Israël en guerre - Jour 500

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Meilleur traitement des Américains d’origine palestinienne constaté à Ben Gurion

Depuis l’assouplissement des restrictions pour rejoindre le VWP, l’entrée en Israël est plus facile, mais les citoyens américains craignent une régression dès qu’Israël sera admis

Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.

Un couple de musulmans posant pour une photo au Duty Free de l'aéroport international Ben Gurion, à Tel Aviv, en Israël, le 30 avril 2016. (Crédit : Nati Shohat/Flash90)
Un couple de musulmans posant pour une photo au Duty Free de l'aéroport international Ben Gurion, à Tel Aviv, en Israël, le 30 avril 2016. (Crédit : Nati Shohat/Flash90)

Les Américains d’origine palestinienne ont constaté une nette amélioration du traitement qui leur est réservé à l’aéroport Ben Gurion depuis qu’Israël a assoupli certaines de ses restrictions de voyage le mois dernier afin de rejoindre le programme américain d’exemption de visa (VWP).

« J’avais vraiment peur de devoir attendre huit heures, comme c’était le cas auparavant. Mais j’ai tendu mon passeport au douanier, qui m’a demandé d’où je venais et où j’allais avant de me le rendre en disant ‘Bienvenue en Israël’. Le tout a duré dix secondes », a déclaré Kamal Nawash, 52 ans, au Times of Israel mardi.

« C’était la première fois de ma vie que j’entrais en Israël et que mes sentiments à l’égard du pays étaient positifs – la première fois que je ne me sentais pas harcelé », a ajouté Nawash, un avocat de Jérusalem qui vit à Washington.

Le 19 juillet, Israël a signé un protocole d’accord avec les États-Unis en vertu duquel « tous les citoyens américains seront traités sur un pied d’égalité, indépendamment de leur origine nationale, de leur religion ou de leur appartenance ethnique, lorsqu’ils entreront et sortiront d’Israël ou qu’ils y transiteront ».

Cette question de réciprocité a été un des points de désaccord avec l’administration du président américain Joe Biden, qui a demandé à ce qu’Israël devienne le 41e membre du VWP, mais a insisté sur le fait que son adhésion serait conditionnée à l’amélioration du traitement des voyageurs aux points de passage, les Américains palestiniens, arabes et musulmans se plaignant depuis longtemps d’être victimes de harcèlement.

Le 20 juillet, Israël a mis à jour ses formalités de voyage pour permettre aux citoyens américains inscrits sur le registre de la population de l’Autorité palestinienne (AP) de se rendre en Israël et d’y transiter, y compris par l’aéroport international Ben Gurion, pour une durée maximale de 90 jours. Jusqu’à cette date, l’aéroport Ben Gurion était interdit à ces Palestiniens et ils étaient contraints de se rendre en Jordanie et de prendre un vol à partir d’Amman, avec tous les frais et le temps de voyage supplémentaires que cela implique. Pour des raisons de sécurité, Israël interdit aux Palestiniens d’avoir leur propre aéroport.

Depuis l’entrée en vigueur des nouvelles lignes directrices, les citoyens américains vivant en Cisjordanie peuvent demander un permis de voyage de 90 jours auprès du coordinateur des activités gouvernementales dans les territoires (COGAT), chargé de la liaison militaire avec les Palestiniens, et l’utiliser pour entrer et sortir d’Israël.

Dans l’accord signé le mois dernier, Israel s’est engagé à notifier les autorités américaines de chaque refus de permis de voyage par le COGAT, les Etats-Unis pourront plus facilement surveiller les nouvelles procédures.

En revanche, le traitement effectif des citoyens américains aux points de passage israéliens est beaucoup plus difficile à contrôler, car il existe un certain degré de subjectivité et chaque pays a le pouvoir discrétionnaire d’appliquer certains protocoles de sécurité.

Néanmoins, les États-Unis veulent s’assurer que ces procédures restent raisonnables et que l’esprit du protocole d’accord est respecté. C’est pourquoi ils ont envoyé des équipes d’inspecteurs du département d’État et du département de la sécurité intérieure pour surveiller discrètement la façon dont Israël traite les citoyens américains aux points de passage israéliens, a déclaré un responsable israélien, confirmant une information de l’agence de presse Reuters.

Les inspecteurs ont rencontré des responsables de l’immigration israélienne dimanche. Ils se sont rendus à l’aéroport Ben Gurion lundi et se sont arrêtés à plusieurs points de contrôle israéliens en Cisjordanie mardi, selon l’agence Reuters. La délégation retournera aux États-Unis à la fin de la semaine et rendra compte de ses conclusions, mais l’ambassade des États-Unis à Jérusalem continuera en principe à vérifier qu’Israël respecte les exigences du VWP.

