L’immunité, « pierre angulaire » de la démocratie, selon Benjamin Netanyahu
Le Premier ministre a déclaré qu'il annoncerait dans les deux jours s'il chercherait une protection parlementaire face aux inculpations pour corruption
Réclamer l’immunité face à des poursuites judiciaires n’est pas antidémocratique mais plutôt « une pierre angulaire de la démocratie », a clamé le Premier ministre Benjamin Netanyahu face aux militants du Likud lors d’un événement organisé dimanche soir.
S’exprimant devant ses partisans lors d’une cérémonie d’allumage de bougie pour Hanoukka au Dan Panorama Hotel de Tel Aviv, Netanyahu a fait savoir qu’il annoncerait s’il chercherait à obtenir une immunité face aux mises en examen pour corruption énoncées à son encontre dans les quarante-huit heures.
« La seule immunité que je cherche aujourd’hui, c’est l’immunité face à la propagande oiseuse », a-t-il clamé, attaquant la formation rivale du Likud, Kakhol lavan, qui « raconte des c***eries en permanence sur l’immunité, l’immunité, et encore et toujours plus d’immunité ».
Cela fait longtemps que Netanyahu évite les questions sur une éventuelle demande d’immunité qui lui permettrait d’échapper temporairement à ses déboires judiciaires, qui se sont conclus par des inculpations pour corruption.
Une requête d’immunité auprès de la Knesset est considérée comme impopulaire auprès de tous les électeurs – et notamment parmi un grand nombre de soutiens avoués du Premier ministre, comme Miri Regev. Un sondage paru dimanche soir, dont les résultats ont été révélés par la Douzième chaîne, a fait savoir que 51 % des Israéliens étaient opposés à une telle initiative contre 33 % qui se sont prononcés en sa faveur.
Netanyahu doit annoncer s’il a décidé de réclamer l’immunité dans les prochains jours, sous peine de perdre le droit de la demander. Même si sa requête est loin d’être sûre d’obtenir une majorité à la Knesset, le simple fait de procéder à cette démarche pourrait retarder le procès pendant des mois.
Sa demande devra être prise en compte par la Commission de la Knesset avant d’être votée en plénière – mais en raison de l’absence d’un gouvernement dûment élu et dans le contexte d’impasse politique qui frappe le pays, avec de nouvelles élections nationales prévues en mars, la Knesset ne pourra réexaminer et prendre une décision sur une éventuelle immunité qu’après la formation d’une coalition – si elle se forme – à l’issue du vote du 2 mars.
Le procureur général Avichai Mandelblit a annoncé, au mois de novembre, sa décision d’inculper le Premier ministre dans trois dossiers pour corruption.
Netanyahu est mis en examen pour fraude et abus de confiance dans les trois affaires et pour pots-de-vin dans l’une d’elle.
Commentant la prochaine audience qui aura lieu mardi devant la Haute Cour concernant sa propre capacité à former un gouvernement au vu de ses inculpations, Netanyahu a déclaré que « seul le peuple est souverain ».
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Lors du même événement de dimanche, les militants du Likud ont chahuté le député Gideon Saar à son arrivée dans la salle.
Alors même que l’ancien ministre était salué par des partisans lors de cet événement d’allumage de bougie de Hanoukka organisé par le parti, une vidéo diffusée par les médias en hébreu a montré les soutiens de Netanyahu accueillir Saar aux cris de « Bibi » et de « traître », mettant en exergue le ressentiment provoqué par sa candidature à la tête du Likud face au Premier ministre auprès de la base.
Netanyahu a battu Saar à plates coutures lors des primaires qui ont eu lieu jeudi, remportant environ 72,5 % des voix.