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Naftali Bennett, accusé de trahison par Moti Yogev, attaque HaBayit HaYehudi

Le président de HaYamin HaHadash a dit que son ancien parti s'enorgueillit dorénavant de lutter contre le recrutement des filles dans l'armée et contre les droits LGBT

Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.

Le ministre de l'Education Naftali Bennett lors d'une conférence de presse de son parti HaYamin HaHadash à Ashdod, le 26 mars 2019 (Crédit :  Yonatan Sindel/Flash90)
Le ministre de l'Education Naftali Bennett lors d'une conférence de presse de son parti HaYamin HaHadash à Ashdod, le 26 mars 2019 (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Dans une accusation cinglante du parti qu’il avait dirigé dans le passé, le dirigeant de HaYamin HaHadash Naftali Bennett a déclaré mercredi qu’il n’avait aucune intention de retourner au sein de la formation HaBayit HaYehudi, clamant que l’intolérance de mise au sein de cette dernière ne représentait pas la communauté nationaliste-religieuse qu’il entend incarner.

Naftali Bennett répondait à des propos tenus dans la matinée par le député Moti Yogev de l’Union des partis de droite, l’alliance dont fait actuellement partie HaBayit HaYehudi, et qui a déclaré au micro de la radio Galey Israel que sa formation n’accepterait pas le retour de celui qui l’avait « trahie ».

Au mois de décembre dernier, en amont des élections d’avril, Bennett et Ayelet Shaked avaient quitté HaBayit HaYehudi pour créer HaYamin HaHadash, qui avait fait campagne à la droite du Likud sur les questions sécuritaires et s’était présenté sous une étiquette de « partenariat laïc-religieux ».

La formation avait échoué de peu à franchir le seuil électoral lors du scrutin.

Toutefois, alors que le Premier ministre Benjamin Netanyahu a échoué à construire une coalition avant la date-butoir du 30 mai, initiant des élections anticipées au mois de septembre, HaYamin HaHadash dispose aujourd’hui d’une nouvelle opportunité pour entrer à la Knesset.

Le parti a fait savoir qu’il se présenterait lors de ce nouveau scrutin, mais qu’il chercherait à former des alliances avec d’autres factions pour élargir son appel.

Dans ce cadre de cette initiative, il est entré dans des pourparlers avec l’Union des partis de droite – qui regroupe HaBayit HaYehudi, l’Union nationale et Otzma Yehudit — pour examiner la possibilité d’une fusion.

Moti Yogev, député du parti HaBayit HaYehudi. (Crédit : Miriam Alster/Flash90)

Mais comme le prouve l’interview de Moti Yogev, tout le monde ne se réjouit pas de la possibilité d’un tel scénario.

« Bennett n’a pas été loyal envers le sionisme religieux et les membres de son mouvement », a expliqué le député, qui a accusé l’ex-leader de HaBayit HaYehudi d’avoir abandonné le parti endetté à hauteur de millions de shekels – une initiative qu’il avait qualifiée en février de « viol », déclenchant une controverse.

En réponse à ces critiques, Naftali Bennett a rédigé un long texte publié sur Facebook, dans lequel il a présenté les raisons pour lesquelles il n’a, selon lui, aucun intérêt à retourner dans la formation dont il était autrefois le leader.

Il a clamé qu’il était parti « parce que vous [Yogev] et d’autres dans la faction et à l’extérieur avez kidnappé HaBayit HaYehudi pour l’emmener sur un chemin très éloigné de celui auquel moi et de nombreux autres – y compris au sein du parti – croyons ».

« Vous avez transformé HaBayit HaYehudi en un endroit qui n’est dorénavant plus un foyer naturel, et qui est très éloigné des valeurs du public sioniste religieux ainsi que de celles du public sioniste », a-t-il ajouté.

Il a ensuite énuméré une série d’exemples qui, a-t-il suggéré, sont la preuve que le parti s’est égaré.

« Nous croyons dans le recrutement des jeunes filles religieuses au sein de l’armée (ainsi que dans le merveilleux service national), mais au sein de HaBayit HaYehudi, aujourd’hui, ces filles sont boycottées », a précisé Naftali Bennett, se référant au refus opposé par le chef de l’Union des partis de droite, Rafi Peretz, à l’invitation lancée le mois dernier d’intervenir devant une classe de l’important séminaire national-religieux Lindembaum avant le recrutement de ses jeunes élèves féminines au sein de Tsahal.

