L’OMS annonce une nouvelle campagne de vaccination contre la polio à Gaza
Cette campagne, qui doit durer jusqu'au 26 février, vise à couvrir plus de 591 000 enfants de moins de 10 ans, a indiqué l'Organisation mondiale de la santé dans un communiqué

Une nouvelle campagne de vaccination de masse contre la polio va être lancée le 22 février à Gaza où le virus demeure présent et reste « toujours un risque » pour les enfants, a annoncé l’OMS mercredi.
Cette campagne, qui doit durer jusqu’au 26 février, vise à couvrir plus de 591 000 enfants de moins de 10 ans, a indiqué l’Organisation mondiale de la santé dans un communiqué.
Le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a expliqué sur le réseau social X que cette campagne « fait suite à la récente détection du poliovirus dans des échantillons d’eaux usées, révélant sa circulation dans l’environnement, ce qui met les enfants en danger ».
« L’environnement actuel à Gaza, avec notamment la surpopulation dans les abris et des infrastructures d’eau, d’assainissement et d’hygiène qui ont été gravement endommagées et qui facilitent la transmission fécale-orale, créent des conditions idéales pour la propagation du poliovirus », a averti l’OMS.
De plus, l’OMS a noté que l’accord de cessez-le-feu en cours entre Israël et le Hamas – accord qui a ouvert la porte à la libération des otages et qui est entré en vigueur en janvier – était susceptible de provoquer involontairement une nouvelle propagation de la maladie en raison de « vastes mouvements de population ».
Environ 95 % des enfants éligibles aux vaccins antipoliomyélitiques ont été vaccinés lors des précédentes campagnes de vaccination de masse, a déclaré l’OMS, mais « des petits groupes d’individus dont l’immunité est faible ou nulle donnent au virus l’occasion de continuer à se propager et de provoquer potentiellement des maladies ».
Une première campagne de vaccination avait été menée en septembre et octobre dernier après la confirmation du premier cas de polio depuis 25 ans dans la bande de Gaza, dévastée par la guerre – un conflit qui avait été déclenché par le pogrom commis par le Hamas dans le sud d’Israël, le 7 octobre 2023. Cette campagne, permise par des pauses humanitaires dans les combats, avait atteint plus de 95% de son objectif, selon l’OMS.

L’organisation a indiqué que « aucun cas supplémentaire de poliomyélite n’a été signalé depuis qu’un enfant de dix mois a été paralysé en août 2024 ».
« Mais les nouveaux échantillons environnementaux qui ont été prélevés à Deir el-Balah et à Khan Younès, qui ont été collectés au mois de décembre 2024 et au mois de janvier 2025, confirment qu’il y a une transmission du poliovirus » qui se poursuit, a ajouté l’OMS qui a précisé que la souche identifiée était « génétiquement liée au poliovirus détecté dans la bande de Gaza en juillet 2024 ».
L’OMS a souligné que les vaccins contre la poliomyélite sont « sûrs » et qu’il n’y a pas de nombre maximal de fois qu’un enfant peut être vacciné : « chaque dose offre une protection supplémentaire nécessaire durant une épidémie ».
La campagne de vaccination qui débute samedi vise à atteindre tous les enfants de moins de 10 ans à Gaza, y compris ceux laissés pour compte en septembre et octobre dernier, afin de combler les lacunes en matière d’immunité et de « mettre fin à l’épidémie », a poursuivi l’OMS, qui espère, cette fois-ci, avoir un meilleur accès à certaines zones grâce à l’entrée en vigueur du cessez-le-feu le 19 janvier.
Parmi les Gazaouis à vacciner figurent environ 7 000 enfants des zones du nord de la bande de Gaza que les professionnels de la santé n’avaient pas pu atteindre en toute sécurité lors des précédentes campagnes, malgré des pauses humanitaires coordonnées, en raison de l’intensification des combats dans les zones de Jabalia, Beit Hanoun et Beit Lahiya.
« Le récent cessez-le-feu signifie que les travailleurs de la santé ont désormais un bien meilleur accès », a déclaré l’OMS.
L’OMS prévoit une série de vaccination supplémentaire en avril.