Netanyahu annule le vote sur les bouclages locaux sous la menace des Haredim
Quatre maires ultra-orthodoxes accusent le Premier ministre de transformer leur communauté en "punching-ball" et déclarent qu'ils ne coopéreront pas aux nouvelles restrictions

Confronté à une réaction brutale des dirigeants Haredi concernant les bouclages prévus de plusieurs villes connaissant des taux élevés de coronavirus, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a annulé une réunion spéciale du cabinet dimanche sur le sujet et serait en train de reconsidérer les bouclages.
Quatre maires ultra-orthodoxes menacent de ne pas appliquer les mesures de bouclage, et ont averti le Premier ministre dans une lettre extraordinaire dimanche : « Nous n’oublierons pas qui est l’homme qui, à maintes reprises, a signé pour nous transformer en vecteurs de maladies et en ennemis du peuple. »
Netanyahu a rencontré dimanche après-midi les chefs des deux principaux partis politiques ultra-orthodoxes, le ministre du Logement Yaakov Litzman du parti Yahadout HaTorah et le ministre de l’Intérieur Aryeh Deri du Shas, pour élaborer une nouvelle politique à l’égard des municipalités dites « rouges » – celles qui ont les taux d’infection les plus élevés – alors qu’il cherche à apaiser la colère croissante dans la communauté Haredi.
La réunion a eu lieu peu avant que le cabinet ne se réunisse dimanche soir pour voter l’imposition de nouveaux bouclages dans 10 municipalités, dont les villes arabes d’Oum al-Fahm, Tira et Kfar Qassem, et les villes Haredi d’Elad, Bnei Brak, Beitar Illit et Immanuel. Ce week-end, Israël a dépassé les 1 000 morts du COVID-19.

La volte-face apparente de Netanyahu est survenue après que les dirigeants de Haredi ont publié une lettre ouverte sans précédent plus tôt dimanche, l’accusant de « piétiner » leurs communautés et de « nous transformer en vecteurs de maladies et en ennemis du peuple ».
La lettre a été signée par le maire de Bnei Brak, Avraham Rubinstein, le maire de Beitar Illit, Meir Rubinstein, le maire d’Elad, Israel Porush, et le maire d’Immanuel, Eliyahu Gafni.