un ministre de la Justice, a rapporté jeudi Kan.
Le président du parti Kakhol Lavan et ministre de la Défense Benny Gantz était depuis trois mois ministre de la Justice par intérim, mais son mandat a expiré à minuit. Gantz avait remplacé l’ancien ministre de la Justice Avi Nissenkorn, ancien membre de son parti Kakhol Lavan, qui a démissionné.
En vertu de la loi israélienne, un ministre intérimaire qui remplace un ministre démissionnaire ne peut conserver le poste que pendant trois mois. En conséquence, la prolongation du mandat de Gantz n’est pas envisageable.

Dans les heures précédant l’échéance à minuit, les critiques ont fustigé Netanyahu et l’ont accusé de placer ses propres intérêts avant ceux du pays. La vacance de ce poste clé survient quelques jours avant la poursuite du procès pour corruption de Netanyahu, et dans le contexte de tourmente politique au lendemain de la quatrième élection non-concluante en deux ans qui s’est tenue la semaine dernière.
C’est vous qui le dites...