Netanyahu salue l’arrestation du terroriste présumé de Givat Assaf
Les politiciens, se félicitant de la capture d'Asem Barghouti, ont réclamé des sanctions plus dures. La mère d'un soldat tué a dit qu'elle s'engagera en faveur de la peine capitale
Les députés ont salué mardi la capture d’un Palestinien soupçonné d’avoir commis une fusillade terroriste meurtrière le mois dernier. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a juré de traduire en justice tous ceux qui attaqueront Israël.
Asem Barghouti aurait ouvert le feu à un arrêt de bus aux abords de l’avant-poste de Givat Assaf, à proximité de Ramallah, en Cisjordanie, le 13 décembre, tuant deux soldats qui y étaient stationnés – les sergents Yosef Cohen et Yovel Mor Yosef — et blessant grièvement un troisième militaire ainsi qu’une femme, une civile. Barghouti avait fui les lieux après l’attentat, échappant pendant presque un mois aux forces de sécurité israéliennes avant d’être appréhendé dans le village d’Abu Shukheidim, mardi avant l’aube, a annoncé le Shin Bet.
Dans un tweet, Netanyahu a félicité les forces impliquées dans « la capture de ce terroriste pervers », jurant que « le bras long d’Israël atteindra tous ceux qui attaquent nos citoyens et Israël les amènera devant la justice ».
Ofir Gendelman, porte-parole du Premier ministre pour les médias arabes, a pour sa part écrit sur Twitter que « nous retrouvons toujours ceux qui tuent les nôtres ».
Ilanit Mor Yosef, la mère de Yovel, l’un des soldats tués, a déclaré au micro de la radio militaire qu’elle s’engagerait en faveur de la législation prévoyant la peine de mort pour les terroristes.
« Mon fils combattait le terrorisme et nous continuerons cette guerre », a-t-elle dit. « Nous ne prendrons pas de repos jusqu’à ce que le texte sur la peine capitale pour les terroristes soit adopté ».
Interrogée sur la capture de Barghouti, elle a noté qu’il avait déjà été emprisonné par Israël dans le passé.
« Il a déjà été en prison et relâché, alors quoi ? Apparemment, les conditions là-bas étaient tellement bonnes qu’il a fait le choix d’y retourner et de commettre cette attaque », a-t-elle dit.
Barghouti avait été libéré d’une prison israélienne au mois d’avril 2017 après avoir purgé une peine de 11 ans.
Le ministre des Transports Israel Katz a félicité les forces de sécurité et déclaré dans un tweet que « nous amènerons devant les tribunaux tous les terroristes – ainsi que ceux qui les mandatent ».
Le président de la Knesset Yuli Edelstein a écrit pour sa part sur Twitter que « nous attraperons et traduirons devant la justice tous ceux qui tentent de nous faire partir et de saper notre existence sur la terre d’Israël ».
Le ministre de l’Education Naftali Bennett a applaudi la capture mais il a demandé des mesures beaucoup plus fermes contre les terroristes, notamment les démolitions – controversée – de leurs maisons, la fin du versement de salaires aux familles de terroristes par l’Autorité palestinienne et l’expulsion des familles de leurs habitations vers d’autres zones de Cisjordanie.
« Ce n’est pas suffisant d’attraper des terroristes meurtriers », a-t-il tweeté. « Leurs maisons doivent être rapidement détruites, l’argent de la compensation doit être refusé à leurs familles et les membres des familles doivent être expulsés ».
« Tant que cela n’arrivera pas, les incitations [payées par l’AP] continueront à encourager les Palestiniens à assassiner des Juifs », a-t-il continué, jurant que son parti HaYamin HaHadash, qu’il vient de fonder, « agira non seulement pour tuer les moustiques terroristes mais également pour assécher les marais du terrorisme ».
La démolition des habitations des attaquants a été critiquée par les groupes des droits de l’Homme qui la perçoivent comme une forme de sanction collective et certains analystes et responsables mettent en doute son efficacité en termes d’outil de dissuasion.
L’ancien ministre de la Défense Avigdor Liberman, tout en se félicitant de l’arrestation de Barghouti, a critiqué le gouvernement pour ne pas avoir adopté le texte sur la peine de mort qui a été proposé dans le passé par sa formation Yisrael Beytenu. Liberman a quitté le gouvernement au mois de novembre pour protester contre ce qu’il percevait comme une « faiblesse » du gouvernement dans sa gestion du terrorisme issu de la bande de Gaza, contrôlée par le Hamas.
« [Barghouti] est un activiste islamique extrémiste qui appartient à un clan qui est impliqué dans des attentats contre les Israéliens depuis de nombreuses années », a écrit Liberman. « C’est un exemple classique qui montre combien il est lamentable que le projet de loi prônant la peine de mort contre les terroristes qui avait été présenté par Yisrael Beytenu ait été rejeté par le Likud et par les chefs de la coalition ».
Selon le Shin Bet, Barghouti aurait également pris part à une autre fusillade le 9 décembre avec son frère, Salih, au cours de laquelle sept Israéliens avaient été blessés, notamment une femme enceinte de sept mois qui avait été grièvement touchée. Le bébé, né en urgence et par césarienne, n’avait pas survécu.
Salih a été tué par les forces de sécurité venues l’arrêter à Kobar, le 12 décembre, dans un échange de coup de feux alors qu’il tentait de fuir.
La formation nationale-religieuse HaBayit HaYehudi, que Bennett a dirigé jusqu’à son départ, le mois dernier, aux côtés de la ministre de la Justice Ayelet Shaked pour fonder le parti HaYamin HaHadash, parraine une législation qui permettrait à Israël d’expulser par les force les familles des terroristes palestiniens de leurs villes et villages d’origine vers d’autres secteurs de la Cisjordanie. Au mois de décembre, les ministres ont voté l’avancée de ce texte, malgré l’opposition du procureur général.
Le projet de loi sur la peine de mort soumis par Yisrael Beytenu est actuellement réexaminé à la commission de la Constitution, du droit et de la Justice de la Knesset, qui doit l’approuver pour une première lecture au parlement. Liberman a accusé le gouvernement d’entraver délibérément sa proposition.
Le texte avait franchi le cap de la lecture préliminaire à la Knesset au mois de janvier 2018 malgré les réserves exprimées par certains chefs de la coalition. Son avancée a été depuis retardée de manière répétée en raison de l’opposition de l’establishment sécuritaire.
Même si la peine capitale existe officiellement dans le droit israélien, elle n’a été utilisée qu’une seule fois – en 1962, dans le cas de l’officier nazi Adolf Eichmann, l’un des architectes de la Shoah. Le texte de Yisrael Beytenu vise faciliter l’application de la peine de mort en réduisant le nombre de magistrats exigé pour l’approuver.
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