Deux fonctionnaires au fait de la situation ont déclaré à Reuters que la période d’essai se déroulait « sans heurts » pour les Américains d’origine palestinienne.

Des passagers sont assis dans une salle d’attente du côté jordanien du pont Allenby qui traverse la Cisjordanie et la Jordanie, le 19 juillet 2022. (Crédit : Khalil MAZRAAWI / AFP)

Selon Nawash, les 12 autres amis américains d’origine palestinienne qu’il a rencontrés lundi pour le petit-déjeuner ont tous vécu la même expérience que lui à l’aéroport Ben Gurion.

L’un de ses amis a raconté que sa mère avait passé la douane si rapidement qu’elle s’est arrêtée, incrédule, et qu’un parent a dû la rassurer en lui disant qu’il n’y avait pas de contrôle supplémentaire.

« Même si je suis né là-bas, je n’ai jamais eu l’impression de rentrer chez moi quand je passais par cet aéroport. Mais cette fois-ci, j’ai vraiment eu l’impression d’être chez moi », a déclaré Nawash. « Tout à coup, je n’ai plus vu [l’agent des douanes] comme un ennemi. Pour la première fois, je l’ai vu comme un frère. Il m’a traité comme il traitait les Juifs, ce qui n’était jamais arrivé auparavant. »

Il déplore qu’il ait fallu demander le VWP pour qu’Israël améliore son traitement des Américains d’origine palestinienne.

Nawash a également confié que ses amis étaient peu convaincus que cette amélioration serait maintenue une fois qu’Israël aurait officiellement rejoint le programme VWP.


Des voyageurs sortent de l’aéroport international Ben Gurion, alors qu’Israël ouvre ses frontières et autorise les touristes à entrer dans le pays après des mois de fermeture en raison de la pandémie de COVID-19, le 1er novembre 2021. (Crédit : Tomer Neuberg/Flash90)

Il existe des précédents où un pays a été renvoyé du VWP pour ne pas avoir respecté ses conditions, mais les autorités américaines ont reconnu en privé que renvoyer Israël du programme serait politiquement difficile.

Nawash suppose que la leçon à tirer pour Israël est la suivante : « Si nous traitons ces gens avec gentillesse et respect, ils nous rendront la pareille », et il espère qu’Israël appliquera cette leçon aux Palestiniens en général et pas seulement à ceux qui sont citoyens américains.

D’autres Américains d’origine palestinienne ont décrit des expériences similaires à celle de Nawash, même si certains ont dû attendre plus longtemps avant d’être autorisés à passer la sécurité.

« Tout s’est bien passé. Lorsque les services de sécurité de l’aéroport découvrent que vous êtes palestinien, ils vous fouillent de fond en comble, mais les procédures sont plus simples et plus faciles pour nous. Vous pouvez être chez vous en une demi-heure », a déclaré Abdul Jalil Juda à Reuters. Jusqu’au mois dernier, cet habitant de la Cisjordanie, âgé de 26 ans, était contraint de passer par la Jordanie.

Un autre homme, qui s’est présenté comme le premier Américain d’origine palestinienne à entrer en Israël en vertu des nouveaux protocoles, a déclaré dans une vidéo qu’il a filmée depuis Ben Gurion que le processus de contrôle n’avait duré que quelques minutes. « Je suis entré en utilisant uniquement le passeport américain. Ils ne m’ont rien demandé concernant mon passeport palestinien ».

Nerdeen Kiswani, une étudiante en droit américano-palestinienne vivant à New York qui a appelé au boycott d’Israël, a publié un message sur Facebook pour dire qu’elle avait réussi à entrer en Israël pour la première fois depuis qu’elle avait été refusée en 2015.

Kiswani a déclaré à Reuters : « Cela n’a pas été tout à fait facile, cependant, car on m’a fait attendre près de quatre heures et j’ai contacté l’ambassade des États-Unis avant d’être autorisée à entrer. » La plupart des membres de sa famille ont reçu leur visa et leur passeport presque instantanément.

Alors que les nouvelles procédures donnent aux citoyens américains de Cisjordanie accès à l’aéroport Ben Gurion, une copie du protocole d’accord divulguée au Times of Israel a révélé que les quelque 500 Américains de Gaza ne bénéficieront pas du même droit. Il y a cependant beaucoup plus d’Américains d’origine palestinienne en Cisjordanie, où ils sont au nombre de 35 000.

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