L’UEJF rend hommage aux enfants juifs parisiens victimes de la Shoah
À l’occasion de la Journée internationale en mémoire de la Shoah, l’Union des étudiants a lancé une action dans les rues de Paris visant à rendre hommage aux enfants juifs victimes
Dans la nuit de dimanche à lundi, à l’occasion de la Journée internationale à la mémoire des victimes de la Shoah aujourd’hui, l’Union des étudiants juifs de France (UEJF) a lancé une action dans les rues des 3e, 4e, 10e, 11e, 12e et 18e arrondissements de Paris visant à rendre hommage aux victimes de la capitale.
Plus d’une centaine de membres de l’organisation ont collé environ « 1 500″ affiches représentant des plaques commémoratives sur des murs d’immeubles sur lesquelles sont inscrits les noms et prénoms d’enfants victimes de la Shoah.
« Ici au 11, rue Bargue vécurent Wajcman Jacques, 9 ans, Wajcman Marcel, 5 ans », peut-on lire sur une affiche. « Victimes de la barbarie nazie, ils furent déportés parce que Juifs pendant la Shoah entre 1942 et 1944. Passant, souviens-toi de leur nom. »
Sous cette même affiche, une autre liste les noms des victimes Malka Furman, 17 ans, Baruch Wajcman, 16 ans, et Chana Wajcman, 15 ans.
Marcel 5 ans, Jacques 9 ans, Chana 15 ans, Baruch 16 ans.
La fratrie Wajcman vivait au 11 rue Bargue.
Ce lundi 27 janvier, plus d’une centaine de militants ont collé toute la nuit pour rendre les noms et prénoms des enfants déportés depuis @Paris #SouviensToiParis pic.twitter.com/zlCDMmtUoM— UEJF (@uejf) January 27, 2020
Entre 1942 et 1944, un peu plus de 6 000 enfants ont été arrêtés à Paris intra-muros.
« Il s’agit de pouvoir transmettre la mémoire de la Shoah », explique Noémie Madar, présidente de l’UEJF. « Une deuxième étape de collage est prévue dans la semaine, pour terminer dans le 4e et le 11e », a-t-elle ajouté. L’UEJF a affirmé s’être fondée sur le travail de recensement des époux Serge et Beate Klarsfeld, présidents de l’association des Fils et filles de déportés juifs de France, « qui ont répertorié les noms et les adresses » de ces enfants, transposés sur une carte interactive par l’historien Jean-Luc Pinol en 2012.
« Ce sont des noms et des prénoms qui prennent vie », a ajouté Noémie Madar, c’est important « dans un moment de recrudescence des actes antisémites et de libération de la parole de haine ».
Selon les chiffres du ministère de l’Intérieur publiés dimanche, les faits à caractère antisémite ont augmenté en 2019 en France, passant à 687 (contre 541 l’année précédente), soit une augmentation de 27 %. Une hausse qui s’explique « exclusivement par l’augmentation des menaces, à hauteur de 50 % par rapport à 2018, les actions ayant quant à elles diminué de 15 % ».
Ce lundi en France, de nombreux hommages seront organisés pour les victimes de la Shoah. La liste est disponible ici.
Le président français Emmanuel Macron devait inaugurer ce lundi matin le mur des Noms (où sont inscrits les 76 000 noms des Juifs déportés de France) au mémorial de la Shoah, qui a été rénové.