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Liban : poursuites réclamées contre Carlos Ghosn pour un voyage en Israël

Le "rapport" présenté au parquet reproche à l'ex-patron de Renault-Nissan d'avoir commis "le crime d'entrer en pays ennemi et d'avoir violé la loi du boycott d'Israël"

Carlos Ghosn, président de la société française Renault-Nissan, à droite, écoute le discours du président israélien Shimon Peres lors d'une conférence de presse à la résidence du président à Jérusalem, le 21 janvier 2008. (Crédit : AP / Tara Todras-Whitehill)
Carlos Ghosn, président de la société française Renault-Nissan, à droite, écoute le discours du président israélien Shimon Peres lors d'une conférence de presse à la résidence du président à Jérusalem, le 21 janvier 2008. (Crédit : AP / Tara Todras-Whitehill)

Des avocats au Liban ont demandé au parquet général d’entamer des poursuites contre l’ex-patron de Renault-Nissan Carlos Ghosn pour un déplacement en Israël, pays voisin où les ressortissants libanais n’ont pas le droit de se rendre, a indiqué jeudi l’un d’eux à l’AFP.

Au terme d’une fuite rocambolesque, le magnat de l’automobile déchu poursuivi au Japon pour malversations financières est arrivé lundi au Liban.

Carlos Ghosn a affirmé jeudi avoir organisé « seul » son départ du Japon où un procès l’attendait pour malversations financières, vers le Liban, niant toute implication de sa famille.

« Les allégations dans les médias selon lesquelles mon épouse Carole et d’autres membres de ma famille auraient joué un rôle dans mon départ du Japon sont fausses et mensongères », explique M. Ghosn, dans un court communiqué reçu par l’AFP. « C’est moi seul qui ai organisé mon départ. Ma famille n’a joué aucun rôle », martèle t-il.

L’homme d’affaires détient les nationalités française, brésilienne et libanaise. Alors qu’il était encore président de Renault-Nissan, il s’était rendu en Israël en 2008 dans le cadre d’un partenariat pour le lancement d’une voiture électrique.

« Avoir des rapports avec Israël ce n’est pas une question d’opinion, la loi interdit toute normalisation », a indiqué jeudi à l’AFP Hassan Bazzi, un des trois avocats ayant présenté une requête auprès du parquet général.

Le « rapport » présenté au parquet reproche à M. Ghosn d’avoir commis « le crime d’entrer en pays ennemi et d’avoir violé la loi du boycott d’Israël », a rapporté l’agence de presse officielle ANI.

Le Premier ministre israélien Ehud Olmert, au centre, serre la main de l’investisseur israélien Shai Agassi, à gauche, et de Carlos Ghosn, président de Renault-Nissan, à droite, à la suite d’une cérémonie où ils ont annoncé la production en série d’une voiture électrique, au Bureau du Premier ministre à Jérusalem, le 21 janvier 2008. (Crédit : AP / Sebastian Scheiner)

Pays voisins, le Liban et Israël sont techniquement en état de guerre et Beyrouth interdit à ses ressortissants de se rendre en Israël ou d’avoir des contacts dans l’Etat juif.

« Où était le parquet général et la sureté générale lors des précédentes visites au Liban de M. Ghosn, après qu’il se fut rendu en Palestine occupée et qu’il y fut photographié », s’est insurgé Me Bazzi.

« Les pauvres sont poursuivis au Liban, tandis que ceux qui ont gagné des millions en faisant des investissements avec l’ennemi sont traités en héros », a fustigé l’avocat.

Le réalisateur franco-libanais Ziad Doueiri devant le tribunal militaire de Beyrouth, au Liban, le 11 septembre 2017. (Crédit : Anwar Amro/AFP)

Sur les réseaux sociaux, les utilisateurs ont partagé une ancienne photo prise à Jérusalem montrant M. Ghosn et le président israélien défunt Shimon Peres.

En 2017, le célèbre réalisateur franco-libanais Ziad Doueiri avait eu des démêlés avec la justice libanaise pour des scènes de son film « L’Attentat » tournées en Israël avec des acteurs israéliens.

Carlos Ghosn est arrivé lundi au Liban, pays dont il a la nationalité, mais son lieu de résidence reste inconnu. Les conditions de ce départ surprise du Japon où il était assigné à résidence sans autorisation de quitter le territoire, restent floues.

Des perquisitions ont été menées à Tokyo et sept personnes arrêtées en Turquie, soupçonnées d’avoir aidé M. Ghosn lors d’un transit par Istanbul.

Selon une source à la présidence libanaise, le patron déchu est entré dans le pays, en provenance de Turquie, avec un passeport français et sa carte d’identité libanaise.

En outre, pour sa fuite, M. Ghosn est soupçonné d’avoir emprunté un jet privé parti de l’aéroport du Kansai (ouest).

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