Liban : Une frappe de l’armée cible des milices iraniennes impliquées dans des tirs de roquette vers le nord
L'attaque a fait trois morts ; l'un des défunts aurait été technicien dans une division travaillant aux côtés du Hezbollah ; des postes appartenant au Hezbollah ont été touchés
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
L’armée israélienne a indiqué avoir attaqué un véhicule aux abords de Naqoura, dans le sud du Liban, samedi, prenant pour cible des terroristes appartenant à la division Imam Hossein, une milice iranienne qui travaille aux côtés du Hezbollah.
Selon l’armée israélienne, les terroristes qui ont été visés avaient été impliqués dans des tirs de roquette récents en direction du nord de l’État juif.
Des informations parues dans les médias arabes, qui ont cité des sources libanaises, ont fait savoir que trois individus avaient perdu la vie dans cette frappe qui a été réalisée sur une route côtière.
L’un des hommes était technicien en armement, a noté une source proche des services de sécurité du Liban qui s’est confiée à l’agence de presse Reuters.
L’armée a aussi fait savoir que les avions de chasse avaient attaqué, dans la nuit de vendredi à samedi, des postes du Hezbollah à Labbouneh ainsi que deux bâtiments appartenant au groupe terroriste à Blida.
Elle a publié des images montrant la frappe contre le véhicule, et celle contre le complexe du Hezbollah.
Pour sa part, le Hezbollah a annoncé samedi la mort de sept de ses membres, tués « sur la route de Jérusalem » – la formule utilisée par l’organisation pour désigner ses terroristes ayant perdu la vie dans les attaques d’Israël.
Le Hezbollah a identifié 229 de ses terroristes tués par Israël depuis le début des affrontements actuels, principalement au Liban, mais aussi en Syrie. Au Liban, 37 autres membres d’autres groupes terroristes, un soldat libanais et au moins 30 civils, dont trois journalistes, ont également été tués.
Depuis le 8 octobre, le Hezbollah a attaqué presque quotidiennement des communautés israéliennes et des postes militaires le long de la frontière, le groupe terroriste chiite libanais affirmant qu’il le fait pour soutenir Gaza dans le cadre de la guerre qui s’y déroule.
Jusqu’à présent, les hostilités à la frontière ont causé la mort de six civils du côté israélien, ainsi que celle de dix soldats et réservistes de Tsahal. Plusieurs attaques ont également été lancées depuis la Syrie, sans faire de blessés.
Des responsables américains proches du président Joe Biden s’inquiètent d’une éventuelle planification, de la part de l’État juif, d’une incursion terrestre contre le Hezbollah, au Liban, dans les prochains mois, ont rapporté jeudi les médias américains.
Selon un reportage diffusé par CNN, l’administration Biden a organisé des réunions de renseignement sur le sujet, se préparant à la possibilité que le groupe terroriste du Hezbollah, soutenu par l’Iran, ne puisse pas être convaincu de battre en retraite au-delà de la frontière par la voie diplomatique.
S’exprimant auprès de la chaîne sous couvert d’anonymat, un haut-responsable a indiqué que l’administration Biden « travaillait sur l’hypothèse » d’une offensive au sol qui pourrait être déclenchée dans les prochains mois.
L’administration Biden a donné pour mission à l’envoyé spécial Amos Hochstein de conclure un accord pour mettre un terme aux hostilités, le mois dernier. Il y a eu des négociations visant à régler le problème des frontières qui font l’objet de contestations entre Israël et le Liban et à organiser le retrait de l’unité d’élite du groupe terroriste, l’unité Radwan, à 10 kilomètres de la frontière.
Israël a fait savoir qu’il ne tolérerait plus la présence du Hezbollah à la frontière libanaise, d’où il pourrait tenter de perpétrer des attaques similaires aux massacres perpétrés par le Hamas le 7 octobre dernier.
Un échec de la diplomatie internationale à faire reculer le Hezbollah de la frontière nécessitera une offensive israélienne, a indiqué le pays.
Les frappes israéliennes sur des cibles iraniennes au Liban ont eu lieu vingt-quatre heures après que l’Iran a prétendu qu’un membre de la marine du Corps des gardiens de la révolution, qui était conseiller militaire en Syrie, a été tué.
Selon les médias iraniens, Reza Zarei aurait perdu la vie aux côtés de deux membres du Hezbollah, allié de la république islamique.
Le Corps des Gardiens de la révolution a diminué le déploiement de ses officiers de haut-rang en Syrie suite à une série de frappes israéliennes meurtrières et il compterait davantage, dorénavant, sur la présence de ses milices chiites alliées pour préserver son influence sur le territoire, avait signalé Reuters au mois de février.
Les autorités syriennes n’ont fait aucun commentaire.
Il n’y a pas eu de réaction non plus de la part de l’armée israélienne – qui ne s’exprime que rarement sur les attaques individuelles qui prennent pour cible la Syrie. L’État juif a par ailleurs dit, de manière répétée, qu’il ne permettrait pas à l’Iran, qui soutient le régime du président syrien Bashar al-Assad, d’élargir sa présence dans le pays.