Manifestation anti-Israël à Sciences Po Paris: section disciplinaire saisie pour 8 étudiants
Une cellule d'enquête a "été chargée d’établir si des propos à caractère discriminatoire et antisémite ont été tenus à l’encontre d’une étudiante" de l'UEJF
La direction de Sciences Po Paris a saisi la section disciplinaire de l’école pour huit étudiants, à la suite de l’occupation d’un amphithéâtre par quelque 300 militants anti-Israël, qui avait donné lieu à des incidents le 12 mars, a annoncé jeudi son administrateur.
L’enquête interne menée ces dernières semaines, qui a conduit à 38 auditions d’étudiants, enseignants et salariés, « a permis d’établir la tenue d’actes et de propos contraires à notre règlement et aux valeurs de Sciences Po », a indiqué Jean Bassères dans un message transmis aux salariés et aux étudiants.
Ces incidents étaient survenus le 12 mars dans le cadre d’une « journée de mobilisation universitaire européenne pour la Palestine ». Les campus européens et américains ont été secoués ce printemps par des manifestations contre la guerre menée par Israël à Gaza.
La guerre à Gaza a éclaté lorsque le Hamas a envoyé 3 000 terroristes armés en Israël, le 7 octobre, pour mener une attaque brutale au cours de laquelle ils ont tué près de 1 200 personnes. Les terroristes ont également pris en otage 252 personnes, pour la plupart des civils, et les ont emmenées à Gaza. Israël a réagi en lançant une campagne militaire dont l’objectif vise à détruire le Hamas, à l’écarter du pouvoir à Gaza et à libérer les otages.
« Parmi ces actes, on compte l’occupation de l’amphithéâtre, le filtrage d’une étudiante à l’entrée, des propos à caractère discriminatoire tenus à l’encontre de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF), des propos dénigrant Sciences Po et ses personnels ainsi qu’un acte d’intimidation à l’égard d’un enseignant », poursuit-il.
La direction avait alors indiqué qu’une étudiante de l’UEJF avait « été empêchée d’accéder à l’amphithéâtre », et que « des propos accusatoires » avaient été prononcés à la tribune à l’encontre de l’association. L’UEJF avait dénoncé des propos antisémites. Après cet épisode, le gouvernement avait également saisi le procureur.
A ce sujet, Jean Bassères détaille que la cellule d’enquête a « été chargée d’établir si des propos à caractère discriminatoire et antisémite ont été tenus à l’encontre d’une étudiante, et plus particulièrement si la phrase ‘Ne la laissez pas rentrer, elle est sioniste’ avait été prononcée à son encontre ».
« Les différentes auditions confirment que trois étudiants ont déclaré avoir entendu à proximité immédiate de l’amphithéâtre Boutmy une telle phrase, mais selon différentes variantes », ajoute-t-il.
« Il y a une conviction », précise Jean Bassères dans une interview au journal Le Parisien jeudi. Cette phrase « a été prononcée – sous cette forme ou une autre », mais « la cellule n’a pas pu identifier les auteurs pour les traduire devant la section disciplinaire. Ce que je regrette ».