Prolongation de la détention de l’imam de Lod, accusé d’incitation à la violence
Le cheikh Yusuf Albaz, 63 ans, restera en garde à vue jusqu'à lundi après que le tribunal a accepté l'appel contre son placement en résidence surveillée
Un juge a approuvé vendredi la demande de la police de prolonger la détention d’un imam de Lod, accusé d’incitation à la violence.
Cheikh Yusuf Albaz, 63 ans, imam à la Grande mosquée de Lod, restera en garde à vue jusqu’à lundi, selon un porte-parole de la police. Jeudi, un juge avait ordonné qu’Albaz soit assigné à résidence, mais la police a fait appel de cette décision, et l’appel a été accepté vendredi par le parquet de Lod.
Albaz a été arrêté à la suite de publications sur les réseaux sociaux qui semblaient encourager la violence contre la police. Dans une vidéo qu’il a partagée mardi, on voit deux personnes tuer des agents de la circulation après avoir reçu une contravention. « Voici la meilleure façon de faire face à l’injustice », a écrit Albaz.
L’imam, qui est allié à la Branche nord du Mouvement islamique, un mouvement illégal, a également qualifié Israël d’« État ennemi » et souhaité la « mort » de l’« occupation sioniste » dans de précédents messages en ligne.
Dans un extrait vidéo de 2012 diffusé par la Douzième chaîne, on voit Albaz s’adresser à une foule en plein milieu d’affrontements avec la police, accusant Israël de mener un « massacre » et jurant qu’Israël « quittera cette terre » avant les Arabes.
Albaz a été interrogé par les enquêteurs de l’unité Lahav 433 et aurait déclaré qu’il ne retirait pas les propos tenus dans ses publications sur les réseaux sociaux.
« C’est mon Facebook. J’en suis responsable et j’assume chaque mot que j’ai publié. Ce n’est pas de l’incitation à la haine », aurait déclaré Albaz aux enquêteurs.
À la fin du mois dernier, le service de sécurité du Shin Bet a demandé à Albaz de modérer ses propos, ou il risquait d’être arrêté, avait alors rapporté la Douzième chaîne.
L’avertissement a été lancé alors que le Shin Bet hésitait à arrêter l’imam à un moment où la ville était en proie à de fortes tensions et à des violences entre Arabes et Juifs, selon le reportage.
Dans les jours qui ont suivi, Albaz a apparemment obtempéré et supprimé certaines de ses publications les plus provocatrices, selon la chaîne.
Son avocat, Rais Abu Saif, a déclaré jeudi à Haaretz qu’Albaz avait été en contact avec la police ces derniers jours, bien qu’aucune accusation d’incitation à la haine ne lui ait été personnellement adressée durant ces échanges.
« On lui a demandé d’appeler au calme, ce qu’il a fait », a déclaré l’avocat.
Les tensions entre les communautés juive et arabe d’Israël ont dégénéré en violence généralisée dans de nombreuses zones ethniquement mixtes le mois dernier, coïncidant avec le conflit de 11 jours à Gaza. Les villes mixtes du pays ont été transformées en véritables zones de guerre, la police ne parvenant pas à contenir ces troubles internes, les plus graves qui aient frappé le pays depuis des années.
Lod a été le théâtre de graves violences ethniques et un Juif et un Arabe ont été tués, dans deux incidents distincts.