Quelles sont les capacités des missiles balistiques et des drones iraniens ?
Les missiles balistiques peuvent atteindre Israël en 12 minutes, les missiles de croisière en deux heures et les drones en neuf heures. En avril, 99 % des projectiles ont été abattus
Mardi, l’Iran a lancé une attaque de missiles et de drones contre Israël, une action qui avait été signalée par les États-Unis. Il s’agit de la deuxième attaque de ce type en quelques mois.
Dans le cadre d’un programme qui préoccupe l’Occident depuis bien longtemps, l’Iran a mis au point une série de missiles balistiques et de drones. Certaines de ces capacités ont été révélées dans la nuit du 13 au 14 avril, lorsque l’Iran a lancé une attaque sans précédent contre Israël.
Ces missiles constituent une part importante de l’arsenal de Téhéran. L’Iran avait promis de riposter à l’assassinat du chef du Hamas, Ismail Haniyeh, à Téhéran au début de l’année, qu’il imputait à Israël. Il avait également annoncé son intention de riposter à la frappe aérienne israélienne plus récente qui a tué le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, et un commandant adjoint du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) à Beyrouth vendredi.
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Trois responsables israéliens, cités par le New York Times, avaient indiqué que l’attaque iranienne comprendrait des drones et des missiles, et un responsable américain avait indiqué que des missiles balistiques étaient à craindre.
Lorsque l’Iran a attaqué Israël en avril, on a calculé que les missiles balistiques mettraient 12 minutes pour atteindre Israël depuis l’Iran, les missiles de croisière deux heures et les drones quelque neuf heures pour atteindre leur cible.
Selon l’Office américain du renseignement national, l’Iran aurait le plus grand nombre de missiles balistiques de la région.
Voici un aperçu plus détaillé :
Avant l’attaque d’avril, l’agence de presse semi-officielle iranienne ISNA avait publié un graphique montrant neuf missiles iraniens capables d’atteindre Israël.
Parmi ceux-ci, il y a le « Sejil », capable de voler à plus de 17 000 kilomètres à l’heure et d’une portée de 2 500 kilomètres, le « Kheibar » d’une portée de 2 000 kilomètres et le « Haj Qasem », d’une portée de 1 400 kilomètres et nommé d’après le commandant de la Force Quds, Qasem Soleimani, qui a été tué par un drone américain à Bagdad il y a quatre ans, comme l’avait indiqué l’agence de presse ISNA.
L’Iran, l’un des principaux producteurs de drones, a déclaré l’année dernière qu’il avait construit un drone artisanal de pointe appelé Mohajer-10, doté d’un rayon d’action de 2 000 kilomètres et capable de voler jusqu’à 24 heures avec une charge utile de 300 kilogrammes.
L’Iran a affirmé que ses missiles balistiques constituaient une force de dissuasion et de représailles importante contre les États-Unis, Israël et d’autres cibles régionales potentielles. Il a toujours nié vouloir se doter d’armes nucléaires.
L’année dernière, l’Iran a lancé ce que les autorités ont décrit comme son premier missile balistique hypersonique fabriqué dans le pays, comme l’avait rapporté l’agence de presse officielle IRNA. Les missiles hypersoniques peuvent voler au moins cinq fois plus vite que la vitesse du son et suivre une trajectoire complexe, ce qui les rend difficiles à intercepter.
Malgré l’opposition des États-Unis et de l’Europe, la République islamique a déclaré qu’elle continuerait à développer son programme de missiles, qu’elle qualifie de défensif.
Selon l’Arms Control Association, une organisation non gouvernementale basée à Washington, le programme de missiles de l’Iran reprend en grande partie des modèles nord-coréens et russes et qu’il a bénéficié de l’aide de la Chine.
Selon l’Arms Control Association, les missiles balistiques iraniens à courte et moyenne portée sont les suivants : Shahab-1, d’une portée estimée à 300 kilomètres ; le Zolfaghar, d’une portée de 700 kilomètres ; Shahab-3, d’une portée de 800 à 1 000 kilomètres ; Emad-1, un missile en cours de développement d’une portée de 2 000 kilomètres ; et Sejil, en cours de développement, d’une portée de 1 500 à 2 500 kilomètres.
