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Plusieurs milliers de manifestants anti-Netanyahu à Jérusalem, Tel Aviv, Césarée

La participation reste plus faible qu'au plus fort de l'été ; le fils du Premier ministre publie un tweet semblant comparer le mouvement Drapeau Noir à l'État islamique

Manifestation contre le Premier ministre Benjamin Netanyahu sur la place Rabin à Tel Aviv, le 28 novembre 2020 (Crédit : Miriam Alster/Flash90)
Manifestation contre le Premier ministre Benjamin Netanyahu sur la place Rabin à Tel Aviv, le 28 novembre 2020 (Crédit : Miriam Alster/Flash90)

Plusieurs milliers de personnes ont participé aux manifestations hebdomadaires contre le Premier ministre Benjamin Netanyahu samedi soir, appelant à sa démission pour la 23e semaine.

À Jérusalem, quelque 2 000 personnes auraient manifesté devant la résidence du Premier ministre. À Tel-Aviv, elles étaient plusieurs centaines réunies sur la place Rabin. Quelques centaines de manifestants étaient également rassemblés devant la résidence privée du Premier ministre à Césarée.

Des rassemblements ont également eu lieu sur des places, des carrefours et des ponts autoroutiers dans tout le pays, comme ils le font tous les samedis depuis quelques mois.

Des affrontements ont été signalés entre anti et pro-Netanyahu à Ness Ziona, au sud de Tel-Aviv, les partisans du Premier ministre ayant qualifié ses opposants de « traîtres de gauche ». La police a interrompu les heurts.

À Césarée, des partisans du chef du gouvernement ont proféré des insultes à l’encontre de manifestants et les ont accusées de traîtres.

Ces dernières semaines, les manifestations ont enregistré une baisse de fréquentation, que ce soit en raison du temps plus froid et plus humide ou d’une baisse d’enthousiasme, et les événements de samedi ont semblé confirmer cette tendance.

Pendant ce temps, le fils de Netanyahu, Yair, connu pour son activité controversée sur les médias sociaux, a comparé samedi le mouvement du Drapeau Noir – l’un des principaux groupes de protestation contre son père – au groupe terroriste État islamique.

« J’ai compris pourquoi les convois Drapeau Noir me sont familiers », a-t-il écrit, partageant une vidéo de la campagne du Likud de 2015 qui montrait des membres supposés de l’État islamique brandissant le drapeau noir de l’organisation alors qu’ils se dirigeaient vers Jérusalem. Cette publicité avait elle-même déclenché une controverse à l’époque, car elle faisait l’analogie entre État islamique et partisans de l’Union sioniste – une alliance de partis qui était le principal rival de Netanyahu lors des élections cette année-là.

Le fils du Premier ministre a supprimé son message environ deux heures après l’avoir publié.

Plus tôt samedi, des convois de véhicules se sont rendus à Jérusalem pour protester devant la Haute Cour de justice et demander la formation d’une commission d’État chargée d’enquêter sur l’affaire dite des sous-marins.

L’Affaire 3000 concerne des allégations de corruption massive dans le cadre de l’achat par l’État de plusieurs milliards de shekels de navires militaires au constructeur naval allemand Thyssenkrupp. L’affaire a déjà donné lieu à des mises en examen de plusieurs proches collaborateurs de Benjamin Netanyahu, ainsi que de hauts responsables militaires, mais le Premier ministre n’est pas poursuivi par la justice.

Cependant, de nombreux anciens responsables de la sécurité ont dénoncé la conduite de Netanyahu dans cette affaire, laquelle est devenue un motif de ralliement pour les critiques du Premier ministre qui le considèrent totalement corrompu.

Samedi, les convois sont partis de Césarée près de la résidence privée de Netanyahu et du carrefour de Bilou près de Rehovot, avec des véhicules décorés de drapeaux israéliens et surmontés de modèles de sous-marins et de F-35 de fortune. Plus de 100 véhicules y ont participé, selon Haaretz.

L’ancien chef du service de sécurité du Shin Bet, Ami Ayalon, a prononcé un discours à Césarée avant que le convoi ne prenne la direction de Jérusalem, critiquant la façon dont le Premier ministre gère les affaires de l’État et lutte contre le coronavirus.

