Nouveau plan gouvernemental pour alléger les frais des parents d’enfants en bas âge
Les parents salariés recevront 940 shekels par enfant, 1 700 shekels pour les enfants dans les crèches de l'État ; 2 milliards de shekels pour la construction de centres financés par l'État

Lors d’une conférence de presse dimanche, le Premier ministre Benjamin Netanyahu, le ministre des Finances Bezalel Smotrich et le ministre de l’Éducation Yoav Kisch ont dévoilé ce qu’ils ont déclaré être la première étape de leur plan visant à subventionner les garderies pour enfants âgés de 0 à 3 ans.
Lors de la dernière campagne électorale, Netanyahu s’était engagé à soutenir la gratuité de l’enseignement pour cette tranche d’âge.
L’annonce de dimanche ne répond pas à cette promesse, mais devrait alléger le fardeau financier des parents salariés.
Les trois points principaux du plan sont les suivants
- Allégement fiscal d’une valeur de 940 shekels par mois et par enfant âgé de 0 à 3 ans pour les parents qui travaillent tous les deux, à partir du 1er janvier 2024.
- Augmentation des subventions partielles actuelles accordées pour les crèches réglementées par l’État de plusieurs centaines de shekels, jusqu’à 1 700 shekels par mois, à partir de septembre 2023. Outre l’allègement fiscal susmentionné, les enfants fréquentant les crèches subventionnées par l’État devraient être entièrement couverts (soit environ 20 % de tous les enfants).
- Deux milliards de shekels seront engagés pour « augmenter considérablement » le nombre de garderies réglementées par l’État à travers le pays au cours des cinq prochaines années, afin d’assurer à terme un enseignement gratuit pour les enfants âgés de 0 à 6 ans.
Parlant de l’avantage fiscal, Netanyahu a déclaré dimanche que « concrètement, cela veut dire que si vous avez un enfant aujourd’hui, vous bénéficierez d’environ 30 000 shekels pour cet enfant au cours des trois prochaines années ».
Les garderies réglementées par l’État sont destinées aux enfants âgés de 3 mois à 3 ans et sont gérées par des organisations à but non lucratif sous la supervision du gouvernement. Les parents versent une contribution mensuelle déterminée en fonction de leurs revenus, généralement autour de 1 000 à 2 000 shekels. Les places étant limitées, les parents d’un niveau socio-économique inférieur sont prioritaires.

Pour Netanyahu, l’objectif est de réduire le coût de la vie, « d’élever le niveau pédagogique » et de permettre à chaque « famille qui travaille en Israël d’inscrire ses enfants à l’école maternelle. »
Kisch a évoqué les efforts déployés pour améliorer la qualité du personnel des crèches : « Nous sommes en train de développer les programmes de formation. Chaque employé de garderie qui suit une formation se verra accorder une subvention de 2 500 shekels. »
Au total, le coût du programme s’élève à 5 milliards de shekels par an, selon Kan news.
« Quatre mois seulement après l’entrée en fonction du nouveau gouvernement, nous aidons déjà les parents à économiser sur les frais de garde d’enfants », a souligné Smotrich.
« Les médias mènent une campagne mensongère et ignorent les efforts que nous déployons. Nous continuerons à lutter contre le coût de la vie », a-t-il déclaré. « En tant que ministre des Finances, cette question est omniprésente dans mon esprit… Je suis très conscient des difficultés. »
Le gouvernement a fait l’objet de nombreuses critiques ces derniers mois en raison de l’augmentation du coût de la vie. Nombreux sont ceux qui lui reprochent de se concentrer sur ses efforts pour réformer le système judiciaire au lieu de s’occuper des problèmes de coût de la vie, qui préoccupent bien davantage la plupart des Israéliens.
Le président du parti Yisrael Beytenu, Avigdor Liberman, a accusé Netanyahu d’essayer de « gagner du temps » avec ce plan.
« Tout ce qu’il faut faire, c’est annuler le dédoublement des fonds pour les yeshivot, l’augmentation des allocations, à hauteur de 50 %, pour les étudiants de yeshiva mariés, ainsi que les 3 milliards de shekels supplémentaires octroyés à l’éducation haredi qui n’enseigne pas les matières fondamentales », a tweeté M. Liberman.
« Tout ceci suffirait à assurer la gratuité de l’enseignement pour les enfants de parents salariés jusqu’à l’âge de 3 ans, ou à lutter réellement contre le coût de la vie », a-t-il écrit.

Le Forum of Private Daycares (les crèches non subventionnées) a également critiqué le plan, accusant le Premier ministre de « pratiquer une discrimination entre enfants et familles israéliennes ».
« C’est une solution partielle, non professionnelle, qui n’offre pas de solution à 80% des tout-petits et leurs parents en Israël, à la classe moyenne, et à la majorité de la population israélienne qui souffre du coût de la vie », a déclaré le groupe, qui a juré de ne pas le soutenir.
Le plan a été salué par Mor Dekel, présidente de l’Association israélienne pour la petite enfance, mais elle a ajouté qu’il y avait encore du travail à faire.
« Le besoin immédiat de s’occuper du domaine de la petite enfance dans le pays n’est pas terminé. Malheureusement, aucune réponse n’a été apportée à la question de la main-d’œuvre dans ce domaine. Il y a, actuellement, une grande pénurie de personnel en Israël », a-t-elle déclaré.
La professeure Esther Adi-Japha, spécialiste de la petite enfance à l’université Bar-Ilan, a également réagi positivement au plan, notamment pour sa reconnaissance de l’importance de l’éducation pour cette tranche d’âge.
« Je suis heureuse que ce budget soit utilisé dans l’intérêt des enfants et j’implore les responsables du système de continuer à garantir la qualité de l’éducation qu’ils recevront en renforçant l’infrastructure existante, en particulier la main-d’œuvre », a-t-elle déclaré dans un communiqué.