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Paris : la victime d’un harcèlement antisémite est poursuivie pour « dénonciation mensongère »

L'habitante de l'immeuble de Mireille Knoll a été vue sur la vidéosurveillance en train de taguer elle-même les messages antisémites et les croix gammées dont elle se disait victime

Nancy Szejnberg, victime de menaces antisémites, dans son appartement du 11e arrondissement de Paris, dans une vidéo partagée par le Collectif des vigilants le 29 octobre 2024. (Capture d'écran X / Collectif des vigilants / utilisée conformément à l'article 27a de la loi sur le droit d'auteur)
Nancy Szejnberg, victime de menaces antisémites, dans son appartement du 11e arrondissement de Paris, dans une vidéo partagée par le Collectif des vigilants le 29 octobre 2024. (Capture d'écran X / Collectif des vigilants / utilisée conformément à l'article 27a de la loi sur le droit d'auteur)

Nancy Szejnberg, la femme qui avait dénoncé en octobre les nombreux tags antisémites dont elle avait été victime dans son immeuble du 11e arrondissement de Paris, où Mireille Knoll avait été brutalement assassinée en 2018 dans un acte odieux motivé par l’antisémitisme, aurait tout inventé.

C’est ce que révèle Le Parisien, qui avait donné la parole à Nancy le 29 octobre 2024. La mère de famille se disait alors « harcelée » et évoquait des croix gammées taguées devant sa porte, des étoiles de David peintes en rouge sang et des menaces de mort reçues dans sa boîte aux lettres.

Nancy avait confié aux médias qu’elle vivait dans la peur depuis l’apparition des menaces antisémites à son encontre et son témoignage avait suscité une certaine émotion. Une autre habitante de l’immeuble, citée anonymement par Le Parisien, avait exprimé son désarroi : « Ça me rappelle les mauvais moments. Bien sûr que ça me dérange. Je ne veux pas revivre ça aujourd’hui ».

Suite à son dépôt de plainte, une enquête pour « dégradations en raison de la religion » avait été ouverte.

Mais l’affaire a pris une nouvelle tournure lorsque les policiers chargés de l’enquête ont consulté les enregistrements d’une caméra de vidéosurveillance installée dans l’ascenseur de l’immeuble. Sur les images, Nancy Szejnberg apparaît en train de réaliser elle-même les tags antisémites dont elle se dit victime.

Par ailleurs, les enquêteurs ont découvert que le timbre présent sur la lettre de menace reçue par Nancy dans sa boîte aux lettres avait été payé avec la carte bancaire de la victime présumée.

Le 22 janvier dernier, la police a placé Nancy Szejnberg sous contrôle judiciaire dans l’attente de son procès pour « dégradations à caractère antisémite » et « dénonciation mensongère ayant entraîné des recherches inutiles », qui devrait se tenir en mars prochain.

Elle encourt une peine de quatre ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende. Six mois de prison et 7 500 euros d’amende pourraient s’ajouter à son verdict pour « dénonciation mensongère ».

Depuis qu’elle a médiatisé son témoignage, Nancy n’a cessé de partager sur ses réseaux sociaux les tags antisémites dont elle se disait « victime » et d’accuser l’enquête de ne pas avancer suffisamment vite.

Le Collectif des vigilants, qui à l’époque lui avait apporté son soutien et avait relayé son témoignage sur ses réseaux sociaux, a retiré sa publication et a partagé l’article du Parisien.

« Celle qui dénonçait une cabale antisémite dans les médias l’automne dernier sera jugée en mars pour dégradations à caractère antisémite et dénonciation mensongère. Elle a été surprise en flagrant délit », a sobrement commenté cette association de lutte contre le racisme et l’antisémitisme.

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