« Il a peur de prendre la parole devant ces jeunes femmes, comme si elles étaient impures ou dignes de mépris. Je suis fier de vous, chères jeunes filles ! », a-t-il écrit.

Religious 12th graders during a pre-army training week (Photo credit: Courtesy: Avichai Deri/ Aluma)
Des élèves religieuses de terminale pendant une semaine de formation prémilitaire (Crédit : Autorisation/ Avichai Deri/ Aluma)

Il s’en est également pris aux membres du parti, et notamment à Moti Yogev, qui, selon lui, ont bloqué la nomination d’un candidat national-religieux pour devenir grand-rabbin en Israël, lui préférant un concurrent haredi. Il leur a également reproché d’avoir interdit la présence lors d’une réunion de HaBayit HaYehudi d’un représentant de l’organisation rabbinique Tzohar.

Naftali Bennett a répété l’argument que lui et Ayelet Shaked avaient avancé lors de l’annonce de leur départ de HaBayit HaYehudi, disant que Netanyahu avait dorénavant le sentiment que la communauté nationaliste-religieuse était « dans sa poche ». Il a également attaqué Moti Yogev qui aurait transmis des informations négatives contre lui aux journalistes à chaque fois que Naftali Bennett tentait d’émettre une critique du Premier ministre.

C’est la même « attitude médiocre », qui consiste à éviter de critiquer les leaders du Likud, a-t-il clamé, qui a permis au désengagement de Gaza en 2005 d’être mené à bien.

« Vous et d’autres, pour une raison ou une autre, avez décidé que votre mission, nuit et jour, était d’attaquer ceux qui sont différents de vous », a accusé l’ancien ministre. « Comme si la gloire et le cœur du sionisme religieux étaient sa guerre contre la communauté LGBT ».

Benzi Gopstein (avec un micro), chef du groupe anti-métissage Lehava, lors d’une manifestation contre le défilé de la Gay pride à Jérusalem, le 6 juin 2019 (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

La semaine dernière, Moti Yogev a pris la parole lors d’une contre-manifestation homophobe, en marge du défilé de la Gay pride à Jérusalem, dont le slogan était : « Père + mère = famille : le courage de la normalité ».

Naftali Bennett a ajouté que les représentants de l’Union des partis de droite incarnaient « une profanation du nom même de Dieu ».

« J’ai le sentiment que nous, au sein de HaYamin HaHadash, nous représentons bien mieux le sionisme religieux que vous ne le faites », a-t-il conclu.

En réponse à l’attaque violente de Naftali Bennett, Rafi Peretz et son numéro deux, Bezalel Smotrich, ont émis des communiqués recommandant vivement à tous les partis d’éviter les attaques personnelles et de se concentrer sur l’objectif partagé par tous : l’établissement d’un gouvernement de droite.

Les discussions entre les formations à la droite du Likud sont en cours et parmi les options présentées – en plus d’une liste pleinement unifiée – la possibilité de la mise en place d’un « bloc technique » qui serait assuré de franchir le seuil électoral et se séparerait immédiatement à l’issue du scrutin.

Vendredi, une enquête parue dans le journal Makor Rishon a révélé qu’Ayelet Shaked était, de loin, la candidate la plus populaire parmi les électeurs du mouvement nationaliste-religieux pour prendre la tête d’une alliance de droite lors des prochaines élections. Selon ce sondage, 40,1 % des sondés ont exprimé ce souhait.

Bennett est arrivé deuxième (19 %), tandis que le leader de l’Union nationale Betzalel Smotrich a obtenu 15,1 % d’opinion favorable, le responsable actuel de l’Union des partis de droite, 14,1 %, et les candidats d’extrême droite Itamar Ben Gvir d’Otzma Yehudit et Moshe Feiglin du parti libertaire Zehut ont été cités respectivement par 2,6 % et 1 % des personnes interrogées.

Ayelet Shaked a annoncé mardi qu’elle prévoyait de se présenter en septembre, mais elle n’a pas précisé si elle avait l’intention de continuer avec Naftali Bennett au sein de HaYamin HaHadash ou si elle souhaitait rejoindre une autre plateforme.

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