« Love brings love » : Une exposition hommage au créateur Alber Elbaz à Paris
Le Palais Galliera, à Paris, célèbre Alber Elbaz avec une exposition d’un format inédit qui restitue le défilé hommage au créateur de mode israélo-américain décédé l'an dernier
Le Palais Galliera, à Paris, célèbre Alber Elbaz avec une exposition d’un format inédit qui restitue le défilé hommage au créateur de mode israélo-américain présenté le 5 octobre 2021.
Suite à sa disparition, il y a près d’un an, AZ Factory, la griffe qu’il avait fondée peu avant sa mort, a conçu et organisé un défilé en son honneur qui réunissait 46 designers. Toutes et tous ont été invités à créer une silhouette inspirée par le personnage d’Alber Elbaz ou son œuvre : robes fluides à longue traîne, robes courtes réveillées par des jeux de volants ou des grands nœuds, robes imprimées de dessins ou du portrait du créateur…
Reconnus ou émergents, à la tête de maisons historiques ou à celle de leur propre marque, ces créatrices et créateurs réunis ont offert un regard sur la création de mode, ses questionnements et ses enjeux contemporains : environnement, diversité, genre…
Parmi les créateurs qui ont participé au défilé : Olivier Rousteing (Balmain), Gabriela Hearst (Chloe), Nicolas Ghesquière (Louis Vuitton), Virgil Abloh (Off-White), Glenn Martens (Y/Project), Giorgio Armani, Jean-Paul Gaultier, Ralph Lauren, Raf Simons ou encore Stella McCartney.
Ensemble, ils ont mis en valeur la fraternité de designers réunis pour célébrer la mémoire de l’un de leurs plus brillants représentants.
Cette exposition, organisé jusqu’au 10 juillet 2022, reconstitue ainsi le défilé et propose au visiteur de s’immerger dans cet univers éphémère en reproduisant l’ordre de passage, les effets, la musique et les lumières qui ont fait de cette soirée un événement historique de la mode. Son nom, « Love Brings Love » (L’amour appelle l’amour), reprend une formule prônée par Alber Elbaz en guise de mantra.
« D’un défilé à une scénographie ! Inspirée du défilé hommage à Alber Elbaz, la scénographie s’attache à retranscrire cet événement dans le parcours d’exposition du Palais Galliera (10, Avenue Pierre Ier de Serbie, Paris 16e). Organisée en 4 tableaux : le pré-show, le show, le final et sa chronologie, elle met en scène à hauteur du public les modèles des créateurs qui ont participé à cet hommage, dans une ambiance sonore, lumineuse et artistique qui invoque la sensibilité et l’humour d’Alber Elbaz », a expliqué le scénographe Alexis Patras.
Le couturier Alber Elbaz, ex-directeur artistique de Lanvin, est décédé le 24 avril 2021 à Paris des suites du COVID-19. Il était âgé de 59 ans. Il repose au cimetière de la ville de Holon, au sud de Tel Aviv, où Alber Elbaz (né Albert) a grandi après être arrivé de son Maroc natal.
Lors de l’enterrement, devant son cercueil recouvert d’un châle de prière juif, son compagnon Alex Koo avait rappelé, ému, les débuts du couturier parti d’Israël « avec seulement une valise et plein de rêves, d’espoirs et de talent brut et intuitif ».
Reconnaissable à sa silhouette ronde, ses lunettes et son nœud papillon, Alber Elbaz a marqué le monde de la mode par ses petites robes, prisées d’actrices de Hollywood comme Natalie Portman, Cate Blanchett et Sienna Miller.
Il a commencé sa carrière avec le créateur américain Geoffrey Beene à New York, avant d’être engagé par Guy Laroche. En 1998, il avait ensuite pris la difficile succession d’Yves Saint-Laurent pour la ligne de prêt-à-porter du couturier français puis a rejoint Lanvin en 2001.
À sa tête pendant 14 ans, le créateur a réussi le tour de force d’élever la plus ancienne maison de couture française, fondée en 1889, au firmament.
Chez Lanvin, il a affirmé son style et sa vision de la mode pour les femmes. Une mode fonctionnelle qui doit accompagner leurs corps et les mettre en valeur.
En 2019, il s’est associé au suisse Richemont pour lancer sa propre griffe « AZ Factory », qu’il voulait « fonctionnelle et qui convient à tout le monde ».
« Plus que tout autre créateur contemporain, Alber a écouté et n’a pas dicté aux femmes comment s’habiller », avait déclaré lors de la cérémonie funéraire Lea Peretz, maître de conférences au Shenkar College, école israélienne d’art et de design et amie de longue date du couturier.
« Il n’a pas essayé de nous changer, de nous transformer en fantasmes, mais au contraire – de voir la complexité et les besoins que dictent la modernité à la vie d’une femme contemporaine », avait-elle ajouté.
L’exposition au Palais Galliera est ouverte du mardi au dimanche, de 10h à 18h, et les jeudis jusqu’à 21h. Le tarif plein à l’exposition est de 12 €.
L’AFP a participé à la rédaction de cet article.