Israël en guerre - Jour 341

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Analyse

Monsieur Gantz s’assure une petite et douce victoire

Il ne voulait pas snober le président, mais ne voulait pas non plus être un figurant du show Trump-Netanyahu. Le chef de Kakhol lavan a trouvé une troisième voie

David Horovitz

David est le fondateur et le rédacteur en chef du Times of Israel. Il était auparavant rédacteur en chef du Jerusalem Post et du Jerusalem Report. Il est l’auteur de « Un peu trop près de Dieu : les frissons et la panique d’une vie en Israël » (2000) et « Nature morte avec les poseurs de bombes : Israël à l’ère du terrorisme » (2004).

Le chef du parti Kakhol lavan, Benny Gantz, lors d'une conférence de presse à Ramat Gan, le 25 janvier 2020. (Miriam Alster/Flash90)
Le chef du parti Kakhol lavan, Benny Gantz, lors d'une conférence de presse à Ramat Gan, le 25 janvier 2020. (Miriam Alster/Flash90)

Au lendemain des élections générales israéliennes du 17 septembre, alors qu’il devenait évident que le Premier ministre Benjamin Netanyahu n’avait pas réussi pour la deuxième fois en cinq mois à obtenir une majorité à la Knesset, son allié à la Maison Blanche a reconnu que les résultats étaient « très serrés ». Le président américain Donald Trump a ensuite ajouté un commentaire bref, apparemment évident, mais néanmoins assez significatif : « Ecoutez, notre relation est avec Israël », a déclaré Trump.

Le week-end dernier, alors que Netanyahu savourait la perspective d’une réunion à la Maison Blanche mardi au cours de laquelle lui et Trump discuteraient de l’accord israélo-palestinien proposé par le président – en présence du rival du Premier ministre, Benny Gantz, invité à la suggestion de Netanyahu – Trump a mis un certain poids derrière cette remarque de septembre.

Réalisant que Netanyahu le destinait à jouer le rôle de spectateur sans importance – le futur leader marginalisé gracieusement autorisé à s’asseoir dans la pièce avec les grands garçons – Gantz aurait été enclin à rester à la maison.

Mais le leader de Kakhol lavan a manifestement appris un peu durant sa première année en politique. Plutôt que de commettre l’acte impensable de snober le président, Gantz a tendu la main à l’administration américaine.

Le résultat, a annoncé M. Gantz samedi soir, est que le président l’a invité à une réunion privée tout seul – à la Maison Blanche lundi.

Le président américain Donald Trump (à droite) rencontre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu le 26 septembre 2018 à New York en marge de l’Assemblée générale des Nations unies. (AFP PHOTO / Nicholas Kamm)

Dès que Gantz a fait son annonce, le bureau de Netanyahu a révélé que le Premier ministre rencontrerait Trump séparément lundi également, en plus de la session publique du mardi déjà prévue. Et Netanyahu continuera sans aucun doute à faire de son mieux pour devancer son rival amer Gantz pendant le voyage à Washington, et pourrait bien y parvenir. La réunion Trump-Gantz sera entièrement fermée aux médias ; ce qui n’est pas le cas de la session Trump-Netanyahu de mardi.

Néanmoins, Gantz peut enregistrer une petite mais significative réussite en esquivant ce que son parti avait considéré comme un piège Trump-Netanyahu. Ce n’est peut-être pas une solution parfaite pour lui, mais elle est nettement meilleure que les deux autres alternatives – rester à l’écart ou avoir l’air idiot.

Trump, pour sa part, peut être considéré comme ayant tenu compte des préoccupations selon lesquelles la publication de son plan moins de six semaines avant les élections du 2 mars en Israël constitue une ingérence dans le processus politique interne israélien. Samedi soir, après tout, le principal opposant de Netanyahu a salué ce plan comme un jalon diplomatique potentiel, et ce même opposant de Netanyahu s’envolait maintenant pour Washington afin d’en discuter avec lui.

Comme il l’a fait remarquer samedi, Gantz est à la tête du plus grand parti de la Knesset. Néanmoins, il est très inhabituel qu’un président américain prenne le temps de rencontrer un futur Premier ministre israélien. En annonçant cette rencontre – sa première avec Tump – Gantz a salué ses relations suivies avec l’équipe du président, dont l’ambassadeur en Israël David Friedman.

Les reportages de la télévision israélienne de samedi soir ont laissé entendre que Friedman avait joué un rôle dans l’organisation du voyage de Gantz, assurant le dirigeant de Kakhol lavan que l’administration ne cherchait pas à le miner ou à l’humilier.

L’ambassadeur des États-Unis en Israël, David Friedman, (à gauche), le président de Kakhol lavan, Benny Gantz, (au centre), et l’envoyé américain pour la paix, Jason Greenblatt, (à droite), en réunion à la succursale de l’ambassade des États-Unis à Tel Aviv le 23 septembre 2019. (Autorisation/Matty Stern/Ambassade des États-Unis à Jérusalem)

Gantz a l’intention de rentrer chez lui en Israël d’ici à ce que Trump et Netanyahu tiennent leur réunion du mardi – celle où il aurait pu se sentir comme la mouche du coche. Il dirigera, a-t-il dit, le processus par lequel il espère que la Knesset contrecarrera la tentative de Netanyahu de gagner l’immunité parlementaire contre les poursuites dans les trois affaires de corruption dont il est accusé.

Ce double processus va maintenant dominer la période précédant les élections du 2 mars. Netanyahu cherchera à se présenter comme l’irremplaçable Premier ministre, dont la relation avec Trump a donné naissance à une vision régionale soutenue par les Etats-Unis et dont les bénéfices pour Israël sont sans précédent. Il pourrait chercher à faire avancer certains aspects du plan Trump avant même les élections ; certains dirigeants de la droite israélienne le poussent déjà à commencer à annexer des zones de Cisjordanie, comme il a promis de le faire, et comme le plan Trump le prévoit apparemment.

Gantz, pour sa part, poursuivra le seul objectif qui unit son parti Kakhol lavan : évincer Netanyahu le 2 mars prochain. Et, avant cela, il cherchera à bloquer la demande d’immunité de Netanyahu en la faisant débattre et voter avant les élections.

Mais dès samedi soir, il le fera après avoir indiqué qu’il voit lui aussi un intérêt considérable dans le plan américain. Et qu’il a lui aussi des relations avec le président américain.

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