L’ONU ne s’associera pas à l’évacuation de Rafah – porte-parole de Guterres
Le porte-parole du secrétaire général évoque un manque d'abris et affirme que l'aide humanitaire entrant dans la bande de Gaza est insuffisante et qu'elle "pourrait ne durer que quelques jours"

L’ONU ne s’associera pas à « un déplacement forcé de population » à Rafah, a prévenu lundi le porte-parole du secrétaire général, répétant qu’il n’y avait « aucun lieu sûr » dans la bande de Gaza où déplacer cette population.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a récemment ordonné à l’armée de préparer une offensive sur cette ville du sud de Gaza, où sont massés, selon l’ONU, 1,4 million de Palestiniens ayant fui la guerre déclenchée par l’attaque du 7 octobre du groupe terroriste islamiste palestinien.
Il a affirmé dimanche qu’Israël assurerait « un passage sécurisé » à la population pour quitter la ville, sans préciser où elle pourrait se réfugier dans un territoire ravagé. Washington a exhorté Israël à présenter un plan « crédible » pour protéger les civils dans la ville avant de lancer l’offensive.
Interrogé lundi sur une éventuelle participation de l’ONU à une telle évacuation, le porte-parole du secrétaire général Antonio Guterres a insisté pour un « respect total du droit international et de la protection des civils ».
« Nous ne nous associerons pas à un déplacement forcé de population », a-t-il ajouté, répétant qu' »en l’état actuel des choses, il n’y a aucun lieu sûr à Gaza ».
« Vous ne pouvez pas renvoyer des gens dans des zones jonchées de munitions non explosées, sans parler du manque d’abris », a insisté le porte-parole en évoquant les zones du nord et du centre de ce territoire palestinien.

Il a d’autre part une nouvelle fois dénoncé l’insuffisance de l’aide humanitaire entrant dans la bande de Gaza, prévenant que les stocks actuels « pourraient ne durer que quelques jours ».
La semaine dernière, il avait déjà souligné que les centaines de milliers de personnes ayant trouvé refuge à Rafah devaient être « protégées ». « Nous ne soutiendrions d’aucune manière des déplacements forcés, qui sont contraire au droit international », avait-il ajouté.
Israël a rejeté les allégations de pénurie dans la bande de Gaza et affirme que les problèmes existants ont été causés par l’incapacité des Nations unies à distribuer correctement les marchandises une fois qu’elles sont entrées dans l’enclave.