Netanyahu fustigé après le drame des 3 otages tués par Tsahal, qu’il n’a pas annoncé
Le drame et son annonce, par le porte-parole de Tsahal, et non le Premier ministre ou un de ses ministres, fait couler une encre que beaucoup retenaient depuis le début de la guerre

Le drame des trois otages du Hamas tués par erreur par des soldats israéliens a déchainé un torrent de critiques à l’encontre du Premier ministre Benjamin Netanyahu et de son gouvernement.
Nombreux sont ceux à avoir relevé que Netanyahu n’avait pas annoncé la tragédie en personne, comme l’avait fait le Premier ministre de l’époque, Yitzhak Rabin, en 1994, suite à la tentative de sauvetage ratée de Nachshon Wachsman, qui s’était conclue par la mort de cet otage militaire et de l’un des commandos qui avait tenté de le libérer.
Einav Schiff, journaliste pour Yedioth Ahronoth, a écrit sur Ynet : « La nuit dernière, le porte-parole de Tsahal a été abandonné à lui-même. Ce n’était pas à lui de regarder le peuple au fond des yeux et de lui annoncer la tragédie, mais plutôt au Premier ministre, ou à tout le moins au ministre de la Défense ou au chef d’Etat-Major. Ce n’est guère surprenant mais c’est décevant. »
Nombreux sont les détracteurs du gouvernement à avoir mis en sourdine leur opposition depuis le début de la guerre déclenchée par l’attaque du Hamas, le 7 octobre dernier, mais ils retrouvent de la voix aujourd’hui.

Uri Heitner, historien et figure éminente du mouvement des kibboutzim, lie l’incident de vendredi – qui, selon les premiers éléments de l’enquête de l’armée, s’est produit alors que les otages évadés étaient désarmés et agitaient un drapeau blanc – au laxisme en matière de détention d’armes à feu et aux nombreux appels du ministre de la Sécurité intérieure d’extrême droite, Itamar Ben Gvir.
« Ce sont des gens comme ce chef de gang, occupé à retourner les étals des vendeurs du marché arabe à Hébron alors que ceux de son âge risquaient leur vie pour défendre le pays, qui prêchent le bonheur d’avoir une arme », a écrit Heitner sur Facebook.
Longtemps très critique du Premier ministre Benjamin Netanyahu et de son gouvernement, Heitner avait dans l’ensemble cessé de s’en prendre publiquement à eux depuis le début de la guerre, le 7 octobre dernier.
Dan Halutz, ex-chef d’état-major de Tsahal qui, lui, n’a jamais renoncé à la critique, lui a donné un tour plus virulent depuis la tragédie de vendredi.
« Bibi, la seule victoire possible, après l’échec de 2023, ce serait celle de ton départ avec un drapeau blanc », a écrit Halutz.