Netanyahu : nous ne renoncerons jamais au contrôle sécuritaire de la Cisjordanie
Le Premier ministre a dit à Julie Bishop qu’Israël avait appris d’expérience qu’il ne pouvait pas se fier aux forces internationales pour sa protection
Israël ne renoncera jamais au contrôle sécuritaire de la totalité de la Cisjordanie, aurait dit dimanche le Premier ministre Benjamin Netanyahu à la ministre australienne des Affaires étrangères, Julie Bishop.
Netanyahu répondait à Bishop, qui lui demandait ce qu’il voulait dire quand il parlait de soutenir un « état palestinien », selon un reportage de la radio publique israélienne sur la rencontre entre les deux politiciens.
Selon une source proche du Premier ministre, celui-ci aurait dit à Bishop que l’insistance d’Israël à maintenir un contrôle sécuritaire provenait de l’échec des forces internationales à protéger le pays des actes d’agression de ses voisins dans le passé.
La source s’est exprimée dimanche pendant un point presse pour les journalistes israéliens accompagnant Netanyahu en visite d’Etat en Australie, la première d’un Premier ministre israélien en exercice.
La visite était « merveilleuse », a déclaré Netanyahu dimanche juste avant de reprendre l’avion pour son très long vol vers Israël.
Pendant ce voyage de cinq jours qui a pris fin dimanche, Netanyahu a rencontré plusieurs dirigeants australiens, dont le Premier ministre Malcolm Turnbull et le chef de l’opposition Bill Shorten.
Au-delà des accords sur les relations commerciales entre les deux pays, le conflit israélo-palestinien a été abordé à chaque réunion, et les voyages de Netanyahu dans Sidney ont été l’occasion de manifestations pro-palestiniennes.
Vendredi, après avoir rencontré Netanyahu, Shorten a déclaré avoir abordé les préoccupations du Parti travailliste au sujet des implantations israéliennes avec le Premier ministre.
Les deux hommes se sont entretenus pendant près d’une heure à Sydney. Shorten et trois de ses collègues travaillistes ont ensuite réaffirmé le soutien de leur parti de centre gauche à la solution à deux états.
« Nous voulons voir un Israël en sécurité dans ses frontières ; nous soutenons le droit du peuple palestinien à avoir son propre état », a déclaré Shorten aux journalistes après le rendez-vous.
« Nous avons exprimé notre opinion très clairement et sans ambigüité, les implantations et leur extension sont un obstacle à la paix, elles nuisent au processus de paix », a-t-il déclaré.
Le bureau de Netanyahu a indiqué dans un communiqué que les deux hommes avaient « discuté des sujets diplomatiques et régionaux comme l’Iran, la Syrie et les Palestiniens », sans donner plus de précisions. Le Premier ministre a « souligné la nature problématique de l’accord nucléaire avec l’Iran, l’agression régionale de l’Iran et ses aspirations expansionnistes. »
« Le député Shorten a souligné la nature bipartisane de l’admiration pour Israël en Australie, et répété son soutien à Israël », a ajouté le bureau du Premier ministre.
Les anciens travaillistes, frustrés par l’absence de progrès de la solution à deux états, ont appelé le parti à adopter une politique de reconnaissance de l’état de Palestine.
Kevin Rudd et Bob Hawke, deux anciens Premiers ministres travaillistes, et Gareth Evans et Bob Carr, anciens ministres des Affaires étrangères, veulent que l’Australie rejoignent les 137 pays qui accordent une reconnaissance diplomatique à une Palestine indépendante.
Mercredi, pendant son premier jour en Australie, Netanyahu avait demandé à Rudd et Hawke d’expliquer s’ils soutiendraient un état palestinien qui ne reconnait pas le droit d’Israël à exister.
« Je pose aux deux anciens Premiers ministres une question simple : quel genre d’état sera celui qu’ils défendent ? Un état qui appelle à la destruction d’Israël ? Un état dont le territoire sera immédiatement utilisé par l’islam radical ? », avait demandé Netanyahu.
Rudd, qui était Premier ministre jusqu’à l’élection d’une coalition conservatrice en 2013, a répondu que les frontières, la sécurité intérieure, la sécurité extérieure, les finances publiques et la gouvernance d’un état palestinien avaient été élaborées en détail pendant de multiples négociations avec les administrations américaines.
Le Premier ministre Malcolm Turnbull soutient lui aussi une solution à deux états, mais a déclaré que les Palestiniens devaient eux aussi être prêts à négocier.
Netanyahu n’a pas cité la solution à deux états dans sa déclaration commune avec son homologue australien jeudi.
Environ 1 000 manifestants pro-palestiniens étaient rassemblés jeudi soir devant la mairie de Sydney. Ils déploraient que Netanyahu soit traité comme une célébrité en Australie, alors qu’il devrait être jugé pour crimes de guerre.
Netanyahu a rencontré des politiciens, des hommes d’affaires et des dirigeants de la communauté juive pendant son séjour. Il était accompagné par un nombre important d’agents de sécurité pendant qu’il se déplaçait dans Sydney.
Netanyahu avait déjà été deux fois en Australie, mais jamais en tant que Premier ministre.
Raphael Ahren et des agences ont contribué à cet article.