Sara Netanyahu devrait faire l’objet d’une enquête – témoin dans le procès Netanyahu
Le témoin estime que l'épouse du Premier ministre pourrait avoir orchestré le harcèlement des rivaux de son mari
Un témoin clé dans l’une des affaires de corruption contre le Premier ministre Benjamin Netanyahu a suggéré samedi qu’une enquête devrait être ouverte, à la suite du reportage d’investigation « Uvda » de cette semaine. Ce reportage a révélé que l’épouse du Premier ministre, Sara Netanyahu, aurait été à l’origine d’une campagne coordonnée sur les réseaux sociaux visant à attaquer ceux qui sont perçus comme des ennemis de la famille.
Uvda a publié des SMS montrant comment Sara Netanyahu avait ordonné au chef de cabinet du Premier ministre, Hanni Bleiweiss, de dénigrer les rivaux politiques du Premier ministre, en lui demandant de rechercher « le traître, le perdant », l’ancien ministre du Likud Gideon Saar, « les squelettes d’informations portant sur des cas de harcèlement sexuel enfermés dans le placard », lui demandant également de rendre publics les « trahisons, les voyages en Russie et en Biélorussie » d’Avigdor Liberman, le chef du parti Yisrael Beytenu né en Moldavie, et de dire aux partisans d’Aryeh Deri et de Yaakov Litzman que les dirigeants ultra-orthodoxes étaient des « traîtres » au vu de leur alliance perçue avec l’ancienne ministre de la Justice Ayelet Shaked, ennemie jurée de l’épouse du Premier ministre.
Des propos encore plus virulents auraient été réservés aux principales figures des affaires de corruption contre Netanyahu : la procureure Liat Ben-Ari, qui a supervisé les enquêtes ; l’ancien procureur général Avichaï Mandelblit, qui a procédé à l’inculpation du Premier ministre ; et Hadas Klein, ancienne secrétaire du bienfaiteur de Netanyahu, Arnon Milchan, et témoin de premier plan dans une affaire où Netanyahu est mis en cause pour avoir reçu, de manière illicite, des centaines de milliers de dollars, des cigares, du champagne et des bijoux — dont une grande partie à la demande de l’épouse du Premier ministre.
Sara Netanyahu aurait écrit à Bleiweiss que la « scélérate » Klein « nous a dénigrés pendant des années, a menti, a calomnié ». Selon « Uvda », un langage similaire à celui de Sara Netanyahu avait été utilisé peu de temps après sur les réseaux sociaux dans des messages hostiles à Klein.
Suite à ce reportage, le chef du parti HaMahane HaMamlahti, Benny Gantz, a écrit sur le réseau social X que le Premier ministre devait présenter des excuses, en particulier pour avoir envoyé des militants du Likud manifester devant le domicile des parents d’un pilote militaire décédé – ils avaient activement participé à des manifestations anti-Netanyahu.
« Benny, êtes-vous sérieux ? », a répondu Klein sur X, lui reprochant de ne pas avoir adopté une ligne plus dure à l’égard de Netanyahu.
« Je m’attendais à ce que quelqu’un qui se considère comme un leader et qui cherche à diriger le pays prenne la défense de ses citoyens et demande l’ouverture d’une enquête. Il ne s’agit pas de demander des excuses médiocres », a-t-elle ajouté.
« Il aurait été préférable que vous n’écriviez rien du tout », a-t-elle poursuivi.