באנו להלחם על הדמוקרטיה הישראלית. על מדינת ישראל. על החברה. חבורת הלוחמים של השיירה הצפונית של #חקירה_עכשיו בדרך לבלפור!

Posted by ‎הצוללות – חקירה עכשיו‎ on Friday, November 27, 2020

S’adressant au chef du gouvernement, il a déclaré que « la façon dont vous gérez la politique étrangère d’Israël, l’économie, la crise du coronavirus tout en donnant plus de poids aux considérations politiques personnelles qu’aux considérations d’État… nuit à la sécurité de l’État d’Israël ».

Le général à la retraite Amiram Levin – qui a à plusieurs reprises dirigé le Commandement Nord de l’armée, commandé l’unité d’élite Sayeret Matkal et servi comme directeur adjoint de l’agence d’espionnage du Mossad – a également pris la parole lors du rassemblement de Césarée et s’en est pris à Netanyahu ainsi qu’au ministre de la Défense Benny Gantz, qui a annoncé la semaine dernière qu’il allait former une commission gouvernementale chargée d’enquêter sur l’affaire des sous-marins.

Le ministre de la Défense Benny Gantz, Premier ministre d’alternance, en visite à la mairie de Jérusalem, le 10 novembre 2020. (Yonatan Sindel/Flash90)

La personne qui continue à nous vendre ce slogan « Israël avant tout » s’incline une fois de plus et fait passer Bibi [Netanyahu] et lui-même en premier. Il a mis en place une commission fictive, dépourvue de pouvoirs, une commission empêchée à l’avance d’enquêter sur la vente des sous-marins », a accusé Levin d’après le site d’information en hébreu Walla.

La décision de Gantz de mettre en place une commission d’enquête, placée sous l’autorité du ministère de la Défense, a enflammé les tensions avec Netanyahu et le Likud et laisse présager la tenue de nouvelles élections.

Le scandale des sous-marins implique des soupçons que des fonctionnaires israéliens ont été soudoyés pour pousser à l’acquisition de navires et de sous-marins de Thyssenkrup. Il implique également la vente de deux sous-marins de modèle Dolphin et de deux navires de guerre anti-sous-marins par l’Allemagne à l’Égypte, qui aurait été approuvée par Netanyahu sans consultation ni notification du ministère de la Défense, alors dirigé par Moshe Yaalon. Le chef d’état-major de Tsahal de l’époque, Benny Gantz, a également été tenu à l’écart.

Les critiques et les rivaux du Premier ministre allèguent que celui-ci serait en possible conflit d’intérêts vis-à-vis de cette vente massive.

Jeudi, l’ancien directeur du Mossad Tamir Pardo adressé un témoignage sous serment à la Haute Cour de justice dans le cadre d’une requête visant à enquêter sur l’Affaire 3000, dans laquelle il reproche à Netanyahu d’avoir tenu les hauts responsables de la défense dans l’ignorance de la vente de navires à l’Égypte. Ce comportement est « inacceptable, extrêmement déraisonnable » et nécessite une commission d’enquête d’État, a écrit Pardo.

Il affirme que la décision de garder cet accord sous silence a porté préjudice à la sécurité d’Israël. « Je n’ai jamais rencontré ce genre de dissimulation de la part des plus hauts responsables de la défense de l’État d’Israël, et l’affaire exige une explication », écrit-il.

Un certain nombre d’autres personnalités liées à l’establishment de la défense ont également déposé des déclarations sous serment faisant part de leurs préoccupations sur la prise de décision entourant l’affaire, a rapporté vendredi soir la chaîne israélienne la Treizième chaîne.

En octobre, le ministère public a indiqué à la Haute Cour qu’il estimait que rien ne justifiait l’ouverture d’une enquête criminelle sur Netanyahu à propos de l’affaire des sous-marins.

Celui-ci est déjà jugé pour fraude et abus de confiance dans trois autres affaires, et pour corruption dans l’une d’entre elles. Il nie tout méfait et se dit victime d’une tentative de coup d’État politique impliquant la police, les procureurs, l’opposition de gauche et les médias.

Le bureau de Gantz a fait savoir la semaine dernière que les conclusions de la commission seront présentées dans un délai de quatre mois et qu’elles seront communiquées « en toute transparence » au public.

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