Netanyahu demande une enquête sur la mort d’un couple dans un ascenseur inondé
"La main du destin est très dure", dit le père de Dean Shoshani ; le frère de Stav Harari déplore qu'elle lui ait légué le rôle de frère aîné sans prévenir
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a annoncé dimanche qu’il avait ordonné une réunion spéciale des responsables des services de secours et d’urgence pour examiner comment un couple est mort dans un ascenseur inondé à Tel Aviv malgré les multiples appels aux services d’urgence pour leur porter secours.
Lors de l’inondation fatale de samedi, les responsables ont déclaré que l’ascenseur s’était bloqué, peut-être à cause d’une panne de courant. Les résidents ont dit aux médias israéliens qu’ils avaient entendu des coups provenant de l’ascenseur et avaient appelé la police, mais les services de secours ont mis 30 à 60 minutes pour arriver.
Les victimes ont été identifiées dimanche comme étant Dean Yaakov Shoshani et Stav Harari, tous deux âgés de 25 ans.
« Je me suis entretenu hier soir avec le ministre de la Sécurité publique, le ministre des Transports, le commissaire par intérim de la Police israélienne et le commissaire du Service de secours et d’incendie dans un effort préliminaire pour clarifier comment cela s’est produit », a déclaré M. Netanyahu à l’ouverture de la réunion hebdomadaire du cabinet au bureau du Premier ministre à Jérusalem.
« J’ai demandé au directeur général intérimaire du bureau du Premier ministre, Ronen Peretz, de convoquer une réunion aujourd’hui avec tous les professionnels afin de tirer des leçons pour que de telles choses ne se reproduisent pas. »
Posted by Dean Shoshani on Thursday, September 22, 2016
Tzion, le père de Dean Shoshani, a dit aux médias israéliens : « C’est très dur, les pères n’enterrent pas leurs fils. Dean était charmant, un bon garçon, compréhensif. Il regardait toujours vers le futur. »
« Nous avons pris soin de Dean pendant 25 ans et maintenant nous l’avons rendu », a-t-il dit. « Telle est la vie. Profitez de chaque instant, profitez de la vie. »
Tzion a expliqué que Dean et Stav Harari étaient en couple depuis des années.
« Ils vivaient ensemble dans cet immeuble », a-t-il dit. « La main du destin est très dure. »
Il a dit que ni la police ni les pompiers n’avaient contacté la famille jusqu’à présent, mais seulement des représentants du service municipal d’aide sociale.
Posted by Stav Harari on Sunday, September 2, 2012
Amit Harari, le frère de Stav, a écrit sur Facebook : « Ma soeur aînée, lumière de la famille, la plus belle de toutes les filles. Je n’arrive pas à croire que je me réveille un matin sans toi. Ce n’est pas une chose facile à accepter, c’est simplement une tragédie pour la famille. Une fille qui n’a fait que du bien. Je ne sais pas comment nous allons continuer à vivre sans toi, tu nous as laissé une blessure qui ne guérira jamais.”
Stav, écrit-il, lui a transmis le rôle de frère aîné sans le préparer. La famille a un autre fils.
Dimanche, un membre de la famille Shoshani s’est plaint aux médias de la réaction des autorités depuis les décès.
« Comment se fait-il que personne n’ait encore parlé à la famille ? » a déclaré le membre de la famille, qui a demandé à rester anonyme, aux médias israéliens. « Personne de la police, ou de la municipalité, n’est venu dire ce qui s’est passé. »
Ce proche a affirmé que la maintenance du bâtiment n’avait pas été effectuée.
« C’est de la négligence de la part de la municipalité envers les résidents du quartier, de la négligence criminelle », a-t-il dit. « Comment les services d’urgence ont-ils pu mettre autant de temps à arriver ? »
Une vidéo publiée par la Douzième chaîne montre l’eau s’introduire avec force au sous-sol du bâtiment situé rue Nadav dans le quartier Hatikvah.
אסון המעלית | "ניסינו לפתוח עם 'לומים' את המעלית, לא הצלחנו. המים נסחפו פנימה והמעלית הוצפה": כך נראו רגעי ההצפה בזמן אמת. לסיפור המלא > https://t.co/2y9ldApj4S pic.twitter.com/QIjhIIcBcg
— החדשות – N12 (@N12News) January 5, 2020
Israël a subi des pluies torrentielles pendant le week-end. Les services d’incendie et d’urgence ont déclaré avoir été submergés d’appels pendant ces précipitations, ce qui a fait que certains sont restés sans réponse.
La police a dit qu’elle enquêtait sur les décès dans l’ascenseur.
Les résidents de la classe ouvrière du sud de Tel Aviv et de la ville adjacente de Jaffa, qui abrite plusieurs quartiers à majorité arabe, se plaignent depuis longtemps de la négligence des responsables de la ville et d’autres responsables par rapport aux quartiers plus aisés du nord et du centre de Tel Aviv.
Le maire de Tel Aviv, Ron Huldai, a fait part de ses condoléances aux familles des deux victimes, attribuant le drame aux pluies torrentielles plutôt qu’à d’éventuelles infrastructures défaillantes.
« Hier, les chutes de pluies ont été des pluies quinquennales. Aucun dispositif d’écoulement dans le monde n’aurait été en mesure de s’attaquer à ce déluge », a déclaré Huldai lors d’un entretien avec la chaîne Kan.
Il a ajouté que certains secteurs de Tel Aviv avaient reçu deux fois plus de pluie – environ 80 millimètres – que d’autres zones de la ville durant la tempête.
Un locataire de l’immeuble où s’est déroulé le drame, et qui ne s’est identifié que sous le nom d’Eli, a déclaré au micro de la radio militaire que les services d’urgence avaient été défaillants.
« J’ai appelé 16 fois et ils ont raccroché. Cela me fait penser à un pays du tiers-monde », s’est-il exclamé.
« Ces gens sont morts entre nos mains », a-t-il continué. « On les a entendus se battre pour essayer de sortir mais on n’a pas pu ouvrir la porte. A un moment, on ne les a plus entendus et on a compris ce qu’il s’était passé. »
Shula Keshet, membre du conseil municipal de Tel Aviv-Jaffa, a réclamé la mise en place d’une commission pour enquêter sur la gestion du drame par la municipalité.
Les services de secours et d’incendie israéliens ont donné dimanche des instructions au public sur la manière de se comporter en cas de fortes pluies et d’inondations. Le service a demandé au public d’éviter d’entrer dans les zones souterraines et de ne pas utiliser les ascenseurs pendant les inondations car ils peuvent court-circuiter, emprisonnant les gens à l’intérieur.