Nucléaire iranien : les Gardiens de la Révolution saluent le départ de Trump
Le général Mohammad Ali Jafari a expliqué que les Américains n'étaient pas fiables "dès le départ" et ajouté que cette initiative n'aura aucun impact
Le chef iranien des Gardiens de la Révolution a salué la décision du président américain Donald Trump de se retirer de l’accord sur le nucléaire signé en 2015, disant qu’il était clair dès le début que les Américains n’étaient « pas fiables » et que cette initiative n’aurait aucun impact.
L’agence de presse semi-officielle Fars a cité mercredi le général Mohammad Ali Jafari prédisant que l’Union européenne, qui s’est opposée à ce retrait, finirait par se joindre aux Etats-Unis, signifiant que « le sort réservé à l’accord est clair ».
Il aurait déclaré que « nous saluons la décision du président Trump de se retirer de l’accord. Ce n’est pas une nouveauté et cela n’aura aucun rôle effectif dans quelque secteur que ce soit ». Il a ajouté qu’il était « clair que les Américains ne sont pas fiables ».
Les Gardiens de la Révolution sont une force paramilitaire dominée par les partisans de la ligne dure du régime, qui répond directement au chef suprême de la République islamique.
La ligne dure et les conservateurs du pays sont des opposants de longue date au pacte sur le nucléaire et ils ont appelé une nouvelle fois à son abrogation mercredi.
« Trump a déchiré l’accord sur le nucléaire, il est temps que nous le brûlions », a dit le journal Kayhan, se faisant l’écho d’une menace récente du chef suprême, l’Ayatollah Ali Khamenei.
Kayhan avait été l’un des critiques les plus féroces de l’accord sous les termes duquel l’Iran a promis de réduire son programme sur le nucléaire en échange d’un allègement de sanctions.
Mais les réformateurs du pays sont favorables au maintien du pacte.
Le président iranien Hassan Rouhani a fustigé la décision du président Trump mardi, disant que le retrait de l’acte nucléaire était un acte de « guerre psychologique ». Il a averti que son pays pourrait recommander à enrichir de l’uranium plus que jamais dans les prochaines semaines.
Rouhani a indiqué ces derniers jours espérer sauvegarder l’accord autant que possible avec l’aide des autres parties – Royaume-Uni, France, Allemagne, Chine, Russie, et Union européenne – qui se sont fortement opposées à la décision de retrait de Washington.
La télévision d’Etat a estimé que cette décision était « illégale, illégitime, et sape les accord internationaux », a fait savoir Reuters.
S’exprimant en direct à la télévision d’Etat, Rouhani a déclaré souhaiter discuter de la décision de Trump avec les Européens, les Russes et les Chinois, cosignataires de l’accord. Il y a un « court délai » pour négocier, a-t-il précisé, ajoutant qu’il enverrait son ministre des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif dans les pays qui restent dans l’accord.
‘J’ai donné l’ordre à l’organisation atomique iranienne, lorsque ce sera nécessaire, de recommencer à enrichir de l’uranium, à un niveau supérieur à celui que nous avions », a-t-il expliqué, ajoutant que l’Iran commencerait « dans les prochaines semaines ».
Le président iranien est apparu à la télévision d’Etat quelques minutes après que Trump a livré sa déclaration historique d’abandonner le pacte sur le nucléaire.