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Netanyahu ravi des raids américains sur les milices pro-Iran en Irak et en Syrie

Le Premier ministre a salué des frappes lors d'un appel téléphonique avec Pompeo, Téhéran condamne l'initiative, et le Kataeb Hezbollah jure de se venger

Le secrétaire d'État américain Mike Pompeo, (à gauche), et le Premier ministre Benjamin Netanyahu se rencontrent à Lisbonne, au Portugal, le 4 décembre 2019. (Kobi Gideon/GPO)
Le secrétaire d'État américain Mike Pompeo, (à gauche), et le Premier ministre Benjamin Netanyahu se rencontrent à Lisbonne, au Portugal, le 4 décembre 2019. (Kobi Gideon/GPO)

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a salué lundi la série « importante » de frappes américaines survenues la veille et qui a pris pour cible un groupe mandataire de l’Iran ayant commis une attaque contre les forces américaines en Irak.

S’entretenant au téléphone avec le secrétaire d’État américain Mike Pompeo, Netanyahu « l’a félicité pour l’action importante menée contre l’Iran et ses groupes mandataires dans la région », selon une déclaration du bureau du Premier ministre.

Les États-Unis ont lancé dimanche des raids aériens contre le Kataeb Hezbollah (Bataillon du Hezbollah) en Irak et en Syrie, tuant 25 combattants, deux jours après un tir de barrage de 30 roquettes ou plus qui a pris pour cible la base militaire K1 en Irak à Kirkuk – une région riche en pétrole située au nord de Bagdad – tuant un contractant civil et blessant quatre soldats américains, ainsi que des personnels de sécurité irakiens.

C’est la première attaque américaine connue contre un groupe mandataire iranien en Irak depuis 2011.

Les États-Unis ont diffusé, lundi, ce qu’ils ont présenté comme une vidéo de ces raids.

Le ministre des Affaires étrangères israélien, Israel Katz, s’est réjoui de ces frappes dimanche, clamant qu’elles représentaient « un tournant dans la réponse régionale à l’Iran et à ses groupes mandataires » et martelant que « si l’Iran ne parvient pas à comprendre la puissance des États-Unis, ce sera une grosse erreur ».

Yisrael Katz, le ministre des Affaires étrangères lors d’un meeting de campagne du Likud à Jérusalem, le 16 septembre 2019. (Yonatan Sindel/Flash90)

Téhéran a « condamné avec force » Washington pour s’être engagé dans ce que la République islamique a qualifié de clair exemple de « terrorisme ».

« Avec ces attaques, les États-Unis ont affiché leur fort soutien au terrorisme, méprisant l’indépendance et la souveraineté des pays, et ils doivent assumer la responsabilité des conséquences de cet acte illégal », aurait dit le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Abbas Mousavi, des propos repris par l’agence de presse d’État INRA.

Le ministère russe des Affaires étrangères a qualifié « l’échange de frappes » entre le Kataeb Hezbollah et les forces américaines en Irak « d’inacceptable » et a appelé à la retenue.

« Nous considérons que de telles actions sont inacceptables et contreproductives. Nous appelons toutes les parties à se retenir d’entreprendre davantage d’actions qui pourraient profondément déstabiliser la situation militaire et politique en Irak, en Syrie et dans les pays voisins », a noté un communiqué du ministère.

« En riposte aux attaques répétées du Kataib Hizbollah (KH) contre des bases irakiennes qui accueillent… les forces de la coalition, les militaires américains ont mené des frappes de précision défensives contre cinq structures appartenant au KH en Iran et en Syrie, » a déclaré dimanche un porte-parole du Pentagone.

Un combattant à bord d’un véhicule blindé appartenant à une brigade chiite soutenue par l’Iran fait le signe de la victoire lors d’une patrouille à l’est de Ramadi, en Irak, le 27 mai 2015 (Crédit : AP/File)

Les raids aériens qui ont visé trois sites en Irak et deux en Syrie « réduiront les capacités de KH à mener de futures agressions » contre les forces de la coalition », a ajouté le porte-parole.

« Les liens entre le KH et les forces al-Quds iraniennes sont forts et le bataillon a souvent reçu des aides en termes d’équipements létaux et autres soutiens de la part de la République islamique qu’il a utilisés pour attaquer » les forces de la coalition, a dit le Pentagone, se référant à la branche externe des Gardiens de la Révolution iraniens.

Le bataillon Kataeb Hezbollah est dirigé par Abu Mahdi al-Muhandis, l’un des hommes les plus puissants d’Irak. En 2009, le département d’Etat américain l’avait relié aux Gardiens de la Révolution, la force d’élite de la République islamique, qui a été déclarée organisation terroriste par le président Donald Trump au début de l’année.

Lundi, le Kataeb Hezbollah a indiqué que les frappes américaines en Irak et en Syrie avaient tué 25 de ses combattants, promettant de se venger de cette « agression des corbeaux démoniaques américains ».

« Notre bataille contre l’Amérique et ses mercenaires est dorénavant ouverte à toutes les possibilités », a-t-il dit dans un communiqué. « Nous n’avons pas d’autre alternative aujourd’hui que la confrontation, et rien ne nous empêchera de répondre à ce crime ».

Le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah a également fustigé une « agression américaine brutale », disant que ceux qui avaient pris la décision d’attaquer « découvriront bientôt combien cette décision criminelle était stupide ».

Les unités de l’armée irakienne déployées durant les opérations militaires de la Septième brigade de l’armée irakienne à Anbar, en Irak, le 29 décembre 2019 (Crédit : AP Photo/ Nasser Nasser)

Tandis que les deux groupes partagent le même nom, ils n’ont pas de lien, sinon le soutien qui leur est apporté par Téhéran.

Prenant la parole dimanche en Floride, le secrétaire d’État à la défense américain Mark Esper a expliqué que lui-même, Pompeo et le général Mark Milley, chef d’état-major interarmées, avaient évoqué « les autres options disponibles » avec le président Trump.

« Nous prendrons d’autres initiatives, toutes celles qui seront nécessaires, pour garantir que nous agirons pour assurer notre auto-défense et saurons dissuader d’autres mauvais comportements de la part des milices ou de l’Iran », a-t-il clamé.

Pompeo a indiqué que cette « réponse décisive » avait clairement établi que les États-Unis « ne permettront pas à la République islamique de mener des actions mettant en péril les Américaines et les Américains ».

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