Malley : si l’Iran ne coopère pas à l’enquête de l’AIEA, il n’y aura pas d’accord
Dans une interview à la Douzième chaîne israélienne, l'envoyé américain nie que l'influence israélienne ait durci la position de Washington à l'égard du JCPOA
L’envoyé de l’administration Biden pour l’Iran, Robert Malley, a déclaré mercredi que si l’Iran continuait d’insister pour que l’organisme de surveillance des Nations unies (AIEA) mette fin à son enquête, il n’y aura pas d’accord sur le programme nucléaire.
« L’Iran a soulevé, ou ressuscité, une question totalement distincte du JCPOA, de l’accord nucléaire, qui concerne l’enquête sur la découverte de traces de particules d’uranium pour lesquelles l’Iran doit fournir une explication », a déclaré Malley dans une interview à la Douzième chaîne israélienne, précisant qu’il s’agit d’une question technique.
« Soit l’Iran la résout en coopérant avec l’AIEA, soit elle ne sera pas résolue », a-t-il dit.
« Si c’est la position à laquelle l’Iran se tient, il ne peut y avoir d’accord », a ajouté Malley.
Malley a ajouté, dans l’interview, que le retrait de Trump de l’accord était une erreur, expliquant que sa stratégie de « pression maximale » a conduit à un « Iran plus agressif dans la région » et a fourni à Téhéran le « programme nucléaire le plus avancé » qu’il ait jamais possédé. Il a souligné qu’une relance du JCPOA était la « meilleure option » pour s’attaquer au programme nucléaire iranien.
Le diplomate a nié que l’impasse dans laquelle se trouvent les pourparlers soit le résultat d’un durcissement de la position encouragée par Israël, mais a ajouté que les États-Unis se coordonnaient « très étroitement » avec le gouvernement israélien.
« Nous n’avons pas durci notre position, c’est l’Iran qui a fait marche arrière sur des choses qu’il a dites dans le passé », a-t-il dit.
A la question de savoir s’il était légitime de négocier avec le régime théocratique oppressif de l’Iran, Malley a expliqué que « les négociations avec l’Iran n’ont jamais été fondées sur l’idée qu’il s’agit d’un gouvernement bienveillant en qui nous pouvons avoir confiance ».
« Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour empêcher l’Iran d’acquérir une arme nucléaire, et une issue diplomatique est le meilleur moyen d’y parvenir », a-t-il estimé.
« Il est impossible de gagner une guerre nucléaire et il ne faut pas la mener », a lancé mercredi le président des Etats-Unis Joe Biden à la tribune de l’Assemblée générale de l’ONU.
« Nous ne permettrons pas à l’Iran d’acquérir l’arme nucléaire », a-t-il poursuivi, qualifiant également les menaces par la Russie d’utilisation des armes nucléaires de « mépris dangereux » de ses responsabilités en matière de non prolifération nucléaire.