Poutine voudrait accueillir des négociations de paix israélo-palestiniennes
L’information a été donnée par le président égyptien Sissi après l’arrivée de la délégation israélienne au Caire pour discuter des avancées pour la paix

Dans un contexte de spéculation sur une tentative égyptienne en développement de raviver les négociations de paix israélo-palestiniennes bloquées, le président égyptien Abdel-Fattah el-Sissi a déclaré tard dimanche que le président russe Vladimir Poutine voulait accueillir les dirigeants israéliens et palestiniens pour des négociations directes.
Pendant une réunion avec des rédacteurs en chef au Caire, Sissi a déclaré qu’Israël était de plus en plus convaincu du besoin d’arriver à la paix avec les Palestiniens, selon des médias israéliens et égyptiens.
Aucun processus de paix ne pourra être réussi, a-t-il dit aux journalistes, sans réconciliation entre le Hamas et le Fatah.
Il a également déclaré que la paix israélo-palestinienne, qui pourrait permettre des alliances israélo-arabes en général, est cruciale pour la stabilité régionale, un sentiment qui fait écho à des remarques récentes du roi Abdallah II de Jordanie et d’autres dirigeants arabes sunnites.
Les remarques de Sissi suivaient une rencontre dimanche entre une délégation israélienne au Caire et des responsables égyptiens au sujet de la proposition du président égyptien de raviver le processus de paix.
Les responsables israéliens devaient rencontrer leurs homologues égyptiens pour discuter des négociations de paix palestiniennes, ainsi que d’autres sujets liés aux deux pays, a annoncé l’agence de presse allemande DPA.
Les négociations auraient duré plusieurs heures, selon l’agence allemande.

La semaine dernière, le président de l’Autorité palestinienne (AP) Mahmoud Abbas aurait informé l’Egypte qu’il ne s’opposait plus à participer à un sommet de paix régional ou international au Caire.
Selon un reportage diffusé vendredi par la radio publique israélienne, le dirigeant palestinien a déclaré à la délégation égyptienne à Ramallah qu’il était d’accord pour assister à une telle conférence, mais a souligné que l’avancée pour la paix égyptienne ne remplacerait pas l’initiative française pour raviver les négociations, que les Palestiniens préfèrent mais à laquelle Israël s’oppose fortement.
Le président de l’AP aurait également demandé que la France, la Russie et la Suisse assistent à ce somment.
Abbas a exhorté l’Egypte à faire pression sur le Premier ministre Benjamin Netanyahu pour geler les constructions dans les implantations et à libérer des prisonniers palestiniens avant une rencontre avant les deux dirigeants en Egypte, selon le reportage, mais la position du Caire sur les conditions préliminaires proposées n’a pas été précisée.
En juillet, les dirigeants palestiniens avaient présenté plusieurs conditions préliminaires à une participation à un sommet de paix trilatéral entre Egyptiens, Israéliens et Palestiniens au Caire. Ils demandaient notamment un gel des constructions dans les implantations israéliennes, avait déclaré un responsable palestinien au Times of Israël. Abbas a également demandé qu’Israël accepte des négociations sur la base des lignes pré-1967, et promette en avance de mettre en place tout accord conclu pendant les négociations.

Netanyahu aurait déclaré en juillet à Sameh Choukri, ministre égyptien des Affaires étrangères qui effectuait une rare visite à Jérusalem, qu’il accepterait de rencontrer Abbas au Caire pour des négociations accueillies par Sissi. Le bureau du Premier ministre n’avait pas démenti l’information du média saoudien panarabe Al-Arabiya. Il a précisé dans un communiqué, « que le sujet ait été discuté ou pas, Israël a toujours dit qu’il était prêt à mener des négociations bilatérales directes sans conditions préliminaires. »
Sissi aurait proposé d’accueillir des négociations directes entre les deux parties dans le cadre d’une initiative du Caire pour relancer le processus de paix moribond.
La visite de Choukri en Israël était le premier d’un ministre égyptien des Affaires étrangères depuis 2007. La visite avait eu lieu pendant des spéculations sur un renouvellement d’une initiative de paix arabe, et alors que l’armée israélienne avait salué une coopération « sans précédent » des services de renseignement avec l’Egypte pour combattre le groupe Etat islamique (EI).
Selon la Deuxième chaîne israélienne, la visite surprise de Choukri avait aussi pour objectif d’organiser une première rencontre entre Netanyahu et Sissi en Egypte dans les prochains mois.
La chaîne avait ajouté que la première visite de Choukri en Israël avait été coordonnée entre l’Egypte et l’Arabie saoudite, dont l’initiative de paix arabe est soutenue par Sissi et la plupart du monde arabe comme base de tout effort de paix régional.
Netanyahu a rejeté l’initiative sous sa forme actuelle, mais a déclaré en mai dernier qu’elle « contient des éléments positifs qui Peuvent aider à raviver des négociations constructrices avec les Palestiniens. »
Avi Issacharoff a contribué à cet article.