ONU : Un envoyé met en garde contre les mesures prises par Smotrich contre Ramallah
Tor Wennesland a aussi fait remarquer que le ministre avait récemment transféré des pouvoirs juridiques en Cisjordanie à un administrateur civil
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.
L’envoyé au Moyen-Orient des Nations unies, Tor Wennesland, a tiré la sonnette d’alarme face aux capacités économiques de l’Autorité palestinienne (AP) suite à des initiatives prises par le ministre des Finances d’extrême-droite Bezalel Smotrich, en Israël.
« L’annonce faite par le ministre israélien des Finances, qui a expliqué qu’il avait l’intention de continuer à bloquer le transfert de tout l’argent issu des recettes fiscales à l’Autorité palestinienne et qui a indiqué qu’il prendrait des mesures qui mettraient un terme aux relations bancaires correspondantes entre les banques israéliennes et palestiniennes à la fin du mois, menace de plonger la situation fiscale palestinienne dans une crise encore plus grave, en renversant potentiellement le système financier palestinien tout entier », a expliqué Wennesland devant le Conseil de sécurité des Nations unies pendant sa rencontre mensuelle consacrée au conflit israélo-palestinien.
Smotrich a cherché à sanctionner l’AP pour son soutien apporté aux dossiers ouverts contre Israël à La Haye et pour son versement d’argent aux Palestiniens condamnés pour terrorisme et à leurs proches. Il a bloqué une importante partie des revenus fiscaux qu’Israël est tenu de remettre, chaque mois, à Ramallah. Il s’est engagé à conserver le reste de ces fonds – qui constituent 70 % du revenu annuel de l’AP – jusqu’à ce que le gouvernement adopte une série de sanctions à l’encontre de Ramallah.
Le cabinet devait voter sur ces sanctions, la semaine dernière, un vote qui a été reporté à cette semaine, a confié un responsable israélien au Times of Israël, qui a ajouté que Smotrich devrait ensuite transférer une partie des revenus fiscaux dus aux Palestiniens et prolonger l’autorisation accordée aux banques israéliennes de remettre les fonds aux banques palestiniennes, en Cisjordanie.
Toutefois, l’officiel israélien a reconnu que Smotrich pouvait tout aussi bien choisir de bloquer à nouveau de l’argent destiné aux Palestiniens dans les mois à venir, exigeant « un prix à payer » en échange de la remise des fonds – un scénario qui pourrait entraver les efforts livrés par les États-Unis qui s’efforcent actuellement de convaincre leurs alliés arabes et européens de faire des dons à l’AP pour qu’elle soit financièrement stable, capable d’entreprendre des réformes nécessaires depuis longtemps et de prendre le pouvoir à Gaza.
Dans son discours prononcé devant le Conseil de sécurité, Wennesland a aussi fait remarquer que Smotrich avait récemment transféré des pouvoirs juridiques en Cisjordanie à un administrateur civil, une initiative qui avait entraîné des accusations d’annexion de facto de la Cisjordanie.
« Que cette nomination et que cette délégation d’autorité puissent accélérer l’expansion des implantations et la régularisation des avant-postes illégaux, sous la loi israélienne, est quelque chose d’inquiétant et c’est clairement contradictoire avec les accords antérieurs, portant gravement préjudice à la solution à deux États », a dit Wennesland.