Liban : 12 membres présumés d’un réseau international de pédocriminels poursuivis
La justice libanaise va émettre des mandats d'arrêt et demander l'aide d'Interpol, a affirmé la source, précisant que des personnes recherchées dans cette affaire se trouvaient "en Suisse, en Suède, aux Émirats et en Turquie"
Un procureur libanais a engagé des poursuites contre douze membres présumés d’un réseau international de pédocriminels, dont trois mineurs, qui attiraient des enfants via l’application TikTok, a indiqué jeudi à l’AFP une source judiciaire.
L’affaire suscite l’indignation au Liban depuis qu’elle a été dévoilée la semaine dernière, quand la police a fait état de plusieurs arrestations parmi les membres d’un réseau de pédocriminels présumés qui attiraient les mineurs, « les violaient et filmaient le viol (…), menaçant de publier les images s’ils racontaient ce qu’ils avaient subi ».
« Des poursuites ont été engagées contre douze membres du réseau de ‘Tiktokers’, dont cinq ont été arrêtés », selon la source judiciaire. Parmi les personnes poursuivies figurent le propriétaire d’un salon de coiffure au Liban et un homme qui possède un magasin de vêtements, résidant en Suède.
La justice libanaise va émettre des mandats d’arrêt et demander l’aide d’Interpol, a affirmé la source, précisant que des personnes recherchées dans cette affaire se trouvaient « en Suisse, en Suède, aux Émirats arabes unis et en Turquie ».
Les prévenus sont accusés « d’avoir constitué un réseau criminel de traite d’êtres humains et blanchiment d’argent, d’avoir utilisé des applications électroniques, notamment TikTok, avec de faux noms pour attirer des enfants et des mineurs » afin de « les violer, menacer de les tuer, et commettre des actes indécents », selon la même source.
Les membres du réseau « ont délibérément forcé les enfants à abuser de substances narcotiques, puis les ont violés, les ont filmé nus, ont commercialisé ces images et ont tenté de tuer plusieurs d’entre eux ».
Parmi eux figurent un avocat et un chauffeur de taxi qui emmenait les enfants aux chalets où ils ont été agressés et violés, tous deux résidant au Liban.
Une source judiciaire avait indiqué à l’AFP début mai « qu’au moins 28 individus avaient été identifiés jusqu’à présent comme membres de ce gang qui recrutait des adolescents (…) hors du Liban pour attirer des enfants via TikTok ».
Une source sécuritaire avait pour sa part indiqué que six victimes avaient jusque-là témoigné et n’avaient « pas plus de 16 ans ».