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L’Iran semble confirmer que l’ancien ministre Gonen Segev a été son espion

Mahmoud Alavi, ministre du Renseignement, a aussi affirmé que l’Iran avait arrêté des "dizaines d'espions" étrangers

Le ministre iranien des renseignements, Mahmoud Alavi (crédit photo : capture d'écran YouTube)
Le ministre iranien des renseignements, Mahmoud Alavi (crédit photo : capture d'écran YouTube)

L’Iran a arrêté des « dizaines d’espions », a déclaré le ministre du Renseignement. Mahmoud Alavi a également laissé entendre que son pays avait par le passé recruté un agent ex-membre d’un gouvernement israélien, ont rapporté mercredi des médias iraniens.

« À la fois financièrement et par d’autres moyens, nos ennemis tentent d’obtenir des informations sur notre pays », a affirmé le ministre Mahmoud Alavi lors d’un entretien avec la télévision d’État.

Il n’a toutefois pas précisé sur quelle période avaient eu lieu les arrestations « d’espions » ni pour quels pays ou entités ces derniers sont soupçonnés d’avoir agi.

Les « ennemis » de l’Iran « agissent en espionnant et en s’infiltrant. Heureusement, la section de contre-espionnage est l’une des plus fortes de notre ministère », a-t-il ajouté.

Le ministre a notamment indiqué que l’Iran avait « placé sous notre contrôle un membre d’un cabinet d’un pays qui a un service de renseignement très puissant ».

L’ancien ministre de l’Energie Gonen Segev à la Cour suprême de Jérusalem pour l’appel de sa condamnation à de la prison, le 18 août 2006 (Crédit : Flash90)

Selon l’agence de presse Tasnim, qui est sur la ligne des conservateurs iraniens, il faisait référence à Gonen Segev, ancien ministre israélien de l’Energie et des Infrastructures (entre 1995 et 1996), dont le procès pour espionnage au profit de l’Iran s’est ouvert le 5 juillet à Jérusalem.

Arrêté en mai dernier, il a été extradé de Guinée équatoriale vers Israël. Ancien médecin emprisonné en Israël pour trafic de drogue après avoir quitté la Knesset, il avait déménagé au Nigeria à sa libération en 2007.

Il est accusé par Israël « d’espionnage aggravé », d’avoir aidé l’ennemi en temps de guerre et de dizaines de chefs d’accusation pour avoir tenté de fournir des informations à l’ennemi. Cela fait de lui le plus haut responsable à avoir été accusé d’espionnage dans l’histoire du pays.

Selon l’acte d’accusation, Segev était – en toute connaissance de cause – en contact avec des responsables des services de renseignement iraniens depuis 2012. Il aurait établi un premier contact avec eux à l’ambassade d’Iran au Nigeria et leur aurait fourni diverses informations.

Segev, par l’intermédiaire de ses avocats, a nié avoir travaillé contre les intérêts d’Israël, affirmant qu’il avait essayé d’agir en tant qu’agent double contre l’Iran dans l’espoir de retourner dans l’État juif avec le statut de héros.

Auparavant, le seul commentaire officiel de l’Iran concernant cette arrestation avait consisté à nier que Segev était l’un de ses agents. Au lendemain de l’arrestation de Segev, le porte-parole du gouvernement iranien, Mohammad Bagher Nobakht, avait déclaré lors d’une conférence de presse à Téhéran que « le régime sioniste utilisait tous les moyens pour blâmer la République islamique d’Iran ».

Le ministre du Renseignement iranien Mahmoud Alavi a par ailleurs indiqué que les autorités avaient entrepris une campagne pour que les citoyens ayant la double nationalité n’occupent plus de fonction officielle.

« Si vous connaissez des gens dans ce cas, informez-nous sur eux », a lancé M. Alavi.

Il a par ailleurs estimé que le groupe État islamique (EI) continuait d’être une menace pour l’Iran chiite. Les jihadistes de l’EI, se réclamant du sunnisme, considèrent les musulmans chiites comme des hérétiques et ont commis de nombreux attentats les visant dans le monde. 

Selon le ministre iranien, 230 « cellules terroristes » ont été démantelées au cours de l’année écoulée. 

« Nous avons réussi à déjouer des attaques qui visaient des universités mais aussi le métro mais nous avons peu communiqué à ce sujet », a-t-il affirmé.

Le 7 juin 2017, 17 personnes avaient été tuées à Téhéran dans un double attentat ayant visé le Parlement et le mausolée de l’Imam-Khomeiny, qui abrite la dépouille de Rouhollah Khomeiny, fondateur de la République islamique.

Ces attaques ont été les premières revendiquées par l’EI à Téhéran.

Le ministre a souligné la nécessité de lutter contre la corruption au moment où la monnaie nationale est en chute face au dollar, notamment en raison du rétablissement des sanctions américaines, et où la population soupçonne certains responsables d’aggraver cette tendance par de la spéculation.

« Si nous voulons avoir une économie dynamique, nous devons lutter contre la corruption économique », a insisté M. Alavi. Il a affirmé que 180 suspects avaient été arrêtés à ce jour et 130 enquêtes ouvertes.

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