Londres veut la « garantie absolue » qu’aucun terroriste ne sera employé par l’UNRWA
David Cameron dit que les crimes présumés des employés de l’ONU sont "inacceptables" et demande une enquête rapide, citant le "travail vital" de l'UNRWA dans la distribution de l'aide

La Grande-Bretagne veut une « garantie absolue » que l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) n’emploiera pas de personnel ayant l’intention d’attaquer Israël, a déclaré mercredi le ministre des affaires étrangères David Cameron, à la suite d’allégations impliquant plusieurs d’entre eux dans les massacres du 7 octobre.
Le mois dernier, la Grande-Bretagne s’est jointe aux États-Unis pour suspendre temporairement son financement à l’UNRWA en raison des allégations selon lesquelles une dizaine de ses milliers d’employés palestiniens étaient soupçonnés d’avoir participé à l’assaut du Hamas qui a déclenché la guerre entre Israël et le groupe terroriste palestinien.
Londres, Washington et d’autres donateurs ont indiqué qu’ils ne renouvelleraient pas leur aide tant que l’enquête interne des Nations unies sur ces allégations n’aurait pas été menée à bien. Un rapport préliminaire devrait être publié dans les prochaines semaines.
Les Nations unies ont annoncé la création d’un groupe indépendant chargé de contrôler l’UNRWA à la suite de ces allégations. Israël, qui a fourni des preuves de l’implication de l’UNRWA dans les attaques, a dit que les termes de référence de l’enquête étaient trop vagues et n’empêcheraient pas les terroristes de profiter de l’organisation à l’avenir.
Israël a accusé le Hamas d’utiliser les installations de l’UNRWA à ses propres fins et d’avoir construit des parties de son immense réseau souterrain de tunnels et d’installations militaires sous les sites de l’UNRWA. Il a récemment fait visiter à plusieurs représentants des médias l’un de ces centres d’opérations situé sous le siège de l’organisation à Gaza City.
Cameron a déclaré que pour reprendre son financement, la Grande-Bretagne voulait que le rapport d’enquête contienne « une garantie absolue que cela ne puisse plus se reproduire », ajoutant « qu’il est important de souligner que des personnes employées par l’UNRWA ont pris une part active dans les massacres contre Israël le 7 octobre. C’est inacceptable ».

« C’est la raison pour laquelle nous avons interrompu notre financement. C’est la raison pour laquelle ces enquêtes sont en cours », a-t-il expliqué à la presse lors d’un voyage en Bulgarie. « Elles doivent être réalisées rapidement car de nombreux employés de l’UNRWA font un travail absolument vital à l’intérieur de Gaza, où ils constituent le seul réseau de distribution de l’aide, et s’assurent que l’aide parvient aux personnes qui en ont terriblement besoin ».
La guerre a éclaté lorsque des milliers de terroristes dirigés par le Hamas ont mené, le 7 octobre, une attaque meurtrière contre Israël, qui a fait 1 200 morts, pour la plupart des civils. Les terroristes qui ont franchi la frontière se sont livrés à un véritable carnage dans le sud d’Israël, violant, mutilant et torturant leurs victimes. Ils ont également enlevé 253 personnes de tous âges.
Israël a réagi en lançant une offensive militaire pour éliminer le Hamas de Gaza et libérer les otages, dont plus de la moitié sont toujours retenus en captivité.
L’UNRWA a été créé en 1949 à la suite de la guerre d’indépendance israélienne, lorsque 700 000 Palestiniens ont fui ou ont été chassés de chez eux. La quasi-totalité de la population de Gaza dépend aujourd’hui de l’UNRWA pour son approvisionnement en produits de base, tels que la nourriture, l’eau et les produits sanitaires.
Le directeur de l’UNRWA a déclaré mardi que les appels au démantèlement de l’agence étaient irréfléchis et que mettre fin au mandat de l’agence aggraverait la crise humanitaire à Gaza.
La Grande-Bretagne a financé l’UNRWA jusqu’à la fin de l’année financière et l’agence affirme qu’elle travaille avec d’autres agences pour assurer l’acheminement d’aide à Gaza.