Netanyahu ne rencontrerait pas Obama pendant son voyage aux Etats-Unis
La probable dernière chance de rencontre n’est pas prévue après des tensions entre Washington et Jérusalem sur la vidéo de “nettoyage ethnique”

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu ne rencontrera probablement pas le président américain Barack Obama pendant son voyage aux Etats-Unis à l’occasion de l’Assemblée générale des Nations unies, qui a lieu ce mois-ci.
Bien que le bureau du Premier ministre ait refusé de confirmer officiellement qu’une rencontre entre les deux dirigeants n’aurait pas lieu, aucun calendrier de la conférence n’a été établi.
Netanyahu arrivera à New York pour l’Assemblée générale le mercredi 20 septembre. Des rencontres à haut niveau de ce type sont généralement annoncées plus d’une semaine avant.
Le voyage de Netanyahu sera probablement la dernière chance de rencontre en face-à-face entre le Premier ministre et Obama avant que le président américain ne termine son mandat en janvier.

L’occasion apparemment ratée se déroule dans un contexte où Netanyahu a indiqué sa volonté de poursuivre des efforts de paix avec les Palestiniens sous les auspices de Moscou, après l’échec d’une tentative américaine en 2014.
En mars, Netanyahu avait éconduit une proposition d’Obama pour le rencontrer à la Maison Blanche, presque un an après le refus du président américain d’une demande du bureau du Premier ministre pour une rencontre dans le Bureau ovale, ce qui avait été perçu comme un rejet important.
« Nous attendions avec impatience d’accueillir une rencontre bilatérale, et nous avons été surpris d’apprendre par les médias que le Premier ministre, plutôt que d’accepter notre invitation, avait choisi d’annuler sa visite », avait déclaré en mars le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, Ned Price.
Les deux hommes se sont rencontrés en face à face pour la dernière fois en novembre 2015 à Washington, et avaient surpris en ayant une conversation généralement amicale.
Au cours des ans, les deux dirigeants ont entretenu une relation tendue et parfois acerbe.
Dans le dernier exemple en date, le département d’Etat des Etats-Unis a dénoncé une vidéo publiée par Netanyahu, dans laquelle le Premier ministre affirme que les arguments contre les implantations israéliennes en Cisjordanie sont équivalents à un « nettoyage ethnique ». Des responsables de l’administration ont exprimé leur déplaisir des constructions continues dans les implantations israéliennes.
L’administration américaine a déclaré que la formulation de Netanyahu était « inappropriée et inutile. »
Dans la vidéo, qui a été publiée sur la page Facebook du Premier ministre, Netanyahu avait demandé si des peuples d’autres régions du monde accepteraient une telle demande dans leurs propres pays.
Il est « scandaleux que le monde ne trouve pas cela scandaleux », a déclaré Netanyahu, exhortant les spectateurs à se demander s’ils accepteraient « un territoire sans juifs, sans hispaniques, sans noirs » dans leur pays.
« Depuis quand le sectarisme est-il une fondation pour la paix ? », a-t-il demandé.

Elizabeth Trudeau, porte-parole du département d’Etat américain, a déclaré aux journalistes que l’administration était « engagée dans des conversations directes avec le gouvernement israélien » au sujet de la vidéo.
« Nous sommes évidemment fortement en désaccord avec la caractérisation de ceux qui s’opposent à l’activité d’implantation ou la voient comme un obstacle à la paix comme appelant d’une manière ou d’une autre au nettoyage ethnique des juifs de Cisjordanie. Nous pensons qu’utiliser ce type de terminologie est inapproprié et inutile », a déclaré Trudeau.
Elle a ajouté que l’expansion des implantations israéliennes posait de « réelles questions sur les intentions à long terme d’Israël en Cisjordanie. »
En décembre 2015, des responsables américains avaient déclaré au New Yorker que des membres de l’administration voyaient Netanyahu comme un homme « myope, indigne de confiance, régulièrement irrespectueux envers le président, et concentré uniquement sur des tactiques politiques à court terme pour contenter ses électeurs de droite. »
Raphael Ahren a contribué à cet article.