« Mensonges » : Sara Netanyahu témoigne dans le procès pour abus intenté par une ex-employée
Sylvie Genesia poursuit l'épouse du Premier ministre pour 650 000 NIS pour des abus présumés commis au domicile de ce dernier ; la défenderesse se dit victime d'un chantage continu

Sara Netanyahu, l’épouse du Premier ministre Benjamin Netanyahu, a témoigné lundi devant le tribunal du travail de Jérusalem dans le cadre d’un procès intenté contre elle par Sylvie Genesia, la dernière ancienne employée à avoir accusé Sara Netanyahu de harcèlement. Elle a rejeté ces allégations en les qualifiant de « grossiers mensonges ».
Genesia, qui travaillait au sein du personnel d’entretien de la résidence du Premier ministre située rue Balfour, poursuit Sara Netanyahu et l’agence d’intérim pour réclamer 650 000 shekels de dommages et intérêts, affirmant avoir subi de mauvais traitements pendant son travail.
Les accusations portées contre l’épouse du Premier ministre comprennent le harcèlement, l’humiliation et des violations répétées des conditions de travail de Genesia, notamment le fait que Sara Netanyahu l’aurait insultée et lui aurait jeté un fer à repasser.
Lundi, devant le tribunal, Sara Netanyahu a répondu aux accusations en déclarant : « Ce sont de grossiers mensonges. Je ne l’ai pas insultée », ont rapporté les médias israéliens.
L’épouse du Premier ministre a également souligné qu’elle n’était pas l’employeur de Genesia et l’a accusée d’avoir violé sa vie privée, selon les médias israéliens.
Lors du contre-interrogatoire de Sara Netanyahu, Me Opheer Shimshon, l’avocat de Genesia, a demandé à l’accusée comment elle exprimait sa colère et son anxiété. L’épouse du Premier ministre a répondu que cela faisait trente ans qu’elle était victime d’une « stigmatisation ».

« Depuis les années 1990, tout le monde sait qu’on peut gagner de l’argent sur le dos de Sara Netanyahu. »
« Je ne mérite pas ça. Je travaille dur moi aussi. Je fais beaucoup pour le pays », a-t-elle ajouté.
Sara Netanyahu a également indiqué que Genesia arrivait au travail avec la gueule de bois et enregistrait tout. « Il n’y a pas un mot de vrai dans sa déclaration sous serment », a-t-elle déclaré, affirmant que si elle n’était pas impliquée dans cette affaire, celle-ci n’aurait jamais vu le jour.
Ce n’est pas la première fois que Sara Netanyahu est accusée de maltraitance ou d’abus envers ses employés.
En 2017, Menny Naftali, ancien gardien de la résidence du Premier ministre, avait poursuivi Sara Netanyahu en justice et obtenu 170 000 shekels de dommages et intérêts devant le tribunal du travail de Jérusalem. Le tribunal avait estimé que Naftali avait été maltraité par l’épouse du Premier ministre, victime de violences verbales et psychologiques, et qu’il avait été induit en erreur quant à ses conditions d’emploi à la résidence.
Dans sa décision, la juge avait écrit que « de nombreux témoignages présentés au tribunal font état d’une atmosphère de travail préjudiciable à la résidence en raison du comportement de Mme Netanyahu et de son attitude envers les employés. Celui-ci se caractérisait notamment par des exigences irrationnelles, des insultes, des humiliations et des accès de colère ».
Un autre ancien employé de la résidence du Premier ministre, un immigrant français de 56 ans dont l’identité n’a pas été révélée, avait poursuivi Sara Netanyahu pour mauvais traitements en 2020, réclamant 650 000 shekels de dommages et intérêts pour harcèlement et abus liés au travail.
Par ailleurs, Sara Netanyahu est impliquée dans d’autres affaires judiciaires. En décembre, la police a ouvert une enquête pénale à la suite d’allégations selon lesquelles elle aurait tenté d’intimider un témoin et d’interférer dans l’affaire de corruption en cours visant son époux, le Premier ministre Benjamin Netanyahu.

L’enquête est menée par la police israélienne et le département des cybercrimes du bureau de la procureure générale. Elle fait suite à un reportage de l’émission « Uvda » de la chaîne N12 selon lequel Sara Netanyahu aurait ordonné à Hanni Bleiweiss, l’ancienne assistante de son époux, d’orchestrer des protestations et une campagne en ligne contre Hadas Klein, un témoin clé dans l’une des affaires dans lesquelles le Premier ministre est actuellement jugé.