Maduro veut préparer le Venezuela à une attaque comme celle contre le Hezbollah
Le président vénézuélien appelle l'armée et les forces de sécurité à s'adapter aux "nouvelles formes" de technologies et d'attaques
Le président vénézuélien Nicolas Maduro a appelé jeudi l’armée et les forces de sécurité à s’adapter aux « nouvelles formes » de technologies et d’attaques, notamment celles vues au Liban contre le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah.
En tenue de combat lors d’une cérémonie militaire, Maduro a évoqué un rapport destiné à son ministre de la Défense, Vladimir Padrino Lopez, préparé par le Conseil national de cybersécurité sur l’explosion simultanée de bipeurs, talkies-walkies et autres appareils de transmission du Hezbollah au Liban.
Ce document expose « les raisons de l’attaque contre des radios, des bipeurs, des talkies-walkies, des téléphones portables d’une marque spécifique qu’ils ont plantés pendant des années et qui ont attaqué des milliers de civils au sein de la population », a déclaré Maduro.
« Il s’agit d’une attaque utilisant un composant de l’appareil avec un explosif et utilisant également des satellites, dans ce cas d’Elon Musk, nous avons beaucoup d’informations des services de renseignement », a assuré Maduro.
Il a exhorté les forces armées à « revoir tout l’équipement qui a été acheté, tout l’équipement qui existe et une cybersécurité complète maximale, une sécurité maximale ».
Les explosions de bipeurs et de talkies-walkies du Hezbollah en septembre ont fait 37 morts et quelque 3 000 blessés.
Maduro avait déjà demandé aux membres de son gouvernement et à ses partisans de ne pas accepter d’équipements électroniques comme cadeaux de Noël.
Il a également ordonné aux forces armées, considérées comme le pilier de son pouvoir, de « réorganiser et réadapter les processus d’intelligence » pour s’adapter « aux nouvelles circonstances du 21e siècle ».
Maduro s’est aussi félicité des progrès réalisés sur le drones : « Nous avançons rapidement dans les capacités des drones pour la défense nationale et nous devons avoir une défense anti-drones dans tous les objectifs vitaux : aéroports, ports, c’est très important. »
« Nous lui [à Maduro] réitérons notre loyauté » , a déclaré de son côté le général Padrino Lopez au nom des forces armées.
Une trentaine de pays menés par les Etats-Unis ont aussi appelé jeudi, en marge de l’ONU, à maintenir la pression sur Maduro afin de le contraindre à engager un dialogue avec l’opposition vénézuélienne, après l’élection présidentielle contestée dans ce pays.
Maduro a revendiqué la victoire à l’élection présidentielle du 28 juillet au Venezuela, contestée par l’opposition et une grande partie de la communauté internationale.
Nicolas Maduro, dont la victoire a été validée par la Cour suprême le 22 août, a été proclamé vainqueur avec 52 % des voix par le Conseil national électoral (CNE), qui n’a cependant pas rendu publics les procès-verbaux des bureaux de vote, arguant d’un piratage informatique.
L’opposition affirme, au contraire, que son candidat Edmundo Gonzalez Urrutia a remporté l’élection avec plus de 60 % des voix, se basant sur les procès-verbaux du vote fournis par ses scrutateurs.
M. Gonzalez Urrutia, menacé de prison dans son pays, est exilé depuis le 8 septembre en Espagne, qui lui a accordé l’asile.
Pour les pays signataires, il faut « continuer à demander au régime de Maduro de mettre fin à la répression des manifestants pacifiques, de mettre fin à la répression des opposants politiques et de libérer immédiatement et sans condition toutes les personnes détenues arbitrairement ».