L’Iran possède également des missiles de croisière tels que le Kh-55, une arme à capacité nucléaire lancée par avion et d’une portée de 3 000 kilomètres, et le missile antinavire avancé Khalid Farzh, d’une portée d’environ 300 kilomètres, capable de transporter une ogive de 1 000 kilogrammes (1,1 tonne).
Attaques régionales
En avril, l’Iran avait lancé plus de 300 projectiles sur Israël, dont 170 drones, 30 missiles de croisière et 120 missiles balistiques. L’armée israélienne avait alors déclaré que 99 % d’entre eux avaient été interceptés par les défenses aériennes israéliennes et celles d’une coalition d’alliés.
Le CGRI a dit avoir puisé dans son arsenal en janvier lorsqu’il a attaqué ce qu’il a affirmé être le quartier général d’espions israéliens dans la région semi-autonome du Kurdistan irakien, et losrqu’il a tiré sur des terroristes de l’État islamique (EI) en Syrie. L’Iran a également affirmé avoir tiré des missiles sur deux bases d’un groupe militant baloutche au Pakistan voisin.
L’Arabie saoudite et les États-Unis ont dit soupçonner l’Iran d’être à l’origine d’une attaque de drones et de missiles contre les installations pétrolières très prisées de l’Arabie saoudite en 2019. Téhéran a toujours nié cette allégation.
En 2020, l’Iran avait lancé des attaques de missiles contre les forces dirigées par les États-Unis en Irak, y compris la base aérienne d’al-Asad, en représailles à une attaque de drone américain contre le commandant iranien Soleimani, dont l’assassinat a suscité des craintes d’un conflit plus large au Moyen-Orient.
Soutien aux Houthis du Yémen
Les États-Unis ont accusé l’Iran de fournir des armes aux Houthis du Yémen, qui ont tiré sur les navires de la mer Rouge et sur Israël lui-même pendant la guerre de Gaza, dans le cadre d’une campagne de soutien aux Palestiniens, selon les Houthis.
Téhéran nie armer les Houthis.
Les Houthis du Yémen ont tiré plus de 220 missiles balistiques, missiles de croisière et drones sur Israël au cours des onze derniers mois, principalement en direction de la ville d’Eilat, à l’extrême sud du pays. Les Houthis ont déclaré que ces attaques étaient menées en solidarité avec les Palestiniens de la bande de Gaza, où Israël combat le groupe terroriste palestinien du Hamas depuis le pogrom perpétré par ce dernier le 7 octobre.
En 2022, les Houthis ont revendiqué des tirs de missiles balistiques et de drones en direction des Émirats Arabes Unis.
Ils ont notamment lancé une attaque de missiles sur une base militaire américaine dans les Émirats, qui a été déjouée par des missiles d’interception Patriot construits par les États-Unis.
Soutien au Hezbollah
En 2022, Nasrallah a affirmé que le groupe terroriste était capable de transformer des roquettes standard en missiles de précision avec la coopération d’« experts de la République islamique d’Iran ».
Le mois dernier, une opération attribuée à Israël a visé des bipeurs du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah, résultant en la neutralisation de 1 500 de ses membres.
Cette action a été suivie par une série de frappes aériennes de Tsahal ciblant des habitations où des missiles et des roquettes étaient stockés. Selon des sources israéliennes, ces frappes ont entraîné la mort de plusieurs commandants de haut rang du Hezbollah ainsi que des dirigeants de leur unité d’élite Radwan, qui était, d’après les mêmes sources, en préparation d’une offensive sur la Galilée.
La Syrie
L’Iran a transféré des missiles à guidage de précision à la Syrie pour soutenir la lutte du président syrien Bashar El-Assad contre les rebelles, selon des responsables des services de renseignement israéliens et occidentaux.
Il a également transféré une partie de sa capacité de production dans des enceintes souterraines en Syrie, où l’armée d’Assad et d’autres forces pro-Téhéran ont appris à fabriquer leurs propres missiles, selon les mêmes sources.
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