Mavi Marmara : un accord d’indemnisation est proche
Le vice-Premier ministre Bülent Arinç a indiqué qu'un accord formel pourrait être signé "après les élections" municipales de dimanche
La Turquie et Israël ont fait « de gros progrès » en vue d’un accord sur l’indemnisation par Israël des victimes turques de l’assaut israélien contre une flottille en route pour Gaza en 2010, a confirmé à l’AFP le ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu.
« Le fossé qui séparait les attentes des deux parties se réduit. De gros progrès ont été accomplis mais les deux parties doivent encore se rencontrer une fois pour parvenir à un accord final », a déclaré M. Davutoglu lors d’un entretien mercredi à Konya (centre).
Le vice-Premier ministre Bülent Arinç a indiqué mardi qu’un accord formel entre les deux pays pourrait être signé « après les élections » municipales de dimanche.
« Nous attendons une réponse de la partie israélienne » aux exigences d’Ankara, a précisé de son côté le chef de la diplomatie turque.
Les relations entre la Turquie et Israël, alliés stratégiques dans les années 1990, se sont brutalement dégradées lors de l’assaut israélien contre une flottille partie d’Istanbul qui tentait de briser le blocus de Gaza.
Cette opération, le 31 mai 2010, avait coûté la vie à neuf ressortissants turcs à bord du navire amiral de cette flottille, le Mavi Marmara, affrété par l’ONG islamique turque IHH.
Les familles ont porté plainte en Turquie contre quatre responsables militaires israéliens, jugés par contumace par une cour criminelle d’Istanbul. La cinquième audience de ce procès s’est ouverte jeudi.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a formellement présenté des excuses en mai dernier mais la normalisation des relations entre les deux pays reste suspendue aux négociations d’indemnisation. En cours depuis plusieurs mois, ces discussions ont longtemps buté sur le montant à verser aux familles.
Selon le quotidien israélien Haaretz, l’Etat hébreu a offert une enveloppe de 20 millions de dollars aux victimes turques.
M. Davutoglu s’est refusé à évoquer une éventuelle normalisation des relations entre les deux pays. « Ce qui est important, c’est de parvenir à un accord. Les mesures à prendre ensuite seront discutées après », a-t-il jugé.
Le ministre turc a toutefois évoqué la tenue de discussions avec Israël sur la levée des sanctions imposées à Gaza.
En février, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan avait fait savoir qu’aucun accord d’indemnisation ne serait possible sans engagement écrit de Tel Aviv sur la levée de l’embargo imposé au territoire palestinien.