Remilk obtient l’autorisation de vendre un substitut de lait animal au Canada
L'accord de l'organisme canadien de surveillance de la santé marque la 4e approbation réglementaire pour l'utilisation de la protéine laitière non-animale de la société israélienne
Sharon Wrobel est journaliste spécialisée dans les technologies pour le Times of Israel.
La start-up israélienne Remilk, spécialisée dans la technologie alimentaire – ou FoodTech – et qui développe du lait de culture et des produits laitiers, a obtenu l’autorisation d’utiliser sa protéine non animale dans la fabrication de produits laitiers au Canada.
Remilk a déclaré lundi en fin de journée qu’elle avait obtenu une « lettre de non-objection » de Santé Canada indiquant que sa protéine de lactosérum exempte d’animaux pouvait être utilisée dans une variété de produits alimentaires et qu’elle était sans danger pour la consommation. Cette autorisation constitue le quatrième pays dans lequel Remilk a obtenu l’approbation réglementaire pour produire et vendre des produits laitiers sans produits d’origine animale, après avoir reçu des autorisations similaires des autorités sanitaires en Israël, à Singapour et aux États-Unis.
Fondée en 2019, la start-up basée à Ness Ziona produit des protéines de lait via un processus de fermentation à base de levure qui les rend « chimiquement identiques » à celles présentes dans le lait produit par les vaches.
La start-up affirme que le résultat est 100 % similaire au « vrai » lait.
Elle recrée les protéines du lait en prenant les gènes qui les codent et en les insérant dans un microbe unicellulaire, qu’elle manipule génétiquement pour qu’il exprime la protéine. Le produit est ensuite séché sous forme de poudre.
L’autorisation réglementaire ouvre la voie à l’utilisation de la protéine de Remilk dans une variété de produits alimentaires au Canada, notamment le lait, la crème glacée, le yaourt et le fromage à la crème, qui sont exempts de lactose, de cholestérol, d’antibiotiques et d’hormones de croissance, a indiqué la start-up.
« Le Canada est un marché important pour nous et nous sommes fiers d’être les premiers à y pénétrer », a déclaré Aviv Wolff, co-fondateur et PDG de Remilk. « Nous sommes maintenant prêts à nous associer à des entreprises alimentaires de premier plan dans le pays et à offrir aux consommateurs une toute nouvelle expérience de plaisir sans culpabilité. »
Remilk opère sur le marché des substituts laitiers, qui devrait passer de quelque 26 milliards de dollars en 2022 à 66,9 milliards d’ici 2030, selon un rapport de la société de recherche Research and Markets.
Ce produit se distingue des laits d’origine végétale, produits à partir de soja, d’amande, de noix de coco, d’avoine, de chanvre ou d’autres matières non animales.
« L’administration canadienne de la santé est la quatrième à procéder à des examens approfondis de notre protéine et chacune d’entre elles l’a jugée équivalente à sa contrepartie traditionnelle », a déclaré le Dr. Ori Cohavi, directeur technique de Remilk. « Les approbations réglementaires servent non seulement à ouvrir de nouveaux marchés pour la vente de nos protéines, mais aussi à rassurer l’industrie et les consommateurs sur le fait que notre protéine est la même protéine de lait qu’ils consomment et apprécient depuis des décennies. »
Il existe un certain nombre d’entreprises opérant dans l’espace des produits laitiers de substitution pour les protéines de lait utilisant une technologie de fermentation de précision, comme la start-up israélienne Imagindairy qui affirme que sa technologie recrée des versions identiques et sans animaux des protéines de lactosérum et de caséine qui peuvent être utilisées pour produire des substituts de produits laitiers. Une autre entreprise, Pigmentum, a mis au point une technologie végétale génétiquement modifiée pour créer des protéines laitières à partir de laitue, qui peuvent être utilisées pour fabriquer du fromage.