L’Iran tente d’établir son propre mouvement terroriste à Gaza
Avec le Hezbollah comme modèle, 'al-Sabirin' recrute un contingent initial de 400 membres, rapporte la Deuxième chaîne
L’Iran tenterait de créer un groupe terroriste du style Hezbollah dans la bande de Gaza, a rapporté vendredi soir la Deuxième chaîne israélienne.
Al-Sabirin (le nom signifie « patience » en arabe) a commencé à recruter une force initiale de 400 combattants, a-t-on appris dans le reportage, et est financé directement par le régime de Téhéran.
Parce qu’il suit l’islam chiite – comme l’Iran et son protégé au Liban, le Hezbollah – il risque d’avoir des difficultés à recruter parmi les Musulmans sunnites de Gaza.
Cependant, les Gardiens de la révolution iraniens auraientt alloué des fonds au groupe naissant, par l’intermédiaire d’une organisation caritative qui porte le nom du fondateur de la révolution islamique, l’ayatollah Khomeiny.
Dirigé par un ancien dirigeant du jihad islamique du nom de Hisham Salem, al-Sabirin a tiré des roquettes sur Israël, et a perdu le mois dernier un combattant, identifié par la Deuxième chaîne comme Ahmed al-Sirahi, dans des affrontements avec l’armée israélienne à la frontière de Gaza.
Une usine de roquettes qu’il a créée à Gaza a été détruite pendant la guerre l’été 2014 avec Israël, et deux Gazaouis qui y fabriquaient des armes ont été tués, selon le reportaage.
Le symbole et le drapeau du groupe terroriste sont très semblables à ceux du Hezbollah, qui avait mené en 2006 une grande guerre contre Israël, et dont Israël estime qu’il dispose aujourd’hui d’un arsenal de quelque 150 000 roquettes et missiles de précision dans le sud du Liban prêts à être utilisés contre Israël si l’Iran leur en donnait l’ordre.
Le guide suprême l’ayatollah Ali Khamenei, a à maintes reprises promis d’armer des combattants en Palestine contre Israël – une promesse qu’il a réitérée dans le sillage de l’accord nucléaire signé entre les puissances mondiales et son régime au mois de juillet dernier.
Israël s’était vivement opposé aux termes de cet accord, avertissant qu’il encouragerait l’Iran dans son soutien au terrorisme et à l’agression régionale, renflouait les finances du régime, et pavait ainsi son chemin vers la bombe atomique.
La décision de l’Iran de créer sa propre organisation dans la bande de Gaza contrôlée par le Hamas a commencé il y a 18 mois, selon la Deuxième chaîne, et Téhéran a suspendu tout financement au Hamas et au plus petit Jihad islamique, en partie en raison de leur opposition au régime d’Assad que l’Iran et le Hezbollah soutiennent en Syrie.
Téhéran ferait également passer des fonds pour recruter des membres pour l’organisation à travers le chemin familier de la philanthropie, selon le reportage de la télévision, citant des équipements scolaires et ménagers achetés avec l’argent iranien destiné aux Gazaouis nécessiteux.
Il a montré des fournitures scolaires dans la bande de Gaza à l’effigie du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, ainsi que des ventilateurs achetés, ironiquement, en Israël.
Al-Sabirin « est encore une petite organisation, avec une influence marginale » à Gaza, a expliqué le journaliste.
« Mais ce sont les premières graines. »