Liban : Taymour Joumblatt élu à la tête du premier parti druze
Né en 1982 durant la guerre libanaise, le fils de Walid Joumblatt a entamé ses études à l'American University of Beirut (AUB), avant de poursuivre son cursus à la Sorbonne à Paris
Le fils du dirigeant druze libanais Walid Joumblatt, Taymour, a été élu dimanche à la tête du Parti socialiste progressiste (PSP) au Liban, succédant à son père qui dirigeait cette formation depuis 45 ans.
Lors du rassemblement de près de 2 000 partisans du PSP à Ain Zhalta, au cœur de la montagne druze, au sud-est de Beyrouth, Taymour Joumblatt, 41 ans et seul candidat en lice, a remporté la victoire à la tête du parti, a indiqué le PSP dans un communiqué.
Walid Joumblatt, 73 ans, avait déjà passé le flambeau à la tête de la communauté druze en 2017 à son fils.
Il lui a également « légué » son siège de député en 2018. Dans un Parlement divisé entre deux blocs rivaux qui n’arrivent pas à s’entendre depuis près de huit mois pour élire un président, le groupe parlementaire de M. Joumblatt est influent car capable de faire pencher la balance en faveur de l’un ou de l’autre.
Héritier de l’une des plus vieilles dynasties politiques libanaises, Walid Joumblatt avait lui-même repris le flambeau de son père Kamal Joumblatt, assassiné près d’un poste de contrôle syrien en 1977.
Kamal Joumblatt, qui avait fondé le PSP, avait osé s’opposer au président syrien de l’époque Hafez al-Assad, dont les troupes avaient pénétré au Liban pour empêcher les forces palestino-progressistes de l’emporter sur les milices chrétiennes.
Né en 1982 durant la guerre libanaise, Taymour a entamé ses études à l’American University of Beirut (AUB), avant de poursuivre son cursus à la Sorbonne à Paris.
Les druzes, une secte ésotérique, représentent 5 % de la population au Liban et sont également présents en Syrie et en Israël.
Au Liban, les dynasties politiques sont toujours solidement ancrées, malgré le soulèvement populaire inédit d’octobre 2019, qui a dénoncé l’intégralité d’une classe politique jugée corrompue et incompétente.
Dans un pays en plein effondrement économique, les détracteurs continuent d’accuser les dirigeants d’entretenir un réseau où règnent le népotisme et l’affairisme.