Officier du renseignement mort en prison : la famille parle d’un meurtre
Un proche a écrit au président Rivlin, affirmant que même si l'officier s'est techniquement suicidé, l'incident était un "meurtre" et rappelait "les régimes les plus sombres"
Un membre de la famille d’un officier de Tsahal décédé dans une prison militaire après avoir été accusé de graves préjudices à la sécurité nationale aurait envoyé une lettre très ferme au président Reuven Rivlin, affirmant que même si l’officier s’est techniquement suicidé, l’incident était essentiellement un « meurtre » et rappelait « les régimes les plus sombres ».
Selon la Douzième chaine, le proche a écrit quelques jours après la mort de l’officier : « Même si le garçon s’est fait du mal malgré la sécurité et les caméras de la prison, le président doit savoir que des choses se passent dans notre pays qui ressemblent aux régimes les plus sombres. »
« Le procès a été retardé, sa liberté lui a été retirée et le soldat est tombé du plus haut au plus bas. Nous avons envoyé un garçon sain et brillant, et qu’avons-nous reçu en retour ? C’est un meurtre méprisable. »
Le reportage précise que la famille ignore si le président a reçu la lettre, qui a été envoyée par courrier ordinaire.
L’armée israélienne a fait savoir à la famille lundi que le militaire avait causé un « grave préjudice à la sécurité nationale », a déclaré l’armée israélienne qui a partiellement levé l’embargo qui entourait cette affaire.
Les principaux détails de l’affaire, notamment l’identité de l’officier et la nature exacte de ses crimes présumés, ne peuvent être publiés en vertu d’un embargo imposé par un tribunal. Cette décision a été prise en dépit du fait que le nom et la photographie du militaire ont été largement diffusés sur les réseaux sociaux ces derniers jours.
Toutefois, l’armée a autorisé la publication des informations selon lesquelles l’officier a servi dans une unité technologique du renseignement militaire.
L’officier, dont l’identité ne peut être publiée par les médias bien que son nom et sa photo aient été largement diffusés sur les réseaux sociaux, a été retrouvé le mois dernier dans un état grave dans sa cellule de la nouvelle prison militaire de Neve Tzedek, où il était emprisonné dans l’attente de son procès, et son décès a été prononcé peu après.
La cause du décès n’a pas encore été officiellement déterminée, mais les responsables militaires ont indiqué qu’il s’agissait apparemment d’un suicide.
Selon Tsahal, l’officier, qui a été retrouvé dans un état grave dans sa cellule le mois dernier et déclaré mort à l’hôpital peu de temps après, avait été accusé de « commettre sciemment un certain nombre d’actions qui ont gravement porté atteinte à la sécurité nationale. »
« L’officier a coopéré à son interrogatoire et a admis la plupart des actes dont il était accusé », a indiqué l’armée.
L’armée maintient toutefois que le soldat a agi seul et n’a pas commis les actions au nom d’un gouvernement étranger, pour des raisons financières ou par idéologie spécifique, mais plutôt pour des « motivations personnelles. »
L’officier a été inculpé pour un certain nombre d’infractions liées à la sécurité et une attention supplémentaire a été accordée aux accusations portées contre lui à la lumière des « dommages importants causés par ses crimes présumés », indique l’armée.
L’officier avait été inculpé en septembre 2020 mais n’avait pas été condamné. La quasi totalité des détails de l’affaire – y compris les charges retenues contre lui – n’ont pas pu être publiés en vertu de deux embargos imposés par le tribunal et d’un ordre du censeur militaire. Le vide créé par ces mesures de silence draconiennes a donné lieu à de nombreuses spéculations sur la nature des crimes présumés de l’officier et à des théories de conspiration sur la manière dont il est mort.