Ori Arad, 22 ans : Ce barman de Supernova qui a sauvé la vie de deux inconnues
Assassiné par des terroristes du Hamas alors qu'il tentait de fuir le festival de musique à proximité du kibboutz Reïm, le 7 octobre 2023
Ori Arad, 22 ans, originaire de Holon, a été assassiné par des terroristes palestiniens du Hamas lors du Festival Supernova, le 7 octobre 2023.
Il travaillait comme barman à la rave-party lorsque l’assaut a été lancé. Il a appelé ses parents pour les informer des tirs de roquettes et leur a dit qu’il partirait sous peu. À 7h10, a raconté sa famille, Ori a appelé depuis sa voiture alors qu’il était bloqué au milieu de la circulation et de l’hécatombe le long de la Route 232. Il a expliqué à son père qu’il pensait n’avoir d’autre choix que de tenter de foncer sur les terroristes avec son véhicule pour essayer de fuir. C’est la dernière fois qu’ils l’ont entendu.
Deux jeunes femmes retrouvées plus tard par la famille leur ont raconté qu’Ori les avait prises dans sa voiture après que la leur eut été détruite, et leur avait dit : « Les filles, je vais vous sortir de là. » Lorsqu’il a démarré en trombe en direction des terroristes, ceux-ci ont ouvert le feu sur la voiture, qui s’est retournée. Ori a été blessé et a perdu connaissance, tandis que les deux femmes ont fait les mortes pour ne pas attirer l’attention. Il s’est ensuite réveillé en faisant un geste qui a attiré l’attention des terroristes, qui ont à nouveau fait feu et l’ont tué. Les deux jeunes femmes ont réussi à tenir le coup jusqu’à ce qu’elles soient secourues trois heures plus tard.
Esther Borohov, l’une des survivantes, s’est confiée à un site d’information local : « Ori Arad est mon héros. C’est lui qui nous a sauvées. Je veux que le monde sache quel héros il était – c’est grâce à sa bravoure et à son ingéniosité que nous sommes ici. »
Ori a été enterré à Holon le 10 octobre. Il laisse derrière lui ses parents, Yossi et Sigal, et ses frères aînés, Shaï et Nir.
Il avait effectué son service militaire obligatoire dans une unité du Corps de collecte de renseignements et, quelques semaines après avoir été démobilisé, il a entrepris un long voyage. Après des mois passés à Berlin, à Petra, dans le Sinaï, à Milan, en Thaïlande, au Vietnam et en Corée du Sud, Ori est rentré chez lui peu de temps avant le Festival Supernova. Il devait entamer des études d’économie et de psychologie à l’Université de Tel Aviv une semaine seulement après sa mort.
Sa famille et ses amis gardent de lui le souvenir de ses boucles caractéristiques, de sa fossette et de son large sourire. Il aimait la musique sous toutes ses coutures, ainsi que les animaux, et il était connu pour son sens de la conversation et sa capacité à philosopher, avec des réflexions sur tous les sujets.
Son frère, Shaï, a déclaré à la Douzième chaîne qu’Ori « était le plus beau et le plus grand charmeur qui soit, très moral, avec le plus grand cœur au monde, toujours prêt à aider dans quoi que ce soit. C’était un jeune homme qui aimait la vie, ses amis, mais aussi un homme très orienté vers le travail, qui se fixait des objectifs et se lançait à corps perdu dans ceux qui l’intéressaient. Tout ce qu’il voulait accomplir, il le faisait, c’est l’homme le plus talentueux que j’ai rencontré de ma vie ».
Le jour de son 23e anniversaire, sa mère, Sigal, lui a rendu hommage sur Instagram : « Tu vivras toujours en moi, comme il y a 23 ans, quand tu es sorti de moi dans ce monde, clair, beau, propre et pur. »
Leur famille « se bat chaque matin pour voir le soleil ». « Et dans les rayons, nous voyons ton sourire, tes yeux intelligents, le cœur qui nous guide pour suivre ton chemin », a-t-elle ajouté.
« Je te promets, mon fils bien-aimé, que nous t’aimerons, que nous pleurerons, que nous nous réjouirons et que tu vivras chaque jour en nous. Mon ange, déploie tes ailes et vole vers les cieux, et de temps en temps envoie-nous un signe, une mélodie ou une chanson. »
Pour lire d’autres hommages sur les victimes des massacres du Hamas du 7/10/2023 et de la guerre qui s’en est suivie, cliquez ici.